Pakistan : Une transgenre meurt victime d'un refus de soins

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Meakyn
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Pakistan : Une transgenre meurt victime d'un refus de soins

Message par Meakyn » il y a 7 ans

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Au Pakistan, la mort brutale d’une militante transgenre fait sortir de l’ombre cette communauté discriminée. Victime d’un gang et conduite à l’hôpital, elle s’est vue refuser l’admission au service des femmes puis au service des hommes dans ce pays où les transgenres bénéficient pourtant d’un statut particulier de « troisième genre ».

A Peshawar, un groupe armé prend pour cible et rackette les militantes transgenres. Cinq y ont été tuées depuis le début de l’année. Blessée par balles, Alisha, 23 ans, a subi à son arrivée à l’hôpital moqueries et humiliations de la part d’autres patients et du personnel qui n’hésitent pas à lui demander ses tarifs, selon le préjugé que les travesties sont des prostituées.

Le calvaire d'Alisha partagé sur les réseaux sociaux

Les militantes qui l’accompagnent publient très vite des photos sur les réseaux sociaux où l’on voit la victime couverte de bandages dans un couloir de l’hôpital. Elles accusent le personnel d’avoir tardé à lui prodiguer des soins vitaux, car son admission au service des femmes puis des hommes a été refusée. La direction reconnaît qu’il a fallu une heure avant qu’une chambre individuelle ne lui soit allouée, mais réfute tout manque de soins.
Après sa mort, sa famille refuse d’organiser le rite funéraire que des militants prennent en charge. Ses obsèques seront les premières funérailles publiques d’une personne transgenre au Khyber Pakhtunkhwa, l’une des provinces les plus conservatrices du pays. La foule a pu réciter les prières musulmanes et un représentant politique était présent. Ce drame met en lumière la situation des personnes transgenres au Pakistan, à la fois discriminées et pourtant intégrées.

Les hijras, un troisième sexe admis mais méprisé

Un paradoxe dans ce pays conservateur, où les travestis font néanmoins partie de la vie quotidienne. En 2011, le Pakistan est l’un des rares pays au monde à accorder un statut juridique particulier aux « hijras » qui peuvent obtenir des papiers d’identité où ils sont reconnus ni homme ni femme mais appartenant au troisième genre. De quoi faciliter leurs démarches administratives et leur permettre de voter sous cette identité. Ils seraient 500 000 hijras dans le pays, un terme qui regroupe travestis, transsexuels, eunuques, hermaphrodites et castrats.
Les hijras ont connu un passé glorieux à l’époque de la dynastie moghole des 18ème et 19ème siècles. Les empereurs, considérant qu’ils ne représentaient aucun danger pour les femmes de la cour, s’attachaient leurs services comme danseurs ou même responsables militaires de haut rang.

Des semi-divinités très souvent exploitées

Dans le Pakistan d’aujourd’hui, leur vie est bien souvent réduite à la prostitution et à la mendicité. Vivant à part, souvent en groupe, elles sont invitées à danser pour animer les mariages ou les naissances. Quelquefois pour des soirées privées. Mais nombre d’entre elles se retrouvent exploitées sexuellement.
A Islamabad, cette caste s’invite régulièrement dans les familles populaires où un enfant vient de naître, monnayant une danse porte-bonheur. On les croise également dans les beaux quartiers, quémandant quelques roupies en échange d’une protection contre le mauvais sort. Victimes de discriminations quotidiennes, elles ont une fonction sociale liée davantage à la culture et l’histoire qu’à leur appartenance sexuelle. Les relations hors mariage sont sévèrement punies par la loi au Pakistan et l’homosexualité reste un crime passible de la peine de mort.

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