Je suis entièrement d’accord au moins avec ça.noskova a écrit :Et comme quoi c'est bien de discuter avec les gens qui n'ont pas mes mêmes idées : )
Et c’est tout à ton honneur de rester aussi calme aux réactions « passionnées » qui sont aussi compréhensibles sur ce genre de sujets même si elles n’apportent rien. Chacun a son parcours et ses points sensibles. Donc bravo pour ton calme. Un calme presque suspect dirai-je si j'étais provocatrice !
Le problème quand on aborde ce thème, même sous forme d’interrogation, c’est qu’il peut vite y avoir en sous-texte la remise en cause de sa légalité. Et c’est souvent le cas d’intellectuels et de théoriciens qui l’air de rien sous le verni « il est bien sûr pas questions de remettre en cause la loi » finissent par petites distillations par semer le doute, voilà pourquoi c’est délicat.
Pour ma part il faut être très clair sur le fait que sa remise en question en tant que droit est absolument « non négociable » tout comme les tentatives de sentimentalismes autour d’un embryon me semblent déplacées. J’irais presque à dire de manière radicale que tant que la « chose » n’est pas sortie de mon corps, elle reste mon corps et j’en fais ce que je veux.
Par contre je suis d’accord qu’il n’y a pas de quoi se réjouir sur la progression des avortements. Ça n’est pas le signe que l’avortement est rentré dans les mœurs, c’est le signe d’un relâchement de la prévention sur la contraception et la protection dès l’école. ça n'est pas la faute des écoles mais du financement à mettre dans les écoles pour organiser cette prévention un peu mieux qu'elle ne l'est. Car on oublie aussi de dire qu'il y a des choses plus mortelles que celles d’attraper un enfant et qu’il ne faut pas oublier.
C’est que ça s’est bien passé pour toi et tant mieux.BLUE a dit :
Je ne pense pas qu'un avortement soit forcément un traumatisme...
Je pense en revanche qu'il y a un gros poids socio-culturel (voire médical) qui veut culpabiliser les femmes et qui ne supporte pas l'idée que ce ne soit pas un traumatisme, justement.
On veut bien que tu avortes, mais seulement si tu souffres moralement et/ou physiquement. Il faut payer, il faut assumer.
...
Ben non.
Je me suis faite avorter à 17 ans. C’était à cause d’un préservatif de basse qualité. J’ai souffert et physiquement et moralement. Physiquement j’ai eu de grosses douleurs. Peut-être aussi en partie à cause du médecin et en partie à cause de ma morphologie. J’ai souffert moralement parce que la perspective d’un enfant n’était pas rien pour moi à l’époque avec mon ami. Et pas du tout pour une question de pressions sociales, moi avoir été une grande fifille qui a été élevée dans un milieu ultra-libertaire et qui se foutait complètement de la culpabilité imposée par la société. Il y a juste certaines situations où il se passe autres chose dans la tête qu’un regard froidement clinique.
Donc oui il faut une plus grande prévention sur les moyens de contraceptions, et de la prévention déculpabilisatrice, ni complaisante ni alarmiste, mais raisonné sur les risques de cette intervention. Ne versons pas dans l'extrême inverse. ça n'est pas la fin du monde, mais ça n’est pas s‘enlever une poussière dans l’œil. Et aucune femme ne réagit de la même manière.
Donc Lenovska, il n’y a rien à négocier autour du bien-fondé de l’avortement quel que soit la cause de la grossesse.
Mais en dehors des accidents, si on peut s’éviter cette intervention en prenant moins de risques avant de s’envoyer en l’air et de risquer au passage de se chopper une MST dont on ne pourra pas avorter, alors qu’on permette à la prévention en milieu scolaire de faire son boulot, et pas seulement une fois l’an, histoire de se donner bonne conscience.
Et je ne remercierai jamais assez les personnes qui travaillent si généreusement au planning familial et qui m’ont apporté un soutien énorme à l’époque.