Vil Parnassien ! On n'a pas tout à fait la même conception des oeuvres d'art Sans parler de "message" (je n'aime pas trop ce terme, qui suppose qu'on peut résumer une oeuvre à des petites phrases ou à des pancartes de manif), je pense tout de même qu'une oeuvre es tout de même supposée être vue/lue/entendue par des humains, et qu'à ce titre elle est supposée avoir un minimum de sens (ou alors chercher à paraître absurde de telle ou telle façon). Et là, j'ai eu l'impression que le réalisateur hésitait entre deux films possibles, sans jamais vraiment prendre parti... ce qui ne m'aurait pas gêné si le résultat m'avait paru, je ne sais pas, plus "achevé", plus cohérent. Je parle du scénario, là, pas du reste.okno a écrit :J’entends souvent parler de « message » au sujet des œuvres ; je ne comprends pas forcement cette attente. Souvent le message est indépendant de la volonté de l’artiste et à force de voir l’utile aux choses partout on finit par oublier qu’une œuvre est une vision, qu’elle n’a pas de but pratique si ce n’est d’exister.
Pour le reste, en revanche, c'est vrai que ce n'est pas un mauvais film, et qu'en termes de réalisation, de photo, de musique, et de jeu d'acteurs, c'est une réussite difficilement contestable. Ce qui m'a ennuyé, ça a été d'avoir affaire à une superbe forme, très expressive, qui m'a profondément touché sur le plan émotionnel, mais de ne pas avoir la même chose au niveau du sens. Est-ce qu'il y a vraiment une vision du monde, ou quelque chose de bien trouvé sur l'esprit humain, ou un truc dans le genre ? Je n'ai pas eu l'impression, ou alors je ne l'ai pas vu au premier visionnage. Je penche moi aussi vers une lecture du film comme "un film sur la dépression", mais je trouve qu'il aurait pu creuser plus cette direction. Dans le genre étude psychologique, ça n'est pas aussi fouillé que L'Enfer de Chabrol sur la jalousie, par exemple (que je vous recommande chaudement). Pour moi, un vrai grand film fait tout ça à la fois Même si, pour ce qui était de faire un film déprimant (volontairement déprimant), c'est gagné...
Bon, je suppose que l'empathie avec les personnages joue aussi quelque part. J'aurais mieux accepté d'avoir le moral momentanément plombé par ce film si je n'avais pas rapidement trouvé Justine absolument immonde avec sa famille. Les petits enfants du Tombeau des lucioles, ça passait mieux comme prétexte à grandes eaux et à boîte de mouchoir.