Envolée a écrit : ↑il y a 3 ans
Je rejoins Pablobi sur les injonctions. C'est certain que ce genre de situation arrive lorsque je suis dans un milieu plutôt hétéro masculin. En gros, si tu veux être un vrai homme faut parler de sexe vulgairement. C'est spécial comme vision des choses. Après je n'inclus pas tous les hommes hétéros là-dedans, bien au contraire.
J'ai eu la chance de ne pas connaître souvent ce type de collègue lourdingue... mais quand j'en ai côtoyé, je me suis senti moi aussi très mal à l'aise, y compris en tant qu'homme. Je n'aime pas les blagues graveleuses et, souvent, c'est limite toxique comme type de relation à l'autre (je pense à un collègue qui faisait tout le temps des blagues où il sous-entendait des avances sexuelles à des collègues - toujours féminines, curieusement - et même pour rire, ça finissait par être embarrassant ; le pire étant qu'en dehors de ce travers, c'était un collègue compétent et attentionné).
Je dois dire tout de même qu'il m'est aussi arrivé d'être mal à l'aise dans ce domaine lors de réunions associatives dans des associations LGBT ou d'IRL de forums LGBT. C'était un humour différent, qui ne me paraissait pas toxique, parce qu'il n'y avait pas ce type de "blagues" consistant en des avances sexuelles aux autres. Mais il y avait
beaucoup de blagues de cul, et quelqu'un de moins à l'aise que moi dans ce domaine aurait fini par fuir assez vite. Dommage pour des associations qui accueillent régulièrement pour la première fois des gens qui, justement, se découvrent tout juste homos, bi ou trans, et qui n'ont pas toujours la confiance en eux nécessaire pour en rire en groupe (déjà que ça demande de gros efforts de passer la porte d'une association, réunion ou IRL pour parler d'un sujet aussi intime que la sexualité avec de parfait-e-s inconnu-e-s...).
Cela étant dit, ce type de rire peut aussi s'avérer libérateur pour certaines personnes que cela va aider à prendre du recul envers le sujet et à dédramatiser. Je crois juste que ce serait mieux que les gens qui encadrent ce type d'association soient plus au fait des effets ambivalents de ce type d'humour.
Pour en revenir aux blagues graveleuses au travail, tu as tout à fait raison de dire que le problème vient avant tout d'une certaine approche du sujet, qui a tendance à être vulgaire et salissante. Je crois que ça en dit long sur la relation des personnes qui en parlent de cette façon avec leur propre sexualité. Une personne qui n'est capable de parler de sexe que de cette manière ne me fait pas l'effet d'une personne véritablement à l'aise avec le sujet. Au contraire, on devrait pouvoir parler de sexualité de manière sérieuse et posée. Il y a un certain manque de maturité à continuer à faire des blagues graveleuses à 30, 40 ans ou plus : ça me donne l'impression que la personne n'a toujours pas surmonté sa puberté, plusieurs décennies après. C'est bon, on est grands, là...
choupinet a écrit : ↑il y a 3 ans
les médias y participent : par exemple je trouve gênant que dans des talk show grand public soit invités des porn stars comme on dit comme par exemple Clara Morgane ou Rocco Sifredi
comme ces pseudos vedettes de la tv réalité qui sont starifiées cela releve du même processus c'est un relativisme permanent
on invite une star du porno, un star de la tv réalité, un prix Goncourt, un politicien indifférement des fois ces starlettes de tv réalité font du porno même la boucle est bouclée
Là, c'est plus un problème général de certains médias qui recherchent le public à tout prix et font venir des célébrités créées et entretenues artificiellement, en dehors de tout lien avec leur degré de compétence réel.
choupinet a écrit : ↑il y a 3 ans
on se moque que les américains soient prudes à la tv US il est interdit de montrer un sein par exemple mais je trouve ca plus sain de même qu il faut interdire l' accés au porno pour les mineurs
Alors, pour rappel, l'accès du porno aux mineurs est déjà interdit en France
Tu devrais te méfier de la morale américaine en matière de sexe : elle n'a rien d'idéal et n'a vraiment rien à nous apprendre. Elle est pétrie de contradictions et d'hypocrisies patentes, poussées à un degré rarement atteint dans le monde.
Comme tu le dis, il est impossible de montrer un téton à la télé, mais aussi au cinéma. Sauf que c'est interdit hors de toute prise en compte du contexte. Idem avec la "nudité frontale". Par exemple, Michel Ocelot, le réalisateur de
Kirikou et la sorcière, met en scène un village ouest-africain où les gens ne sont vêtus que de pagnes et où les enfants sont tout nus. C'est réaliste et cette nudité n'est absolument pas sexualisée. Eh bien, les majors américaines ont exigé qu'il ajoute un slip à Kirikou et des soutien-gorges aux femmes, ce qui serait revenu à flanquer par terre toute sa démarche de respect de la culture locale. Il a refusé, mais il a dû faire diffuser le film sans classification "tous publics", ce qui lui donnait des allures sulfureuses alors que ce sont les majors et les instances de classification des films aux Etats-Unis qui sont prudes à un point insupportable.
Autre exemple : dans le film
Pirates des Caraïbes IV : la fontaine de jouvence, il y a une scène où des dizaines de sirènes, seins nus, attaquent un navire. Eh bien, en cinq bonnes minutes, on ne voit pas un seul téton de sirène et pas un seul sein. Vous pensez, des poitrines de femmes avec des seins qui remuent, ce serait trop sexuel ! Ça m'a complètement sorti du film. Soit on ne fait pas de scène à connotations érotiques (et dans ce cas, on évite de faire attaquer un navire par des sirènes), soit on le fait et on montre réellement les personnages. Là, j'avais l'impression d'être devant un film hollywoodien de la période de la censure, il y a bien 50 ans, quand il fallait toujours des feuilles de vigne ou des changements de scène pour cacher tout ce qui dérangeait les censeurs. Franchement...
Et le pire, c'est qu'à côté de ça, l'industrie du porno aux Etats-Unis tourne à plein. Sans parler de la violence ahurissante qui irrigue toute cette société.
choupinet a écrit : ↑il y a 3 ans
pourtant je regarde du porno mais sans pour autant l' interdire : ce monde du porno doit rester secret
Que veux-tu dire par "secret" ? Si tu veux dire qu'il ne faut pas y exposer les enfants, je suis d'accord. En revanche, je trouve indispensable de parler aux adolescents du porno, pour leur enseigner la différence entre la vraie sexualité, l'érotisme et la pornographie, qui sont trois choses bien distinctes. On ne peut pas s'épanouir dans sa sexualité si on confond le porno avec les vrais rapports sexuels.
Et c'est tout aussi important de parler aux gens - ados et adultes - des gros problèmes que pose l'argent du porno. Le porno brasse des quantités d'argent énorme et, en enquêtant dessus, des journalistes de documentaires ont montré qu'on ne sait souvent pas où part cet argent. Et tout ça n'est souvent pas très légal. Or, vu les masses d'argent en question, c'est un enjeu économique, social et politique crucial.