Appel à pétition contre le psy qui justifie le viol

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Thunderella
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Message par Thunderella » il y a 16 ans

Mon humble avis: aucune violence, sans le plein consentement des protagonistes impliqués, n'est justifiable...et encore moins excusable. Personne ne peut prétendre deviner les désirs inconscients de personne (y compris de soi-même). C'est inconscient, bordel! Et surtout, très auto-suggestif, altéré par le filtre de nos perceptions, de nos expériences, de nos croyances, de nos valeurs...

Je regrette, mais le profil-type du criminel ''hors norme'' ou du violeur en série n'existe pas. Il y a certes des prédispositions, des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux, familiaux, économiques et je ne sais quoi d'autre pouvant avoir une influence non-négligeable sur la construction psychique d'un individu...mais chaque cas est unique. Deux hommes ayant vécu le même traumatisme ne deviendront pas tous deux des agresseurs sexuels pour autant. Où est passée la notion du libre-arbitre et de la responsabilité individuelle, dans tout ça (au-delà des principes moraux imposés par la majorité)? Car elles existent! Mais elles paraissent sans doute inatteignables (voire inexistantes) aux yeux d'un homme qui se doit-pour des raisons de survie psychique, justement- de rejeter ses torts et la responsabilité de ses actes sur sa victime afin de pouvoir se conforter dans son clivage narcissique.

La plupart des violeurs présentent un trouble de la personnalité antisociale, qui se caractérise notamment par une difficulté ou une incapacité à ressentir des émotions et de l'empathie. Il y a absence de conscience et de remords, un mépris de l'autorité et des lois. Un narcissisme exacerbé et un sentiment de Toute-Puissance. Les individus qui viennent au monde avec de telles prédispositions (naturelles) sont excessivement rares. Ils le deviennent surtout par le billet d'événements et d'expériences perçues et vécues comme intolérables. Des traumatismes, quoi. Ils choisissent donc (très inconsciemment) d'opter pour le mécanisme de défense qui leur semble le plus accessible. Ils fuient leur sentiment d'impuissance et leur souffrance morale en se coupant de tout ce qui les rapproche d'un état de vulnérabilité et d'une implication émotionnelle (car ils font l'équation ressentir=souffrir à en mourir). Ils passent donc une bonne partie de leur vie à entretenir leur mécanisme de défense en élaborant (encore très inconsciemment) un mode de pensée, un système de perceptions, de croyances et de valeurs qui validera et justifiera leurs comportements. Ça leur permettra aussi de mieux tolérer l'inconfort et les inconvénients occasionnés par ce même mécanisme (exclusion sociale, dépendances multiples, démêlés avec la justice, etc.). Les gens présentant un trouble de personnalité antisociale sont quasi-impossibles à traiter, pour la simple et bonne raison qu'ils ont rompu tout contact avec leur vulnérabilité et celle des autres, par la même occasion. S'ils reprennent contact avec cette partie d'eux-mêmes, leur structure psychique s'effondre, et ils finissent par s'autodétruire jusqu'à leur mort physique. Mais comme l'instinct de survie est l'une des plus grandes forces de la nature...ils choisissent surtout de continuer à faire du mal (c'est plus pratique pour eux).

Je suis contre la victimisation et la déresponsabilisation, autant à l'endroit de l'abuseur que de l'abusé(e). Mais je reste persuadée que ce n'est pas le tabou, l'interdit social du viol qui traumatise, mais le viol en soi. Pour l'avoir vécu personnellement, et pour avoir côtoyer tellement de gens l'ayant vécu, je ne peux que constater les dégâts...Le viol détruit et, dans certains cas, il détruit tout: l'intimité, l'intégrité et la dignité humaine dans son ensemble, l'estime de soi, la confiance (en soi et en les autres), la capacité à ressentir, à tisser des liens et à s'attacher...Fantasmer le viol et le vivre sont deux choses bien distinctes et très différentes l'une de l'autre. Dans la majorité des cas, vivre le viol en temps réel, se sentir dépossédé de son libre-arbitre, bafoué dans ses émotions, ses désirs, ses besoins...quand l'essence même de notre être est attaquée et anéantie avec un tel mépris, une telle haine...C'est une expérience atroce. J'ai supplié la mort afin qu'elle me délivre de cette douleur, une douleur qui s'est rapidement transformée en mal de vivre. Je souffrais d'être et je ne voulais plus rien ressentir. Plus jamais.

Alors ne comptez pas sur moi pour cautionner la masturbation intellectuelle d'un pervers narcissique tel que Dubec. C'est un fou. Un vrai.

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Gothickittycat
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Message par Gothickittycat » il y a 16 ans

Chaynal a écrit :
Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. (?)
Si un homme est trop respectueux d?une femme, il ne bande pas.
Moi j'y vois une vérité assénée avec conviction, et qui se suffit à elle-même.

Je manque peut-être d'imagination, mais je mets au défi quiconque de me ressortir un contexte quelconque dans lequel cette citation serait moralement acceptable.

Je trouve ce genre de propos révoltants dans l'absolu.
Mais je ne demande qu'à ce qu'on me prouve que je juge mal cet expert ! :wink:
Ca fait un peu : "je pense cela et prouvez-moi que j'ai tort" :wink: (mais je te taquine)

Pour répondre à ta question, il suffirait d'adjoindre avant la phrase : "Guy Georges m'a dit", ou quelquechose d'approchant, pour invalider tout le sens des citations hors-contexte.
Léna a écrit :Je suis désolée, mais dans l'extrait donné, il parle de la sexualité masculine en générale et pas de la sexualité de Guy Gorges en particulier.

Il est différent de dire "pour le violeur, peut importe que les cris soient de jouissance ou de peur/souffrance" et de généraliser à tous les hommes.

C'est son essentialisme qui me fait vomir.
A supposer que ce soit vraiment le point de vue exact de l'auteur, et même si je peux comprendre, je trouve que vous exagérez un peu.
Si on reprend les termes exacts, il a parlé d'un intérêt dans la sexualité masculine à obtenir les défaveurs, non seulement les faveurs... autrement dit, si je comprends bien : une résistance. Que ce soit vrai ou faux dans l'absolu, la différence entre un individu lambda et Guy Georges, c'est que l'individu lambda va exploiter ce penchant en le fantasmant, en le transposant (dans le processus de drague par exemple) ou en le jouant avec un partenaire consentant (BDSM, ça ne vous rappelle rien ?). Guy Georges, lui, va passer à l'acte.
Il a ensuite parlé d'entendre des cris, quelque soit leur nature. Personnellement, j'interprète cette phrase comme étant le besoin d'avoir une stimulation sonore pour pouvoir vivre pleinement l'acte.
Je ne vois pas du tout en quoi ces deux phrases justifient le viol, déjà (pour reprendre le titre de la pétition).
Qu'on partage ou non le point de vue de l'auteur, je vois surtout ces phrases comme un moyen d'amener à comprendre comment l'auteur a pu avoir, lui, personnellement, de l'empathie envers le criminel.
Quant à la phrase "si un homme est trop respectueux d'un femme, il ne bande pas", il n'a pas non plus dit qu'il ne fallait pas du tout la respecter. Je pense que toute la signification de la phrase est dans le "trop". J'imagine aussi que Guy Georges a du s'en faire une excuse ou pousser le concept jusqu'à l'extrême, d'où l'intérêt, dans le contexte du livre, de ce genre de déclaration.

On peut effectivement lui reprocher de prendre son cas pour une généralité ou bien d'écrire des choses de façon maladroite et involontairement blessante, mais est-ce pour autant qu'on doit engager une pétition pour le faire démissionner ?
Et ceci avec des méthodes qui collent parfaitement à celles de la manipulation médiatique (on prend des phrases hors-contexte, on les assemble entre elles, et on y va de son petit commentaire pour réinterpréter tout ça) ?

Je précise à tout hasard qu'un psy ou autre a tout-à-fait le droit de donner son opinion sur quelque support que ce soit, du moment qu'il ne trahit pas le secret professionnel, qu'il reste dans le cadre de la loi et que ses opinions ne déteignent pas sur son travail : cette pétition, en plus d'ètre puante, est totalement absurde.

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Chaynal
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Message par Chaynal » il y a 16 ans

Gothickittycat a écrit :Ca fait un peu : "je pense cela et prouvez-moi que j'ai tort" :wink: (mais je te taquine)
Tu ignores donc à quel point je fonctionne comme ça, parfois. :cheesy:
Gothickittycat a écrit :Pour répondre à ta question, il suffirait d'adjoindre avant la phrase : "Guy Georges m'a dit", ou quelquechose d'approchant, pour invalider tout le sens des citations hors-contexte.
C'est vrai, mais là on est dans un tout autre registre que celui de la citation hors contexte.
On dépasserait même la simple malhonnêteté intellectuelle, on lui prêterait carrément les propos de quelqu'un d'autre !

Gothickittycat a écrit :Qu'on partage ou non le point de vue de l'auteur, je vois surtout ces phrases comme un moyen d'amener à comprendre comment l'auteur a pu avoir, lui, personnellement, de l'empathie envers le criminel.
C'est aussi ce que je pense.
Gothickittycat a écrit :On peut effectivement lui reprocher de prendre son cas pour une généralité ou bien d'écrire des choses de façon maladroite et involontairement blessante, mais est-ce pour autant qu'on doit engager une pétition pour le faire démissionner ?
Ca va probablement trop loin, en effet. Cf mon message précédent : j'ai déjà exprimé clairement mon opinion sur ce bouquin.
Gothickittycat a écrit :Et ceci avec des méthodes qui collent parfaitement à celles de la manipulation médiatique (on prend des phrases hors-contexte, on les assemble entre elles, et on y va de son petit commentaire pour réinterpréter tout ça) ?
S'il ne s'agit pas d'une réaction d'indignation sincère, quel pourrait être le mobile ?

Je suis peut-être naïf, mais ce ne serait pas le premier livre "puant" qui provoque une vague de protestations sans arrière-pensées.
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Thunderella
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Message par Thunderella » il y a 16 ans

Il ne suggère rien, il impose sa conception des rapports sexuels hommes/femmes comme étant la vérité absolue: «Les hommes ont tous le désir inconscient de violer une femme, et les femmes ont toutes le désir inconscient d'être violées. Si l'homme et la femme se débarassaient des principes moraux imposés par notre société et qu'ils reprennaient leur rôle respectif (l'homme dominant et la femme soumise), leur sexualité ne s'en porterait que mieux et leurs orgasmes n'en seraient que meilleurs...» Bien sûr, je ne reprends pas ses mots: il les a grossièrement manipulé dans l'espoir de cacher leur sens pervers (un provocateur qui se censure; Wah! La classe!), mais je ne suis pas dupe!

C'est fou le nombre d'insanités qu'on véhicule sous le couvert de la liberté d'expression. Bien sûr, Dubec à droit comme tout le monde à son opinion et il peut la partager comme bon lui semble. Tenter de sensibiliser le commun des mortels à la complexité des rapports hommes/femmes et à la très grande humanité des agresseurs sexuels est une chose. Cautionner des actes de violence en invoquant des prétextes débordant de complaisance en est une autre. Ce n'est pas parce qu'on porte le titre officieux de psychologue, psychiatre ou psychanalyste qu'on est forcément compétent, à la hauteur du mandat qu'exige la profession. Dubec se proclame ''expert'', mais il n'est pas mieux placé que quiconque pour se prononcer sur le sort de l'humanité. Il n'est pas à l'abri de l'erreur et des dérapages. À preuve, son discours en est truffé. Il prétend honorer une mission: celle d'ouvrir les consciences. Mais cette mission (aussi noble soit-elle à ses yeux) est gravement altérée par son absence de rigueur scientifique et, surtout, par son ego démesuré. En lisant ces extraits, je vois un homme qui n'a aucun recul par rapport à lui-même, et donc, par rapport aux hommes qu'il ''traite'' et qu'il défend. Un homme qui balance volontiers les pires atrocités sur le compte de la nature humaine (c'est une fatalité d'agir en trou d'cul, lorsqu'on est humain: aussi bien l'assumer!). Les zones d'ombre ne sont pas l'apanage des grands criminels: elles existent en chacun de nous. Mais cela ne constitue pas un prétexte valable pour justifier la violence. Chacun de nous est
responsable de ses choix, de ses paroles, de ses actes et des conséquences (inévitables) qu'impliquent ces derniers.

Petite note au passage: comparer le BDSM au viol est très dangereux. Le premier est choisi et planifié par les protagonistes impliqués, il est effectué dans un environnement contrôlé, dans le respect et le plein consentement de chacun. Il est le fantasme, l'ombre du viol, sans plus. Le viol (le vrai), est l'une des expériences les plus traumatisantes et les plus déhumanisantes qui soient. On peut quand même arriver à transcender les séquelles du viol une fois le choc post-trauma résorbé et transformer cette expérience en quelque chose d'évolutif (Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.», disait le philosophe). Mais c'est une plaie qui ne se referme jamais, qui ne cicatrise jamais, la douleur reste à vif. Je parle en tant que témoin et par expérience.

Et si votre but est de faire dans la provoc et dans le politically incorrect: Oui, certaines victimes peuvent ressentir une excitation sexuelle au moment du viol (le corps n'est pas insensible), un plaisir purement physique ou teinté de masochisme. Je connais beaucoup de filles/femmes qui se placent dans des situations à risque, qui agissent de manière à précipiter le viol...mais dans les faits, leur désir réel n'est pas d'être violées. Elles veulent surtout se punir inconsciemment, valider leur faible estime d'elle-même, leur croyance d'être indigne d'être aimée, de ne mériter rien ni personne, excepté la souffrance. C'est le cas de plusieurs femmes ayant vécu l'inceste ou des agressions sexuelles durant leur enfance. «Même si je dis non, l'homme peut me maîtriser et me pénétrer à sa guise. C'est déjà arrivé donc, ça va forcément se reproduire. Je suis déjà sale alors, un de plus ou un de moins, qu'est-ce que ça change? Pour les hommes, je ne serai jamais plus qu'une paire de seins et un trio d'orifices, un sex toy de dépannage qu'on jette après usage, un déchet recyclable au besoin. Ils me témoignent un semblant d'intérêt et d'attention uniquement lorsque j'écarte les jambes à l'infini et que j'avale leur foutre. Les hommes doivent préférer les putains...En tout cas, les premiers que j'ai connu m'ont traité en putain. Pourquoi ça serait différent avec les autres? De toute façon, tout est de ma faute: je les ai allumé, je l'ai cherché.» C'est le genre de croyances qui les tourmentent inconsciemment et qu'elles finissent par intégrer à leurs comportements (voire à leur personnalité). La plupart des hommes (et en particulier les violeurs en série) s'arrêtent à l'extérieur: la fille facile prête à toutes les bassesses pour avoir un peu d'attention et d'affection. Trop peu se donnent la peine de démasquer le personnage grossier et caricatural de jouisseuse des bas-fonds. La petite fille misérable et torturée qui se cache derrière est beaucoup moins bandante...Les femmes qui se laissent défoncer veulent s'oublier, voler en éclats, s'anéantir, ne plus exister...parce que ça fait trop mal, de vivre.

Sinon, je crois surtout que Dubec adore respirer ses propres pets et se vautrer dans la merde de son intellect bourgeois!

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Chanterelle
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Message par Chanterelle » il y a 16 ans

Thunderella a écrit : je ne reprends pas ses mots: il les a grossièrement manipulé
As-tu lu son livre ou te bases-tu sur les quelques mots du début de l'appel à pétition ?

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Gothickittycat
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Message par Gothickittycat » il y a 16 ans

Chaynal a écrit : Tu ignores donc à quel point je fonctionne comme ça, parfois. :cheesy:
:D
Chaynal a écrit : C'est vrai, mais là on est dans un tout autre registre que celui de la citation hors contexte.
On dépasserait même la simple malhonnêteté intellectuelle, on lui prêterait carrément les propos de quelqu'un d'autre !
A vrai dire, je ne pense pas (je n'espère pas !) que ce soit allé à ce point-là. A la base, je citais juste cette possibilité pour montrer qu'on ne pouvait pas seulement se fier à ce qui était cité dans la pétition.
Chaynal a écrit :S'il ne s'agit pas d'une réaction d'indignation sincère, quel pourrait être le mobile ?

Je suis peut-être naïf, mais ce ne serait pas le premier livre "puant" qui provoque une vague de protestations sans arrière-pensées.
"Quel pourrait être le mobile ?" : une opération communication montée pour promouvoir les politiciens et les représentants d'assocation signataires de la pétition.
D'ailleurs, les tous premiers signataires (dans la première dizaine) appartiennent tous ou presque à ces deux catégories.

Mais là encore, ce n'est qu'un possibilité, il est tout à fait possible aussi que tu ais raison, Chaynal. Simplement, je dis : face à ça, méfiance !
Il est vrai que j'ai tendance à penser que si les moyens sont malhonnêtes, les gens qui les emploient le sont, sans compter que (et là je me permets de m'autociter :cheesy:) :
Le fait que la pétition ne soit pas plus étayée en ce sens me laisse à penser que les auteurs n'ont rien d'autre pour l'étayer
Mais j'ai peut-ètre tort.
Toujours est-il qu'on ne pourra pas en savoir plus sans connaitre la teneur du bouquin recituant les phrases dans leur contexte.

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Thunderella
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Message par Thunderella » il y a 16 ans

Chanterelle a écrit :
Thunderella a écrit : je ne reprends pas ses mots: il les a grossièrement manipulé
As-tu lu son livre ou te bases-tu sur les quelques mots du début de l'appel à pétition ?
J'ai lu son torchon, effectivement...Une de mes amies (qui a déjà été intervenante auprès des jeunes prostituées) me l'a prêté. Comme nous partageons la même fascination pour la psychologie humaine, nous ne laissons rien au hasard. Je suis capable de m'ouvrir à d'autres réalités, troquer la mienne pour celle d'un auteur, le temps d'une lecture...ce qui ne semble pas être le cas de Dubec, malheureusement. À mes yeux, son livre n'est qu'une vitrine donnant sur son ego putride. Voilà tout! Maintenant, concernant la pétition...pour ce que ça va changer! Rien à battre.

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Bixy
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Message par Bixy » il y a 16 ans

L'éditeur de M. Michel Dubec m'a demandé par email de publier un droit de réponse que voici :
Dans une pétition diffusée sur Internet, il m?est reproché de me livrer à une justification « des violences faites aux femmes, et même des viols », dans mon dernier livre, Le Plaisir de tuer (co-écrit avec Chantal de Rudder, Seuil), et particulièrement dans les pages consacrées à Guy Georges (pp. 210 et suivantes).

Il va de soi que je condamne sans ambiguïté le viol, ainsi que la violence en général, y compris les violences conjugales, intra-familiales et le harcèlement. M?accuser de « complicité masculiniste » avec Guy Georges, c?est méconnaître d?abord la nature de l'avis que j'ai rendu dans cette affaire et où certains ont même vu la marque d'une excessive sévérité (Libération du mardi 3 avril 2001). C?est ignorer ensuite les chapitres que j?ai consacrés au viol des femmes, à l?inceste et à la pédophilie dans mon premier ouvrage (Crimes et Sentiments, co-écrit avec Claude Cherki-Nicklès, Seuil, 1992) à une époque où ces fléaux n?étaient pas combattus avec la même vigueur qu?aujourd?hui.

Du fait de mes responsabilités professionnelles auprès des tribunaux, je suis amené à rencontrer de multiples criminels. Il m?est demandé, dans ce cadre, de comprendre ou d?essayer de comprendre leur comportement avant de rendre un avis sur leur responsabilité pénale. Pour réaliser correctement ce travail, il convient de suspendre un instant le jugement moral pour considérer le monde de la vie psychique, les fantasmes qui la traversent et les modalités particulières d'un passage à l'acte.

La différence entre une personne ordinaire et Guy Georges n?est pas que la première n?aurait ni vie intérieure ni fantasmes, mais qu?elle en reste là. Guy Georges, lui, passe à l'acte, il viole, il tue. C'est en cela, et en cela seulement, qu'il relève de la justice criminelle. Mais, dans le cadre de l'expertise, c'est sur le terrain des fantasmes qu'il cherchait à nouer une forme d'entente avec son interlocuteur. C'est ce que j'ai voulu raconter, sans fard ni détours, dans les pages attaquées par les pétitionnaires.

Toutefois, comme tout récit, celui-ci a un début, un milieu et une fin. En l'occurrence, une rencontre, une épreuve et un dénouement. La rencontre, c'est celle de Guy Georges : je ne l'ai pas choisi, c'est la justice qui me l'a présenté. L'épreuve, ce sont nos entretiens où il cherchait à m'attirer dans une sorte de partage pervers, comme il l'avait fait ou le ferait bientôt avec les autres experts commis dans cette affaire. La description de ce qui se jouait dans ces échanges a pu heurter, voire scandaliser, mais il s'agissait bien d'une épreuve et non d'un simple moment d'empathie. Car on ne sort pas indemne de ce genre d'échanges, même si l'important est précisément d'en sortir, comme je l'ai explicitement souligné à la page 213 du livre incriminé : « On se réveille comme d?un mauvais rêve, brutalement. On se retrouve brusquement dans la peau de ses victimes, solidaire de leurs familles en deuil, broyé par la même insupportable douleur qu?elles, de l?autre côté du miroir, là où le fantasme s?arrête. Et on en veut à Guy Georges du bout de chemin qu?on a été capable de faire avec lui, comme s?il nous avait piégés? ».

Mais il faut, pour le comprendre, lire le récit du début à la fin et comme un ensemble de séquences indivisibles. Au-delà de son dénouement strictement judiciaire (l'avis que je rends finalement à la justice et que certains jugèrent, comme je l'ai dit, non pas complice, mais sévère), c'est aussi le travail d'un dépassement que j'ai voulu rapporter ici.

De ce point de vue, ce livre est un exercice de sincérité sur un métier que je pratique depuis plusieurs dizaines d'années. Celui-ci m'a exposé à bien d'autres épreuves, dont beaucoup sont racontées dans le livre. Etais-je plus vulnérable qu'un autre ? Plus faible ? Moins disposé à traverser ces descentes aux enfers ? Je ne le crois pas. Les experts ne sont pas des machines. Et c'est justement pour cela qu'ils doivent s'astreindre, plus encore que les autres, à voir clair en eux-mêmes et analyser leurs propres affects pour pouvoir faire correctement leur métier.

D'une manière plus générale, j'ai la conviction qu'il y a toujours un avantage à ne pas ignorer nos fragilités, à savoir que le mal est à nos portes, et qu'il y aurait un grand danger, aussi bien individuellement que collectivement, à s'interdire cette reconnaissance. Si l'on veut dominer ses passions, il faut commencer par éviter de se tromper sur soi-même, de se mentir et de s'abuser. C'est aussi le sens de la confession professionnelle que j'ai voulu livrer au public, dans toute la vérité de mon expérience.

Je regrette que mes propos aient pu être mal interprétés et que certaines phrases, a fortiori sorties de leur contexte, aient pu heurter. Mais le choc que certains ressentent à la lecture de ces lignes n?est encore qu?une pâle traduction de la douleur que l?on éprouve au contact des tueurs et des violeurs. Il est en tout cas, en dernière analyse, le prix d'un supplément de conscience que je crois vital.

15 avril 2008
Michel DUBEC
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Chaynal
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Message par Chaynal » il y a 16 ans

Voilà qui éclaircit un peu les choses :)

Par contre, il reste néanmoins une chose avec laquelle je ne suis pas d'accord - pas sur le fond, juste sur la forme :
Michel Dubec a écrit :D'une manière plus générale, j'ai la conviction qu'il y a toujours un avantage à ne pas ignorer nos fragilités, à savoir que le mal est à nos portes, et qu'il y aurait un grand danger, aussi bien individuellement que collectivement, à s'interdire cette reconnaissance. Si l'on veut dominer ses passions, il faut commencer par éviter de se tromper sur soi-même, de se mentir et de s'abuser. C'est aussi le sens de la confession professionnelle que j'ai voulu livrer au public, dans toute la vérité de mon expérience.

Je regrette que mes propos aient pu être mal interprétés et que certaines phrases, a fortiori sorties de leur contexte, aient pu heurter. Mais le choc que certains ressentent à la lecture de ces lignes n?est encore qu?une pâle traduction de la douleur que l?on éprouve au contact des tueurs et des violeurs. Il est en tout cas, en dernière analyse, le prix d'un supplément de conscience que je crois vital.
Prise de conscience, oui.
C'est même nécessaire - à condition de ne pas sombrer dans la banalisation ni (encore moins !) de considérer que ce dont nous sommes conscients n'a pas besoin d'attention particulière.

Mais généralisation, à l'ensemble des hommes, de certains traits psychologiques cités précédemment, non. Autant la démarche me semble respectable, autant la théorisation de l'esprit humain va trop loin (au vu des rares éléments que j'ai pour en juger, cela va de soi).
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Message par Steph » il y a 16 ans

Chaynal, tu parles en général ou tu fais allusion à
Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. (?)
Si un homme est trop respectueux d?une femme, il ne bande pas.
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Message par Chaynal » il y a 16 ans

Oui, je fais précisément allusion à ce passage-là.
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Message par Steph » il y a 16 ans

Je te comprends.
Et même les pratiques SM ou les fantasmes SM impliquent un respect mutuel.
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Message par lousa » il y a 16 ans

non seulement ca, mais je trouve choquant qu'on puisse à partir de quelques personnes generaliser de facon globale sur les fonctionnement du desir, de l'attrait sexuel et de la sexualite à l'autre de TOUS les hommes. D'autant plus quand on est psychiatre et qu'on est obligé dans sa pratique journaliere de constater la diversité de chacun sur son fonctionnement, ses affects, ses fantasmes, ses defenses et ses refoulements.

prenons par exemple un fantasme : "quad je me masturbe, je reve que l'on m'attache"
-il y a ceux et celles qui le verront dans une douceur (attacher avec la ceinture en soie du peignoir), dans une permissivité (liens laches), dans un besoin de contact (les mains nouées autour du cou du ou de la partenaire), ect...
-il y a ceux qui seront dans la violence (attacher avec quelque chose de dur, de reche, ou de particulierement solide) , dans l'obligation ( liens serrées à en etre blessant physiquement), dans un besoin de domination ( mains liés au lit pour que je ne puissse toucher l'autre de ma propre initiative qui va donc decider pour moi je que je peux ou ne peux pas faire), ect...

un fantasme certes, reportant sur un meme absolu ... vraiment?
le plus grand des excès est de n'en faire aucun

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Message par alucard 63 » il y a 16 ans

Pour commencer j aimerai vous dire allo à tous. Moi j ai subi un viole a l âge de 14 ans et se qui ma choquer encor plus ses de pouvoir trouver de l aide car a l époque on n?entendait jamais parler du viole au masculin et moi en tout innocences j ai appelé un groupe de soutien pour les personne qui on subi un telle affront et de me faire répondre qu?un agresseur ne peu devenir une victime car a cette époque ses groupe étais diriger que par des femmes

Et en plus je n ais j aimais pu avoir la chance qu?on me rende justice car je fus violer par des policier et comme vous le savez bien il se portage entre eux. Et si je peu vous donner un conseille qui serais encor plus utile qu?une pétition et je ne dit pas sa pour minimiser le fais que se soi-disant experte est écris soi de la chnoutche il serait tellement préférable de dire haut et for qu?un viole reste un viole qu?il soi au féminin ou au masculin ses la pire chose qu?on puise vive

Car pour moi qui suis redu a l`âge de 44 ans sa reste la chose la plus difficile que j ai du traverser car fréquemment il me revient dans mes rêve et que dire de la difficulté que j ai à me léser aller durent mes ébat amoureux avec s?eux qui on partager ma vie.

Et je vous demande pardon pour les fautes que j ais insérer dans mon texte


bien a vous alucard de mon véritable non Daniel
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Fais tout de même un petit effort pour l'orthographe, au moins pour les apostrophe et la ponctuation, merci :wink: Steph

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Steph
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Message par Steph » il y a 16 ans

Tu soulignes un véritable et intolérable problème!
En effet, pour beaucoup de gens, y compris CERTAINES personnes se disant féministes, la société est telle que:
-la femme ne peut être qu'une victime (d'où le combat pour qu'elles ne le soient plus)
-mais l'homme est forcément un bourreau!

Bref, d'un côté comme de l'autre c'est à vomir :beuark:
Un cavalier
Qui surgit hors de la nuit

"je suis un mec un peu mec mais pas trop mec" L.F

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