Blue a écrit :Le GROS problème de l'anarchie, c'est qu'elle a besoin que TOUT LE MONDE soit anarchiste.
heuuu... non.
Si je suis ton idée, ca veut dire que l'anarchie à besoin de faire un score de 100% dans la tête des gens pour fonctionner, en jetant à nouveau un coup d'?il aux scores d'élection, on peut se dire que c'est pire que de l'utopie là, c'est du fantasme...
je ne vois pas en quoi tout le monde serait obligé d'être anarchiste, mais mettons que quelqu'un soit tyrannique au sein d'un système anarchiste, comment il va faire? se faire élire? s'autoproclamer? comment peut on prendre le pouvoir au sein d'un système sans nivellations sociale? Du fait que l'anarchie est instaurée, tout autre système devient caduque car obsolète.
Donc la pire des choses, car il n'y a rien de pire que la réalité ! Ce que j'aime dans l'utopie c'est l'espoir, l'idéal qu'elle représente, salutaire échappatoire vis-à-vis d'un "réel" si peu digne d'intérêt.
je reviens donc là dessus comme promis:
il n'y a rien de pire que la réalité? c'est une vision cruelle de cette réalité que tu as. Désolé de rentrer dans la critique personnelle au lieu de l'argumentation, mais sur ce coup là c'est ta vision de la vie qui pose problème. Tu utilise des utopies comme des enfants utilisent un compte de fées, un monde imaginaire, merveilleux dans lequel se réfugier lorsque la réalité nous déçoit, tu pose clairement une barrière infranchissable entre la réalité et ton imaginaire, de peur que ton imaginaire soit pollué par cette vie désespérante.
je cite Vaquette, parce que ca fait bien une semaine que je l'ai pas fait:
"le bonheur c'est de tendre vers un but, et plus ce but est loin, plus le bonheur est grand. De ce fait, un but inaccessible est potentiellement une source de bonheur infinie.
A l'inverse, le désespoir naît essentiellement de la dichotomie entre nos ambitions et la réalité (ou plus exactement une perception cruelle de cette réalité).
Ainsi, il n'existe qu'un alternative pour résoudre ce désespoir: c'est soit abaisser ses ambitions à la hauteur de sa réalité, soit élever sa réalité à la hauteur de ses rêves."
Une utopie devenue "réalité" laisserait trop d'orphelins et ne pourrait pas manquer d'engendrer de nécessaires nouvelles utopies.
l'idée que tu soulève dans cette phrases est celle de l'anti-utopisme, développé en premier par George Orwell dans son roman
1984, qui est en gros que certaines formes d'utopies pourraient être définitives car présentant une forme de gouvernement impossible à renverser, on se retrouverait bloqué car il serait impossible alors de faire évoluer la société.
Sauf que l'anarchie est bien différente de toute autre forme d'utopie pour une raison déjà explicité, parmi les infinités de combinaisons possibles et imaginables de société, elle est la seule à présenter un système social libéré de toute hiérarchisation et de pouvoir, la seule oui, car si il y a une combinaison infinie de niveaux, de forme de hiérarchisation et de division de classes sociales à imaginer, il n'y a en revanche qu'une seule façon de penser une société sans pouvoir.
il ne s'agit donc pas simplement d'un système hiérarchisé autre que celui actuel qui, passé une période d'euphorie due à la nouveauté, laissera apparaître de nouvelles formes d'inégalités sociales, d'injustices diverses et de corruption, il s'agit d'un système où chacun est libre, pourquoi alors repenser une nouvelle utopie? pour revenir sur un système (forcément) hiérarchisé? je pense que ça apparaitrait évident à tout le monde qu'il s'agirait d'une régression.
De plus la volonté de réformer un système existant, de le bousculer, de le faire évoluer vient forcément d'une frustration due à son imperfection, aujourd'hui on a envie de remuer ce système parce qu'il est corrompu, parce qu'on nous prive d'une grande partie de notre liberté, parce qu'il nous impose une vision de la vie standardisée qui ne nous convient pas, mais sans toutes ces frustration, qu'est-ce qui nous pousserait à nous révolter? Rien, chacun serait libre de vivre sa vie comme il l'entend avec pour seule restriction de s'auto-discipliner pour ne pas nuire aux autres, alors vu qu'on serait libre, on pourrait enfin vivre.