Cours d'anatomie...

[PepperBulle]

Je suis atterrés par le manque d'éducation de certains jeunes...

Sur un forum médical une jeune fille demande:
<< J'ai avalé du sperme,je risque d'être enceinte? >>

Comment une jeune demoiselle d'une quinzaine d'années peut-elle avoir de telles lacune sur l'anatomie et ne sache a priori pas comment et par ou viennent les bébés???

Le rôle des parents n'est-il pas de faire un petit topo sur ces choses là a son enfants?puis a l'école même si tu te situe en fond de la classe a coté du radiateur tu peux pas passer a coté de certain court?

Heureusement que tout les jeunes ne sont pas "incultes" comme ça sinon ça fait peur...

[Chaynal]

Le rôle des parents n'est-il pas de faire un petit topo sur ces choses là a son enfants?

Non. Tabou. Et parfois - si pas souvent - plus tabou pour les ados eux-mêmes que pour leurs parents, ce qui fait que si ces derniers abordent le sujet, les principaux intéressés les rembarrent avec agressivité.

puis a l'école même si tu te situe en fond de la classe a coté du radiateur tu peux pas passer a coté de certain court?

Si. Et sans aucun problème, en plus.

Pour certains élèves, des choses anodines, évidentes, ou même intéressantes hors de la salle de classe peuvent être travaillées pendant deux mois, à raison de deux heures par semaine, avec tout l'arsenal pédagogique recensé (utilisation de tous les canaux d'apprentissage (vision, audition, manipulation), élève acteur du cours, découverte par soi-même, reformulations à l'oral ou à l'écrit, répétitions,...) sans résultat.

Le problème tient au fait que les élèves ne sont pas vierges de toute conception sur le sujet. Il y a des a priori, des connaissances erronées, des croyances qui occupent leur mémoire, et un certain nombre de freins ou de blocages à leur apprentissage (tabous, culture, absence de considération d'aucune sorte pour les profs, phobie scolaire, démotivation,...).

Bien sûr, on recense tout ça, et on travaille afin de tout bien mettre comme il faut. Ça marche bien avec 90% des élèves. Mais il y en a toujours quelques-uns qui passent à travers les mailles du filet.

Ce qui est très positif, c'est que cette jeune fille a fait la démarche de chercher l'information (elle s'est enfin investie pour apprendre). Songe qu'il y en a qui ne la feront jamais.



PS : L'Éducation Nationale recrute. Les inscriptions aux concours du second degré (collèges et lycées) seront enregistrées du jeudi 10 septembre 2009, à partir de 12 heures, au mardi 20 octobre 2009, avant 17 heures, heures de Paris.
http://www.education.gouv.fr/cid4607/ca ... degre.html

[Steph]

Quand je vois des adultes à qui il faut expliquer ce qu'est un cycle menstruel (sans entrer dans les détails) et qu'ils ne savent pas que les plus grande chances de concevoir(alors que c'est ce qu'ils recherchent) se situent au moment théorique de l'ovulation (qu'ils ne savent pas situer, même en théorie...)...Et je ne parle pas seulement des "mauvais élèves" mais des bac+chiffre.

D'autant qu'à mon époque, la reproduction humaine était étudiée en CM2, quatrième et terminale....Et mes camarade de classes qui n'avaient même pas retenu ce qu'était un clitoris (!) en seconde....(Et pourtant, ces camarades étaient de bonnes élèves)

A présent, en plus, au collège il y a un vrai programme d'éducation à la santé avec du matériel et des intervenants comme j'aurais bien aimé en avoir. Et la sexualité est abordée en SVT au lycée quelle que soit la filière générale choisie. (Pour la techno et la voie pro, je pense que c'est aussi le cas)
Reste que je ne sais pas si dans tous les établissements on va au-delà du coït vaginal par un pénis. La gamine qui pose la question s'imagine peut être que le sperme n'est pas digéré et va de la bouche aux trompes, allez savoir...

[xender]

Le rôle des parents n'est-il pas de faire un petit topo sur ces choses là a son enfants?

Non. Tabou. Et parfois - si pas souvent - plus tabou pour les ados eux-mêmes que pour leurs parents, ce qui fait que si ces derniers abordent le sujet, les principaux intéressés les rembarrent avec agressivité.

Cela dépend des personnes et de la façon dont on considère les choses. Ma fille savait vers 10-11 ans, suite aux questions qu'elle s'était posées, auxquelles j'avais répondu, comment se passent les choses. Il n'y a pas d'age auquel on doit apprendre telle ou telle chose, il y a simplement des façons de répondre adaptées à chaque age et chaque personne.
Mais ceci dit, si la relation de confiance qui permet de poser n'importe quelle question n'existe pas avant l'adolescence, c'est difficile de la créer à ce moment là.

Pour certains élèves, des choses anodines, évidentes, ou même intéressantes hors de la salle de classe peuvent être travaillées pendant deux mois, à raison de deux heures par semaine, avec tout l'arsenal pédagogique recensé (utilisation de tous les canaux d'apprentissage (vision, audition, manipulation), élève acteur du cours, découverte par soi-même, reformulations à l'oral ou à l'écrit, répétitions,...) sans résultat.

Le problème tient au fait que les élèves ne sont pas vierges de toute conception sur le sujet. Il y a des a priori, des connaissances erronées, des croyances qui occupent leur mémoire, et un certain nombre de freins ou de blocages à leur apprentissage (tabous, culture, absence de considération d'aucune sorte pour les profs, phobie scolaire, démotivation,...).

C'est le cas à n'importe quel age, pour n'importe quel apprentissage ... et quand tu as quelqu'un qui te dit "Oh vous savez, moi j'ai la retraite dans 5 ans, donc je vais pas m'emmerder à apprendre cela", il faut ramer.

[Léna]

. Et la sexualité est abordée en SVT au lycée quelle que soit la filière générale choisie. (Pour la techno et la voie pro, je pense que c'est aussi le cas).

Non, tu peux avoir un bac S sans jamais avoir fait de SVT au lycée, si tu prends l'option "Initiation aux Siences de l'Ingénieur" (ISI) à la place.

[PepperBulle]

Le problème tient au fait que les élèves ne sont pas vierges de toute conception sur le sujet. Il y a des a priori, des connaissances erronées, des croyances qui occupent leur mémoire, et un certain nombre de freins ou de blocages à leur apprentissage (tabous, culture, absence de considération d'aucune sorte pour les profs, phobie scolaire, démotivation,...).

Admettons que passer par la case parents soit impossible pour cause de tabous ou de cultures,que pour ces mêmes raisons les cours parlant de sexe et d'anatomie passent a la trappe,il reste encore l'option d'en discuter avec des amis,de lires des livres,internet!!

La gamine qui pose la question s'imagine peut être que le sperme n'est pas digéré et va de la bouche aux trompes, allez savoir...

Dans ce cas il faut que cette jeune fille apprenne de toute urgence les bases élémentaire du corp humain.


Je vous jure je prend peur quand je constate que de plus en plus de jeune ne savent pas écrire,parler,ne connaissent rien au corp humain et que ces mêmes jeunes veulent avoir des enfants alors qu'ils n'ont même pas le mode d'emploi...


J'ai fait partie de ces jeunes au fond de la classe parce-que certain court ne m'intéressait pas mais en dehors du système scolaire (si c'est vraiment celui-ci qui pose souci) il y a quand même ce besoin de savoir,de comprendre,l'envie de ne pas rester incultes,je ne comprend pas que des ados ou mêmes des adultes puissent se plaire a ne rien (vouloir) savoir.Je manque peut-être d'ouverture d'esprit mais quand même je trouve important de connaitre quelque base élémentaire et de pouvoir/vouloir enrichir ces connaissances au court de sa vie...


PS: Je jure que le jour ou j'ai un enfant j'insisterais pour qu'il écoute en court et je parlerais de tout avec lui/elle

[Chaynal]

Admettons que passer par la case parents soit impossible pour cause de tabous ou de cultures,que pour ces mêmes raisons les cours parlant de sexe et d'anatomie passent a la trappe,il reste encore l'option d'en discuter avec des amis,de lires des livres,internet!!

Oui, mais là encore les filtres peuvent jouer.
Avec les amis, si le sujet nous intéresse un peu mais que la façon de l'aborder nous rebute (trop directe, trop crue, etc...), on se replie (gêne, déconnade, colère...).
Quant à lire un livre ou une page internet, oui, mais la forme ne nous plaira pas forcément plus (trop académique, trop directe, trop crue...).
Bref, à attendre ainsi qu'on nous caresse dans le sens du poil, il peut se passer longtemps.

La gamine qui pose la question s'imagine peut être que le sperme n'est pas digéré et va de la bouche aux trompes, allez savoir...

Dans ce cas il faut que cette jeune fille apprenne de toute urgence les bases élémentaire du corp humain.

On a déjà essayé, mais... sans succès.
Et si on recréait les goulags ? Un bon reconditionnement, et on ne laisse sortir que les gens qui connaissent leurs bases par c?ur.

Je vous jure je prend peur quand je constate que de plus en plus de jeune ne savent pas écrire,parler,ne connaissent rien au corp humain et que ces mêmes jeunes veulent avoir des enfants alors qu'ils n'ont même pas le mode d'emploi...

Je formulerais ça différemment : tu constates de plus en plus qu'un certain nombre de jeunes ne savent pas etc...

Les générations successives ne sont pas moins éduquées que les précédentes, au contraire. Mais cette question représente tout un sujet de débat à elle seule.

Quant à la constatation que ce sont les personnes les moins éduquées qui font en moyenne des enfants plus tôt et plus nombreux... Eh bien elle date du début du siècle précédent (j'ai cherché l'article qui en parle dans mes Pour La Science de ces derniers mois, mais sans succès).

il y a quand même ce besoin de savoir,de comprendre,l'envie de ne pas rester incultes,je ne comprend pas que des ados ou mêmes des adultes puissent se plaire a ne rien (vouloir) savoir.Je manque peut-être d'ouverture d'esprit mais quand même je trouve important de connaitre quelque base élémentaire et de pouvoir/vouloir enrichir ces connaissances au court de sa vie...

Tu réfléchis avec ton mode de pensée, avec ta curiosité naturelle.

Certains n'ont pas cette curiosité, ce rapport à la connaissance, et ont juste besoin d'être occupés (Cf. le succès de certains programmes télévisuels, notamment).
Ou bien leur curiosité s'applique à d'autres savoirs que tu ne considères pas toujours dignes d'intérêt : la vie des people, la mode, la mécanique auto, les jeux en ligne, le macramé, la cuisine asiatique, l'apprentissage du portugais, l'astronomie, le scrapbooking, la philatélie...

PS: Je jure que le jour ou j'ai un enfant j'insisterais pour qu'il écoute en court et je parlerais de tout avec lui/elle

Donne-lui les moyens et l'envie de développer sa curiosité, son imagination, sa réflexion et son esprit critique. Tu nous aideras beaucoup, moi et mes collègues.

[Steph]

. Et la sexualité est abordée en SVT au lycée quelle que soit la filière générale choisie. (Pour la techno et la voie pro, je pense que c'est aussi le cas).

Non, tu peux avoir un bac S sans jamais avoir fait de SVT au lycée, si tu prends l'option "Initiation aux Siences de l'Ingénieur" (ISI) à la place.

Au temps pour moi, effectivement...Dans ces cas là, faut suivre les cours de L ou ES
Bon, enfin, de toute façon, c'est déjà vu bien en amont.

[Chaynal]

Quant à la constatation que ce sont les personnes les moins éduquées qui font en moyenne des enfants plus tôt et plus nombreux... Eh bien elle date du début du siècle précédent (j'ai cherché l'article qui en parle dans mes Pour La Science de ces derniers mois, mais sans succès).

Pour La Science n°380, Juin 2009, p.78. : "Un siècle de mesure de la science", par Benoît GODIN (Centre "Urbanisation, culture et société", INRS, Montréal, Canada).

Notamment les références aux travaux du britannique Francis Galton (1822-1911, eugéniste, auteur de "Noteworthy Families", 1906) et de l'américain James Cattell (1860-1944, psychologue et fondateur de la scientométrie, auteur de "American Men of Science", même année).

Enfin bref, même si ce n'est qu'évoqué, déjà à l'époque on constatait que les scientifiques* avaient peu d'enfants, et on s'en inquiétait. C'était peut-être exagéré.

(* je n'ai pas de stats sur les autres catégories de personnes ayant atteint un haut niveau d'éducation et de connaissances... mais il ne me semble pas déraisonnable d'extrapoler)

[Steph]

J'imagine tout simplement que la plupart des gens attendent d'être dans la vie active pour concevoir. Forcément, si tu fais un doctorat ça prendra un peu de temps, mais si tu as déjà un diplôme professionnalisant, tu seras peut être tenté de concevoir "de suite". Après peut-on généraliser? Aucune idée. Et là on parle malgré tout de gens instruits, les grossesses d'ado concernant tous les milieux sociaux.

[Léna]

Une des théories avancées et qui me plait bien c'est celle du cout d'oportunité. Un enfant, ça prend du temps et les personnes les plus élevées socialement donnent beaucoup plus de "valeur" à leur temps.