Et ben Desmo, je crois que je suis en train de prendre le même genre de chemin que toi, enfin pour la psychothérapie et les questionnements (et la moto, et ...).
J'ai un rapport similaire à la solitude que toi. Je me reconnais dans ce que tu dis.
J'ai eu de longues périodes de célibat dans ma vie, et ça ne m'a pas spécialement affectée. Ça a été des périodes de grands développements personnels. Ça donne une grande liberté que j'apprécie beaucoup. Et quand j'aime, j'aime avec intensité, donc ça fait du bien de se retrouver en face de soi-même entre deux, même si avoir des "entre-deux" n'est pas le but.
Mais par contre je suis hyper sociable, je vis très mal loin des gens, des rencontres, des dialogues.
Il faut que je sorte, que je rencontre de nouvelles têtes, que j'ai des conversations passionnantes, que j'ai des cercles d'amis et de connaissances, sinon je deviens timbrée, extrêmement frustrée.
C'est un besoin purement intellectuel, pas sentimental. Je tombe rarement amoureuse et je n'ai que plus rarement encore de grand accès de désir, alors cela explique sans doute que je vis bien le célibat de manière générale quand il se produit.
Je crois que je me nourris d'autre chose que la passion, ce qui ne m'empêche pas de plonger dans la passion la tête la première quand les conditions sont réunies. Simplement, ça ne m'arrive pas souvent ...
Peut-être que les relations moins profondes, plus superficielles et calmes ne m'intéressent pas autant (attention je ne dis pas ça pour juger qui que ce soit, c'est mon ressenti). Donc je préfère être seule que mal accompagnée.
En couple le manque de solitude me pèse vite, j'étouffe si je n'en ai pas.
Je parle pas de moments sans son ou sa conjointe, ça c'est normal.
Je parle de solitude réelle, de caverne d'ours.
Là encore, quand on me connait c'est un peu paradoxal.
Les gens me décrivent avec une double personnalité, je peux être la fille à marier parfaite, la bonne compagnonne de route, très à l'écoute de l'autre et subitement très solitaire, très repliée. J'ai mes moments d'introspection et ils peuvent être intenses
. Alors il me faut absolument cet équilibre entre fusion et chacun pour soi.
Je suis bien en couple à cette seule condition d'avoir de l'indépendance, des moments pour soi, la possibilité de pouvoir partir une semaine seule de temps en temps ce genre de truc.
Actuellement je ne l'ai pas dans ma relation, enfin je le prend mais à contre-coeur car cela ne plait pas à ma blonde qui est elle très fusionnelle. C'est un truc sur lequel on doit absolument travailler sinon je sais que je serai malheureuse sur le long terme.
J'aime une autre personne et si j'avais pu, si comme Desmo je m'étais mieux connue plus tôt, qu'on m'avait inculqué un autre regard, j'aurais peut-être partagé ma vie entre les deux mais ça n'est pas encore la même chose, j'ai besoin de solitude quoi qu'il arrive pour m'équilibrer psychologiquement.
Tout ça pour dire que ce n'est pas pour fuir quelqu'un la solitude mais plutôt pour se réconcilier avec soi-même.
Etre en couple avec soi, en quelque sorte
Lire, regarder un film, cuisiner, faire du sport, réfléchir, méditer, écouter de la musique seule, sans que personne me touche, sans que personne me juge, ne me demande ce que je fais ou à quoi je pense.
Et si j'en ai envie à 3h du matin, j'en ai envie à 3h du matin parce que je n'ai pas de rythme arrêté.
En couple c'est parfois difficile de trouver ces moments là. Beaucoup de gens ne comprennent pas ça, pensent que si vous vous isolez d'eux c'est que vous les aimez moins. Ça n'a rien à voir.
J'avoue avoir toujours eu du mal à comprendre les personnes qui ont du mal à vivre la solitude, qui préfèrent se jetter dans les bras de la première personne venue que d'attendre une relation plus satisfaisante. Mais j'essaye de comprendre
Ma première copine était comme ça, quand elle quittait quelqu'un, elle trouvait toujours le nouveau ou la nouvelle avant, si bien que depuis ses 16 ans et sa première relation (moi
) elle n'a jamais plus été seule un seul moment de sa vie (et elle nous a tous trompé les uns après les autres
). Moi ça m'aurait rendue dingue je crois ...