Yeuse a écrit :"Petit d'homme, où allez-vous come cela ? Il vous faut répondre à ma question petit hominidé. Mais qui donc dirige l'atelier SMfélin ? Une seule réponse est due."
"Où, je vais ? Où le vent me mène. Je tâche de sentir les vibrations des non indications qui guident mes pas vers une porte imprécise dont l'évidence me sautera aux sens. Je tâche de clore mes yeux pour mieux m'imprégner de la lumière d'un intermonde fait de douceur, de calme et de culture.
- De culture, Petit d'homme ?
- De cette légèreté impalpable et dense qui m'aide à dépasser les cloisonnements, à les mettre à bas. Un roulement de l'esprit qui me fournit des clés invisibles sur des mondes intérieurs, des univers à explorer, à faire sien. Recherche un partage, une fusion. Tendre vers un indicible qui s'impose comme une évidence. Une brèche infime qui vous aspire dans des infinis insondables. Un souffle qui maintient les braises et maintient les flammes autour desquelles dansent des myriades de lucioles folles. Un souffle qui devient tornade quand il s'agit de repousser les particules toxiques que nous dispense des appareillages conceptuels toujours prompts à imposer comme allant de soi le confort stérile du prêt-à-penser érigé en limite indépassable d'une pensée endormie. Poser l'anesthésie comme seule réponse à la douleur de vivre.
- Des mots Petit d'homme.
- Des mots bien pauvres en effet, qui ne peuvent exprimer ce qui me lie aux fouilleurs de décharges de Calcutta, aux hurlements d'amour incandescent d'un Pablo Neruda, à l'enfant de la guerre qu'une balle perdue viendra faucher en silence au détour d'une ruelle sordide, à la libellule suspendue d'un Issa, au Dies Irae farouche d'un Mozart, à cet enfant d'août 1963 qui pleure des rêves inachevés, à la pensée prometteuse d'un Epicure vivant en la dépassant sa condition de d'humain, à la note suspendu d'un Philippe Glass, aux mots perdus du boulanger besogneux que l'aurore appelle, à la main hors du temps d'un murmurant Glenn Gould, aux milliards de consciences disparates et semblables qui s'interpellent...
- Hum... Mais que cherches-tu alors ? Qu'ai-je à t'apporter ?
- Rien. Un rien essentiel, indicible et inattendu qui apporte un plus à mon existence. Inespéré car non encore imaginé. Un possible ressenti partagé. Une envie d'être, de suivre un chemin embaumé de lavande. Un coup de griffes pour aviver mes sens. Un moment de repos parmi les miens. Un dépassement des mots. Des lignes d'horizon...
- Mouais...
- Bon d'accord... Une Lynxette aux yeux de chatte gourmande, en haut de son chêne vert !"
tiens, toi aussi tu es amateur de mots croisés ?
