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ayrton
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Message par ayrton » il y a 7 ans

Tout d'abord bonsoir à toutes et à tous.


C'est avec beaucoup de difficultés et d’appréhension que j’écris ces lignes car je me trouve aujourd'hui dans une situation qui me déboussole complétement. Je suis un jeune homme de 21 ans qui a vécu de lourds épisodes dépressifs durant toute mon adolescence. J'ai perdu mon père à l'âge de 13 ans et depuis je vis avec des angoisses très handicapantes dans la vie de tous les jours.
Évidemment la sexualité n'ont pas dérogées à la règle et m'ont amenées à me poser de nombreuses questions. Je me souviens que lorsque j'avais peut être 12 ou 13 ans j'ai eu mon premier contact physique et sexuel avec un garçon. Nous étions chez moi et j'ai proposé qu'on se masturbe l'un l'autre. Il faut savoir que lorsque j’étais plus jeune j'ai beaucoup complexé à cause de la taille de mon sexe. J'ai du être opéré du pénis à l’âge de 2 ans et je me souviens que toute mon enfance j'ai entendu ma mère dire aux médecins qu'elle consultait à ce propos :''j'ai peur qu'il ait du mal plus tard avec les filles". Donc à l'époque plus qu'un réel désir sexuel c’était surtout je crois de la curiosité vis à vis d'un sexe masculin dit "normal" je voulais voir si le mien était vraiment différent. Et c'est vrai qu'il était plus petit que le sien et je crois que ça m'a travaillé. Concernant l'acte en lui même je crois que aucun de nous deux n'était à l'aise même s'il y certainement eu érection ( ça fait presque 10 ans je ne pourrais plus l’affirmer). Ça s'est fini et on a jamais reparlé.


Vint ensuite l'époque du collège où j'ai été attiré par les filles, même si à cette époque un garçon de ma classe me troublait. Je me suis masturbé une fois en pensant à lui, j'ai certainement été gêné car je n'ai jamais plus recommencer et puis j'ai oublié. Je me suis concentré sur les filles. Les année de 4ème et de 3ème furent celles où avec une fille on se tenait la main quand on se retrouvait chez un copain avec toute la bande pour regarder un film et s'amuser. Il aura fallu presque deux ans pour que l'on s'embrasse enfin, tous les deux un peu perdus certainement à cause de ces sentiments nouveaux puis tout ça n'a pas duré car nous étions jeunes.


Après le collège vient le lycée. Et avec le lycée la première copine. J'allais régulièrement chez elle, elle venait à la maison et nous avons couché ensemble pour la première fois. Puis on s'est séparé pendant un moment avant de se remettre et de se séparer à nouveau. (A l'epoque, c'est important de le souligner je pense je consommais beaucoup de pornographie entre mes 12 et 16/17 ans)


Toujours au lycée j'ai rencontré une fille formidable( j'ai arrêté de consommer du porno lorsque j'ai commencé à sortir avec elle) avec laquelle je suis resté un an et demi, je l'aimais et elle aussi. On avait 17 ans et c’était incroyable. Des fois j'ai pensé la quitter parce que c’était une fille avec un caractère bien trempé et certaines fois on a beau aimer quelqu'un, il y'a des manies qui nous dérangent et on se pause des questions. Malgré mes sentiments pour elle , il m'arrivait souvent de penser à d'autres filles, voir de flirter mais je restai avec elle malgré tout jusqu’à ce jour d'été. Ça n'allait plus très bien entre nous depuis quelques temps mais j'essayais toujours de la garder près de moi et elle se forçait à rester. Il m'a fallu de temps pour reconnaitre que j'ai été maladroit et parfois blessant envers elle( depuis mon enfance je suis un fervent adepte du mensonge compulsif. Je me suis toujours senti moins bien que les autres, j'avais besoin de mentir pour me sentir important, au collège et au début du lycée je me sentais comme le gros de service) Toujours est il que nous étions toujours ensemble et elle était venu passer le week end à la maison. Nous avons passé un bon week end au premier abord. Juste avant que je la raccompagne chez elle nous avions fait l'amour. Elle m'a dit qu'elle m'aimait et moi aussi. Face à sa porte dernier baiser, dernier '' je t'aime''. Juste après l'avoir remmené je vais chez un ami et je reçois un message de sa part. Elle veut en finir, elle ne m'aime plus. J'ai essayé de la retenir mais cette fois ci elle ne m'aimait plus.


Le lycée a aussi été la période ou je me suis mis à regarder les garçons, surtout ceux auxquels je voulais ressembler. Je n'ai jamais éprouvé de difficulté à avouer qu'un garçon était beau et j'aimais regarder les beaux visageset les beaux corps sans forcément ressentir d'attirances du moins pas consciemment.


Cette rupture a été extrêmement difficile pour moi et je suis passé par différentes étapes avant d'enfin accepter que c'était fini pour de bon. Au début la tristesse et l’incompréhension, puis la haine, encore de la tristesse. Au final je crois que si ça a été aussi dur c'est parce que je me suis senti abandonné encore une fois, comme quand mon père est mort.


L'eau a coulée sous les ponts et j'ai rencontré une autre fille. Elle me plaisait, elle était rayonnante et je l'ai dragué. Nous sommes restés ensemble pendant six mois. Une longue distance nous séparait, je côtoyais d'autres filles qui me plaisait puis je l'ai quitté. Mon état psychologique avait atteint un niveau de torture jusqu'ici jamais atteint. Mes angoisses me rendait la vie insupportable. J'imaginais toujours le pire. Je vivais une période de terreur ou j'imaginais ma mère atteinte d'un cancer, qu'elle allait mourir. J'ai plaqué mes études et je suis retourné chez ma mère ou j’espérais pouvoir me remettre sur les rails. J'ai eu une relation non protégée avec une fille et j'étais sur d'être atteint du sida même après que les résultats se soient révélés négatifs. Il m'a fallu du temps pour l'accepter. Comme le fait que ma mere n'etait pas malade. Mes angoisses sont totalement irrationnelle et c'est une vraie torture parce qu'on a beau le savoir ça s'agrippe a nos pensées et on s'en défait difficilement. Lorsque j'ai parlé à mon psychiatre de ma peur du sida, il m'a répondu que c’était certainement un peur du contact physique . Et ca m'a troté dans la tête. Pourquoi aurais-je peur du contact ? Alors ca a soulevé de nouvelles angoisses. Puis j'ai réfléchi et réfléchi. Je me sentais toujours attiré par les filles sans aucuns doutes et puis un jour je me suis dis que peut etre que regarder les garcons comme je le faisais relevait d'une certaines attirance. Et je me suis senti soulagé. Comme je ne l'avais pas été depuis longtemps. Un sentiment d'unité. Mais je n'y ai ensuite plus prêté attention. Quelques temps avant je m’étais remis avec la fille que j'avais quitté quelques mois plus tôt. Notre relations est surtout physique en tout cas pour moi car elle a du mal à me cacher ses sentiments.


Je vais la voir régulièrement depuis le mois de septembre tout se passe bien entre nous, parfois je ressens de l'agacement car certaines de ses manies m’irritent mais je n'ai nullement la prétention de vouloir changer ce qu'elle est.


Et il y a maintenant un mois, mes angoisses redevenaient violentes j'ai donc repris mon traitement antidépresseur. Je suis allé la voir le week end mais j'ai eu du mal à faire l'amour, je n'arrivais pas à atteindre l'orgasme ou simplement à entrer en érection. Alors je me suis posé mille questions: elle ne me plait plus ? je ne suis plus attiré par les filles ? et pourquoi ce garçon attire mon regard ? Je me suis renseigné sur les effets secondaires du médicaments et ils pouvaient effectivement induire des troubles de l'érection chez l'homme. J'ai stoppé mon traitement et suis retourné la voir le week end suivant et là tout s'est bien passé. Mais j'avais toujours en moi, en parallèle cette attirance pour les garçons que je n'arrivais pas à expliquer. La semaine derniere a été un moment important. Je reflechissais, je ressentais de moins en moins de désire pour les filles et une attirances de plus en plus grande pour les garçons. D'un naturel très anxieux j'ai commencé à baliser : est ce que je suis homosexuel ? Je suis bi ? je suis quoi ? Qu'est ce qui m'arrive ?! (désolé ça fait très étiquette mais ça me permet d’être plus précis) Alors je luttais contre ça et plus je luttais plus mon désir pour les filles diminuait alors j'ai accepté que peut etre j'etais aussi attiré sexuellement par les garçons. Et là le soulagement, comme la dernière fois, un sentiment de plénitude, j’étais ému et mon désir pour les filles reprenait du terrain. Mais il m'est difficile d'accepter cette attirance, je le vis difficilement. Et parfois je sens que mon esprit lutte contre ca, comme s'il voulait le refouler et c'est la que mes angoisses m'assaillent : '' j'ai peur de perdre tout désir pour les filles, je me sens bizarre d’être attiré par un garcons.' Mes journées se résument à un effet yoyo totalement malsain entre bien être total par l’acceptation de mes attirances homo et hétéro en parfait équilibre et mon angoisse de perdre mon attirance pour les filles , je sens que mon esprit résiste quand je pense aux garçons,et j'angoisse je suis en boucle sur mon attirance pour les gars et je sens mon attirance pour les filles se faire plus ténue alors je me force à regarder des filles ou a imaginer des situations qui d'ordinaire m'exciteraient mais rien de significatif ne se passe et c'est vraiment angoissant. Cette semaines je me suis laissé aller à regarder des garçons, j'ai apprécier ce que je voyais et ce que j'imaginais mais je ne peux pas en profiter pleinement à cause de cette angoisse de perdre mes désirs hétéros. Rien qu'en ecrivant ce messages je suis passé par les deux stades à de nombreuses reprises et cette inconstance m’épuise j'aimerais être fixé pour pouvoir avancer. Plus clairement: De la façon dont vous vivez votre bisexualité, vos désirs sont ils constants pour les deux sexes à intensités égales ou y a t il des fois plus filles des fois plus garçons avec un désir plus ténu ?


Je suis désolé pour la taille du message mais je sens que quelque chose se joue en ce moment dans ma vie et j'ai besoin d’être précis.


Merci d'avance à ceux qui me liront et auront la patience de me répondre.

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Re: Tellement de questions

Message par Bixy » il y a 7 ans

Personne ne peut dire à ta place si tu es bi ou hétéro, mais tu sembles en tout cas avoir des fantasmes homosexuels en plus d'une attirance évidente sentimentale et physique pour les filles. Pour répondre à ta question, non, être bi ne signifie pas forcément se sentir attiré indifféremment par les hommes et les femmes. Très souvent les attirances diffèrent, et peuvent également varier dans le temps. Rien n'est jamais figé de toute façon, au cours de notre vie, notre orientation sexuelle peut toujours évoluer.
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Re: Tellement de questions

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Bienvenue ici :) et, pour commencer, bravo pour ton témoignage détaillé qui montre déjà une sacrée capacité d'analyse.
Je trouve tout à fait normal ton besoin de te trouver une "étiquette". C'est toujours beaucoup plus rassurant de pouvoir mettre un mot sur ce qu'on ressent, même s'il vaut mieux garder une distance critique par rapport aux catégories pour ne pas s'y enfermer.

Bon, alors, déjà, comme le dit Biscuit, il n'y a aucun doute possible : tu es "sexuellement compatible" avec les femmes ! Si tu étais homosexuel au sens actuel du terme (à savoir exclusivement attiré par des gens du même sexe que toi), c'est simple, ça n'aurait pas pu marcher au lit du tout dans tes différentes relations, il y aurait eu beaucoup plus de problèmes techniques que ça, tu n'aurais pas pu t'épanouir du tout dans une relation comme ça, etc. Donc tu n'es pas homo.

Tes problèmes d'érection dans certains rapports sexuels sont quelque chose d'assez banal, qui peut toujours arriver pour une raison X ou Y : effets secondaires d'un médicament, peut-être, mais aussi tout bêtement la fatigue ou le stress, ou encore effectivement une baisse d'attirance. (Mais même une baisse d'attirance voudrait simplement dire que tu es moins attiré par la personne concernée, pas forcément que toute ta sexualité est en train de changer complètement.)

Par contre, pour savoir si tu es hétéro, hétéro avec quelques fantasmes (ce qu'on appelle parfois un "bi-curieux"), ou bisexuel, et à quel degré, aucune idée, ce sera à toi de le déterminer... et ça peut varier au fil du temps.
Pour t'aider à réfléchir sur ta situation, je te conseille de te renseigner sur l'échelle de Kinsey et sur la grille d'orientation sexuelle de Klein (liens vers Wikipédia). Tu peux aussi répondre, sur le site Bisexualite.info qui correspond à ce forum, au "test de Vieznick" qui, contrairement aux deux autres outils, n'a pas de valeur scientifique puisque c'est un bricolage de Biscuit pour son site, mais qui peut aussi t'aider à réfléchir à ce qui t'attire plus ou moins.

Après ça, eh bien, il faut 1) ne pas flipper 2) te donner du temps.

Une dernière chose : même quand on se considère comme bi, il arrive qu'on soit parfois plus attiré par les gens du même sexe et parfois par ceux de l'autre sexe, et que ça fluctue au fil du temps. Il y a quelques années, j'avais ouvert un sujet là-dessus et je me suis rendu compte que beaucoup de gens avaient les mêmes impressions.
Mon beau-frère Silvius tient le Biplan, un blog sur la bisexualité (actualités, militantisme, réflexions de fond). Passez donc voir, si le coeur vous en dit :
https://lebiplan.wordpress.com/

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