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Elisa37
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Un autre témoignage

Message par Elisa37 » il y a 6 ans

Bonjour à tous,

J’avoue avoir été très touchée par le témoignage de Licornoe sur le forum ainsi que des échanges qui s’en sont suivis. Puisqu’il ne faut pas se mentir, j’avoue même avoir ressenti un certain trouble/excitation à la lecture des passages les plus intenses de ses 2 expériences avec son ami.
Depuis quelques jours, je cherche justement ce type de récits pour essayer de me sentir un peu moins seule. Mais sur certains sites, le sujet est un peu pris par-dessus la jambe du style « - ben alors quoi ? Fais-toi plaisir, on s’en fout, profite de la vie ! » C’est un peu court, non pas que je souhaite une longue analyse de la situation ou plutôt des situations qui existent, car il doit bien en exister autant que d’êtres humains confrontés à ces envies là.
Mais je pense que si quelqu’un prend le temps de venir en discuter sur un forum, c’est justement parce que c’est important pour lui et qu’il a besoin d’écoute et d’un retour d’autres expériences sûrement.

J’ai 37 ans, je suis une femme donc, en couple depuis 4 ans avec un homme et tout ça (la bisexualité je veux dire) n’est pas vraiment quelque chose de nouveau, sans pour autant avoir été quelque chose d’obsédant… jusqu’ici du moins.
C’est drôle parce qu’avant, à l’époque justement où je vivais ces expériences, je ne me posais pas du tout la question de savoir si j’étais bi ou pas. J’étais dans l’action, dans la vie. Alors que maintenant que je n’en vis plus mais où l’imagination a pris énormément le pas sur les expériences, j’intellectualise énormément. Comme s’il fallait nécessairement se mettre dans une case… sauf que ce n’est pas facile de trouver laquelle.

Plus le temps passe et plus je me pose des questions sur certains petits évènements du passé lointain, des choses que j’ai pu faire avec des femmes (et des hommes aussi d’ailleurs !) et surtout des choses que je souhaiterais encore faire aujourd’hui… sans le pouvoir évidemment, car cela signifierait « trahir » quelque part l’homme avec qui je suis.
Je ne parle même pas de mon imagination qui certes a toujours été fertile dans le domaine, mais là les fantasmes sont devenus persistants de jour comme de nuit.

Contrairement à Licornoe, je ne suis pas tombée de ma chaise. C’est juste qu’en remontant un peu le temps, je me rends compte de l’importance que j’ai accordée à de petits évènements qui peuvent prêter à sourire pour beaucoup mais qui ont marqué mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte jusqu’ici.
Il y a eu comme des étapes, des scénettes de la vie quotidienne qui ont fait surgir des émotions sur le moment et que j’ai effacées à l’époque d’un geste en me disant que ce n’était rien. Là je vais certainement vous raconter ma vie, suivez si vous le souhaitez, sinon au pire, ça aura permis un début d’analyse personnelle!

La première fois que j’ai embrassé quelqu’un sur la bouche, c’était une fille. J’adorais le présenter comme ça quand j’étais plus jeune, car cela étonnait toujours, j’aimais juste voir les regards interloqués quand on me posait la question.
Et ce n’était pas faux ! J’avais une voisine Sarah qui était aussi une amie d’enfance, on était sensiblement du même âge. On passait beaucoup de temps ensemble lorsqu’on était petites, elle habitait vraiment tout près, il suffisait juste de passer un muret entre nos deux maisons pour se rejoindre le soir après l’école.

On devait avoir 8 ans peut-être lorsque je l’ai convaincue qu’on devait s’embrasser sur la bouche au moins une fois pour :
1) déjà voir ce que cela faisait,
2) faire comme dans les films et,
3) Lorsque le moment sera venu avec un garçon, ce serait beaucoup plus simple puisqu’on l’aura déjà fait ! On aurait moins peur.

Après un bon moment à tergiverser sur le quand et le comment et d’autres questionnements de la plus haute importance comme :
« Il faut fermer les yeux ? »
« Non, si on ferme, on va se rater la bouche »

On s’est décidé un jour alors qu’on jouait à la balançoire.
« A 3 on y va ? »
Et à 3, on s’est embrassé. C’est drôle, je m’en souviens comme si c’était hier, c’était une grande victoire en fait. C’était fait !
Hé oui ça peut faire sourire aujourd’hui.

___________

A 13 ans. Sarah a déménagé un peu plus loin dans la petite ville où j’habitais et nous ne nous fréquentons plus depuis quelques années déjà.
Je m’étais rapprochée entre-temps d’une autre voisine, Valérie, que je connaissais depuis longtemps aussi.
Valérie était de mon âge aussi mais elle était beaucoup plus mûre, plus en avance sur beaucoup de plans. Pas sur le plan scolaire certes car j’étais dans la catégorie intellos mais sur tous les autres plans : physique, relationnel et garçons.
Bref, elle avait des « copains ». Moi aussi, je m’intéressais aux garçons mais je passais mon temps à en rêver alors qu’elle, elle sortait réellement avec eux. Du concrêt ! Je l’admirais car elle était jolie, sportive, sûre d’elle en apparence, les fringues et les marques à la mode (des années 90, donc bon relativisons quand même), des parents plus cools et comme si cela ne suffisait pas, une maison et une chambre plus sympas. La totale. J’adorais sa vie.

Ma mère voyait d’un assez mauvais œil notre amitié à l’adolescence et m’avait même dit une fois que ce serait bien de ne pas « trop » traîner avec elle. Un peu mais pas trop ? Comme nos parents étaient amis, il n’était pas vraiment possible d’interdire toute relation, mais plutôt de restreindre les sorties à deux. Quand elle vadrouillait en vélo le mercredi en ville, moi j’étais à la bibliothèque municipale et ma mère était contente. Le week-end, c’était bon, elle venait à la maison ou j’allais chez elle. Ça allait.

Un complexe sportif se monte jusqu’à côté de chez nous, je m’en foutais mais Valérie, elle, était super excitée rien qu’à l’idée.
« Tu ne te rends pas compte ! Ça va faire venir pleins de garçons dans le quartier ! »
« Ah oui c’est vrai, je n’y avais pas pensé… »

Inauguration du complexe sportif. Valérie veut s’inscrire au tennis, elle me demande de s’inscrire avec elle pour ne pas être toute seule et puis parce que « les mecs qui font du tennis sont beaux, c’est connu ! »
Commencent ainsi les douloureux cours de tennis qui dureront en tout et pour tout 8 mois. Je n’étais pas bonne et elle non plus en fait. Bizarrement.
De beaux garçons, il n’y en avait pas vraiment. Ils étaient très jeunes dans le cours des débutants. Aucun intérêt.

Très rapidement, Valérie demande à d’autres amis à elle de venir nous voir jouer le mercredi après-midi après le cours et « pour traîner juste comme ça ».
2 étaient des spectateurs réguliers de notre misérable jeu : un garçon et une fille. Enfin une fille que j’ai pris pour un garçon au début mais c’était bien une fille. D’ailleurs, elle avait exigé d’emblée à ce qu’on l’appelle « Fred » alors que son véritable prénom était Nathalie. Rien à voir donc. Elle disait qu’elle était née fille par erreur.

Un jour sur le court, mon amie Valérie marque un beau point. Coup de chance en vrai, mais là, sous mes yeux ébahis, je la vois se précipiter sur le bord du terrain vers Nathalie-Fred pour l’embrasser à pleine bouche ! Et longtemps en plus…

Là, j’ai senti de la jalousie monter en moi. Énorme jalousie, c’était incontrôlable. Je ne savais même pas de qui j’étais jalouse. Valérie ? Nathalie-Fred ? Pourquoi elles font ça ?
Elle est lesbienne Valérie maintenant et depuis quand ? Elles sont lesbiennes ? Je ne comprenais rien.
Elles sont reparties main dans la main à la fin de la partie et moi avec des questions en pagaille dans la tête. Et je boudais.

Quelques semaines plus tard, je sors pour la première fois avec un garçon, un ami de Nathalie-Fred. Ça aura permis au moins à ça de supporter ces cours bidons et ce couple de filles que je jugeais totalement improbable. Nous n’avions rien en commun avec ce garçon, mais j’étais « amoureuse ». Sûrement parce que je voulais l’être aussi. Cela a duré 5 ou 6 mois, un jour il a cru que je voulais rompre, alors j’ai dit OK. On a rompu presque sur un malentendu en fait. C’était n’importe quoi du début à la fin.

__________

22 ans. Après une rupture extrêmement douloureuse avec celui que je pensais être l’homme de ma vie, j’erre de garçons en garçons rencontrés grâce à des tchats le plus souvent. C’était à la mode à l’époque. Je suis étudiante et je m’ennuie en dehors des cours.
J’habite depuis 2 ans très loin de chez moi dans une ville de province gay-friendly. Sisi ça existe. Je ne rate pas la gay-pride parce que c’est un gros évènement dans la ville et que c’est amusant. Un jour, je vais sur un tchat gay/lesbien de ma ville.
Là, rapidement, j’entame une discussion avec une fille de la même fac que moi. Plus jeune certes, elle était en 1ère année et moi en 4ème mais bon, je lui dis que j’aimerais bien aller dans des bars gays mais que je ne connais personne et que je ne vais sûrement pas y aller toute seule.
Cela tombait plutôt bien, elle les fréquentait assidûment depuis son inscription à la fac. J’ai adoré cette période, on sortait souvent et j’ai adoré ses amis. En fait, surtout un mec homo du groupe. Il n’en a pas fallu plus pour que je passe pour « l’hétéro ». Mais je me rattrapais pour ne pas être trop exclue, j’embrassais les filles qui voulaient bien. Et plusieurs d’entre elles voulaient, c’était chouette, mais ce n’est jamais allé plus loin.

___________

24 ans. Je travaille depuis quelques mois, on est une quinzaine de personnes dans mon service. J’y ai trouvé des amis, presqu’une famille même quand j’y pense aujourd’hui. Je fais partie des plus jeunes, mais je m’entends très bien avec une petit groupe d’hommes et de femmes âgés d’une dizaine d’années de plus. Nous faisons beaucoup de soirées les uns chez les autres, des randonnées les week-ends, des boites parfois.

Stéphanie était mariée, elle avait deux enfants et un amant. Il travaillait avec nous. C’était inévitable avec la proximité entre nous à l’époque. Cela se savait, mais personne ne disait rien.
On étaient proches Stéphanie et moi, mais elle ne parlait jamais de sa relation à peu près cachée...
Lui, l’amant en question, se confiait beaucoup par contre. Il était amoureux, a même quitté femme et enfants pour lui montrer à quel point il voulait faire sa vie avec elle. Elle n’a jamais franchi le pas.

Un samedi soir chez un collègue et après 2 verres pour me donner du courage, j’ai amenée Stéphanie dans la salle de bains et je l’ai embrassée.
Le lundi, elle vient me voir en disant qu’on avait vraiment trop bu ce week-end, que cela devenait n’importe quoi à chaque fois, qu’elle avait des blancs et qu’il faut vraiment qu’on arrête de boire autant.
Fin de l’histoire.

___________

29 ans. David. Après quelques années à vivre des relations hétérosexuelles plus ou moins longues et qui ont plus ou moins compté - l’intensité de la relation n’étant pas vraiment proportionnelle à sa durée- je change de région pour raison professionnelle et je m’installe dans une autre ville de province beaucoup plus petite, je dirais même enclavée.

L’adaptation est compliquée, mais je me force à sortir, me faire des amis, enfin des amis de soirées essentiellement.
Arrive David un soir, ami d’amis d’amis ou que sais-je. On accroche tout de suite. Il m’envie de venir « d’ailleurs », qui plus est d’une ville fêtarde et ouverte au monde. Lui-même dit vivre la nuit mais il a fait le tour de ce qu’il fallait voir ici. Toujours les mêmes bars, les mêmes boites, les mêmes têtes.
J’aimais David, il était très familier, toujours dans la séduction, un brin manipulateur, les pieds dans le plat parfois mais avec humour, pas trop intellectuel. Oui c’était important car j’étais dans une phase où je recherchais sans cesse la fréquentation de personnes qui « vivaient » dans leurs corps plutôt que dans leurs têtes. En opposition totale avec moi-même. On se complétait bien.

La bonne copine de l’époque à propos de David :
- « Ha mais t’es avec David alors ? C’est drôle, je pensais au début qu’il était homo »
- « Mais non il n’est pas du tout homo, David »
- « Non mais parce qu’il a un côté féminin quand même »
- « C’est son visage, il est fin et ça lui donne un peu cet air »
- « Non mais même quand il parle et tout, il a des manières un peu...»
- « Oui mais non, ça, c’est parce qu’il n’a que des sœurs, il a pris leurs tics de langages, leurs façons de bouger, c’est normal »
- « Oui mais... »
- « Non mais tu sais de toute façon, il était marié avant tu sais, il a un enfant et tout ».

Argument ultime. Cela clôturait ainsi toute discussion, car cela n’a pas été la seule à me faire ce genre de remarques que je finissais pas trouver désobligeantes à force. Il a fait un enfant, il ne peut donc pas être homo. CQFD.

Rapidement David m’explique que lui ne souhaite pas de relation sérieuse, qu’il veut s’amuser, qu’on n’a qu’une vie etc. Cela m’allait bien.
Rapidement aussi, il me dit qu’il en a marre de sortir dans ces bars de ploucs, qu’il faut absolument qu’on aille là où on s’amuse et donc, soit on change de ville, soit on va dans des trucs gays.
- « Ca ne peut pas être pire », dit-il.
Je lui raconte alors mes petites expériences d’étudiante et là, il rajoute :
- « Tu vois que c’est mieux ! On y va !»

On a donc fait pendant plusieurs mois la tournée des trois malheureux bars gays de la ville. Juste des bars, pas de boite gay par ici. Faut pas rêver.
Il était comme un poisson dans l’eau car il plaisait et c’est ce qu’il attendait je pense, voir s’il plaisait. Il s'en fichait un peu de savoir à qui.
Moi je m’ennuyais un peu...
- « Il n’y a pas beaucoup de filles pour toi, c’est nul »
- « Oui et ce sont toujours les mêmes qu’on voit en plus... »
- « Il faut qu’on aille en boite échangiste ».
- « Hein ? Non, t’es sûr ?
- « Tu veux des filles ou pas ? »

Ainsi commence alors notre grand tournée des boites échangistes de la région et quand je dis de la région, c’est peu dire car à force de ne rien trouver à la hauteur de nos espérances, on a fini par élargir géographiquement jusqu’à aller un jour à Paris-la-capitale et même un autre jour à passer la frontière.

Mes premières expériences homosexuelles se sont donc déroulées dans ces clubs avec des filles résolument bi et pour être tout à fait honnête, j’ai adoré les filles dans ces lieux et beaucoup moins les mecs. J’ai adoré les draguer et j’ai adoré les aimer physiquement.
On avait des critères, il nous fallait des gens plus jeunes pour éviter ceux qui étaient trop expérimentés et donc qui risquaient de sauter les étapes, enfin « nos » étapes. On avait tellement peur au début qu’on a mis plusieurs soirées avant de se lancer réellement. Bien souvent, on n’échangeait même pas, c’étaient uniquement les filles entre elles. Je m’amusais bien, lui aussi mais sur un mode séduction/observation.

Et puis un jour, David :
- « Les filles dans ces clubs, elles sont toutes bi, mais les mecs jamais ! »
- « Tu veux coucher avec un mec ? »
- « Pour essayer »
- « Demande-leur la prochaine fois, on ne sait jamais »
- « Non toi demande... »
Oui parce que dans ces endroits, c’est la fille qui demande. J’ai donc demandé.
Mais rien, nada, enfin disons que parmi les quelques-uns à qui j’ai oser proposer, personne ne voulait coucher avec un mec.

Pauvre David.

- « Faut qu’on aille dans un sauna », me dit-il un autre jour.
- « Ha non ! Les boites, ça va, les saunas, c’est glauque un peu non ?»
- « Mais non, c’est pas glauque ! Allez, on y va quoi, on essaye une fois et si ça ne va pas, on arrête. »
- « Non vas-y toi, moi j’ai pas envie. J’ai plus envie de tout ça en fait...»

Je commençais à ressentir une grande lassitude des bars, des boites, de l’alcool, des drogues parfois. Non pas que j’avais expérimenté ce que je voulais expérimenter, loin de là, et je crois qu’on passait la plupart du temps pour des poussins tout juste sortis du nid.
Mais c’était usant, on sortait très souvent (pour rien souvent, les gens ne nous plaisaient pas) et je n’en pouvais plus. Physiquement et mentalement. On passait la semaine à établir notre planning du week-end. Qui ? Quoi ? Où ? Sans compte qu’il nous avait inscrits sur certains sites et à des soirées. Il fallait absolument qu’on sache d’avance, enfin qu’IL sache qui allait à quelle soirée.

David est donc allé au sauna, seul, plusieurs fois même mais il ne m’a pas tout raconté. Il a rencontré des hommes, je ne sais pas trop combien, je n’avais pas envie de savoir. Notre histoire l’a révélé, il assumait enfin sa bisexualité, c’est ce qu’il disait. Cette histoire m’avait permis aussi de me révéler aussi, enfin de passer aux actes. Pour changer.
Je me dis souvent que j’aurais dû profiter à l’époque pour rencontrer aussi des femmes et être vraiment seule à seule avec elles, sans les effets d’une soirée peut-être mais est-ce que j’aurais pu ? Je ne pense pas pouvoir en fait coucher avec femme comme ça sans les vapeurs. C’est sexuel, je n’ai pas été amoureuse de l’une d’entre elles, jamais même si j’aimais bien certaines… mais rien de plus.

Dissocier les sentiments de la sexualité. Oui c’est possible mais pas nécessairement faire d’une femme que l’objet d’un désir passager. Il y a quand même autre chose, il y a eu en tout cas autre chose avec certaines d’entre elles, mais de là à franchir l’étape et aller vers une « relation », ça me paraît compliqué. Les tabous sociétaux ? Peut-être mais pas l’envie non plus… bien que des questions se bousculent en ce moment.
Pourquoi maintenant ? Ça aussi. Pourquoi ?

Cela fait 4 ans que je suis en couple, plus avec David mais quelqu’un d’autre. Pourtant je n’arrête pas de penser à ce passé pas si lointain finalement. Je n’ai pas du tout envie de le revivre tel quel, mais le revivre un peu.. d’une manière plus douce, plus naturelle presque.
Pour peut-être répondre à certains, non je n’ai pas envie d’en parler avec la personne avec qui je suis en ce moment.
Peut-être qu’il me dirait même quelque chose du genre « Mais vas-y, tu peux, fais-toi plaisir, si c’est une fille ça va...»

Le faire oui bon pourquoi pas, mais lui en parler non, c’est presqu’un jardin secret en fait. Je l’aime bien ce jardin. Je n’ai pas envie de partager ça avec La relation stable.
Mais je ne le fais pas. Femme ou homme, cela revient toujours à tromper. J’ai déjà trompé et j’ai déjà été trompée, cela fait mal. Vraiment.
Et puis, je dis « femme ou homme » car depuis un moment déjà, j’ai aussi des envies d’hommes mais un peu particuliers, car envie d’hommes homos/bi. Donc là oui vous vous dites, c’est tordu ! Bon peut-être...En même temps, les hommes ont ce genre de fantasmes avec deux femmes, alors pourquoi une femme à l’inverse ne l’aurait pas non plus avec deux hommes bi ?
Oui c’est compliqué en ce moment… un peu.

Je ne cherche pas spécialement à demander dans quelle catégorie il faut mettre toutes ces idées, je pense qu’ici personne ne cherche vraiment à entrer dans une case, mais rien que le fait d’écrire là tout de suite, ça fait un bien fou...
Et rien que pour ça... merci !

Élisa

Ps : les prénoms ont été changé et les dialogues sont approximatifs car je ne me souviens évidemment pas de tout dans les détails :)
Elisa37

Hulky

Re: Un autre témoignage

Message par Hulky » il y a 6 ans

tres beau et passionnant témoignages et tu est l'ami ou copine dont rêves tous les mecs bi ;) bienvenue à toi

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Shelby
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Re: Un autre témoignage

Message par Shelby » il y a 6 ans

Bonsoir,

He bien... du rebondissement.
Je m'arrête sur une phrase vers la fin où tu écris "Peut-être qu’il me dirait même quelque chose du genre « Mais vas-y, tu peux, fais-toi plaisir, si c’est une fille ça va...» "

C'est exactement ce que le père de ma fille m'a dit, il m'a même poussé (oui oui on peut dire ça), c'est lui qui en parlait + que moi. En même temps il me connait, et il savait aussi pourquoi il le faisait.. il pensait y trouver son compte, parce que je serais + épanouie, il pensait que je le re deviendrais à ses cotés aussi.

Apres pour rebondir sur autre chose, à partir du moment où comme tu le dis tu ne souhaites pas lui en parler, je suis d'accord avec ta vision de la chose que c'est en quelque sorte tromper.

Peut être qu'à un moment donné tout cela évoluera encore pour toi, merci pour ton experience, et tant mieux si cela t'as aussi permis de te "libérer" en quelque sorte.

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Re: Un autre témoignage

Message par Biodynamie » il y a 6 ans

Bienvenue Elisa.
Quelle vie bien remplie tu as déjà eu. Tu as encore beaucoup à vivre. L'essentiel est d'être bien avec soi-même, c'est de cette manière que l'on peut être bien avec les autres.
Merci de t'être autant racontée.
Le monde n'est ni blanc, ni noir, mais plein de couleurs

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Re: Un autre témoignage

Message par Elisa37 » il y a 6 ans

Bonjour à vous trois et merci pour vos messages.
A vrai dire, je n'ai pas l'impression d'avoir vécu tant de choses que ça, alors oui peut-être que j'ai eu des expériences hors du commun mais c'était sur une période assez courte et seulement parce que j'étais avec ce garçon en particulier. Ca n'aurait pas été lui, j'en serais restée au stade des bisouilles avec des vieilles copines :)
Aujourd'hui je n'ai plus vraiment d'amies ni d'amis tout court, j'ai fait de nouvelles connaissances mais ça manque de profondeur. C'est le problème lorsqu'on quitte sa région natale et qu'on déménage plusieurs fois...
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Re: Un autre témoignage

Message par graphik » il y a 6 ans

Bienvenue à toi Elisa, et merci aussi pour ton témoignage... Même si ça ne représente qu'une partie infime de ta vie, ça aura au moins eu le mérite de t'apporter une expérience et de façonner de manière différente ton approche de la "sexualité", qui effectivement ne se cantonne pas à ce qu'on veut bien nous apprendre dans les livres. Tout le monde ne trouvera pas forcément sa propre vérité, et c'est chouette pour toi d'y être parvenue...
Et je te souhaite de faire de nouvelles et riches rencontres. Je sais ce que c'est de changer de région et je sais que ça prend un temps bien trop long pour réussir à se refaire une vie sociale... Bon courage à toi !

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Re: Un autre témoignage

Message par Geko » il y a 6 ans

Bonjour Elisa,
J'adore ton récit car il met en évidence de jolie manière l'évolution (de la personne), des questionnements, des envies, des solutions en fonction de la maturité et des situations.
A certaines époques, on ne sait pas, on n'analyse pas, on fait comme tout le monde, ou non.
A d'autres époques o sait davantage mais on n'ose pas ou l'on ne sait pas comment s'y prendre, ou l'on s'y prends mal.
Parfois on test, on ne s'y prend pas forcément bien, on ne sait pas faire. Mais dans l'instant c'est bien quand même parce que tout de même c'est la réalisation d'une envie, d'un fantasme, le corps exulte, l'esprit aussi. J'ai vécu des scenettes ou des aventures bof, ou eu recours à la prostitution pour réaliser des fantasmes irréalisable autrement (prostituion/ escorte, ne nous bloquons pas sur des mots), c'état bof d'un coté mais grandiose de l'autre.
Puis on fait plus la part des chose, on cerne mieux ses envies, on est capable de soigner mieux leur réalisation, de faire plaisir autant ou plus à l'esprit qu'au corps ...
Et chacun son cheminement.

Y'a pas de catégorie, surtout pas de catégorie, il y' a la vie fantasmagorique, la vie sensuelle, la vie sexuelle, tout ce qui est bon (à chacun son concept, à chacun son pied), ce qui est possible, ce qui peut devenir possible, la vie réelle qui laisse plus ou moins de champs libre (pour le fantasme, le champs est toujours libre).

Donc merci pour ton calendrier de la vie d 'une femme sensuelle. Il n'est pas que très agréable à lire, il est aussi à mon sens très porteur, très révélateur de toutes nos tranches de vie. Devrait être publié.
Vous reprendrez un peu de café?

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Kidey
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Re: Un autre témoignage

Message par Kidey » il y a 6 ans

Bonsoir Elisa,
Je vais bloquer sur un autre point que les autres, car ils en ont tous très bien parlé et que je partage leurs avis. Mais voilà, le titre. Personne n'y a attaché rien. "Un autre témoignage". C'est que nous sommes tous des pions parmi tant d'autres, alors donnons nous le minimum d'importance les uns aux autres pour avoir ne serait-ce que l'impression d'être nous. Ce n'est pas qu'un autre témoignage, c'est ton témoignage. Et il est aussi bien écrit qu'avec une histoire propre à toi. Près de 8 milliards d'êtres humains, et pas un de semblable... :D

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Carmen
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Re: Un autre témoignage

Message par Carmen » il y a 6 ans

Je viens de finir de lire ton texte, ton témoignage, et je me joins aux autres pour souligner le plaisir que j'ai lu à lire ton texte. Tu écris bien, ton récit est vivant, et je me sens proche de ta sensibilité même si je n'ai pas vraiment le même parcours, pour l'instant du moins. Au-delà du fait que tes expériences joliment racontées sortent de la norme hétérosexuelle, il y a quelques chose dans ton texte qui m'a interpellée, peut-être ce que tu appelles ton côté intellectuel ? Mais du coup, est-ce que tu te sens heureuse avec la personne avec laquelle tu es actuellement ?

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Re: Un autre témoignage

Message par Elisa37 » il y a 6 ans

Carmen a écrit :Je viens de finir de lire ton texte, ton témoignage, et je me joins aux autres pour souligner le plaisir que j'ai lu à lire ton texte. Tu écris bien, ton récit est vivant, et je me sens proche de ta sensibilité même si je n'ai pas vraiment le même parcours, pour l'instant du moins. Au-delà du fait que tes expériences joliment racontées sortent de la norme hétérosexuelle, il y a quelques chose dans ton texte qui m'a interpellée, peut-être ce que tu appelles ton côté intellectuel ? Mais du coup, est-ce que tu te sens heureuse avec la personne avec laquelle tu es actuellement ?

Bonjour à tous et merci d'avoir pris le temps de relire et de répondre aussi d'ailleurs avec des messages qui m'ont touché.
Pour répondre à Carmen , je suis avec quelqu'un depuis 4 ans maintenant et nous envisageons de nous installer ensemble (enfin me diras-tu oui !). Mais il a fallu du temps pour que deux personnes ayant pris l'habitude de vivre séparément et se sentant jusqu'ici plutôt bien seules se décident finalement à se mettre vraiment ensemble.
Je pense être prête, lui aussi, mais c'est la vie qui nous le dira au quotidien. On est contents d'avoir pris cette décision en tout cas.
Par contre, j'ai l'impression d'avoir toujours une insatisfaction au plus profond de moi, mais il ne peut rien je pense. Il y a des périodes de certitudes qui succèdent à des périodes de remises en question. Mais je pense que l'être humain est ainsi fait ! Je me suis beaucoup reconnue dans certains témoignages du poste "bisexualité, périodes et fluctuations", notamment Scanno il y a quelques années qui exprimait bien ces phases et ces questionnements même et surtout d'ailleurs lorsqu'on est en couple. Comment gérer la frustration lorsque tout le monde (j'exagère !) me plaît ? :) L'abstinence homosexuelle depuis quelques années doit de toute façon jouer beaucoup aussi...
Elisa37

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