D’abord un bonjour nouveau à tout le monde ; il y a bien longtemps que je n’étais pas venu rajouter de la matière à l’univers…
Et puis je tombe sur ton coup de gueule, Puk ; Presque malveillant, je dirais : « qui m’a fait plaisir » ; mais c’est égoïstement et par résonances qu’on trouve parfois des frères de maux et donc qu’on se décharge d’un peu de poids. Tu ne m’en voudras pas, je porterai un peu de ton sac.
Je connais cet état ; j’espère m’en être affranchi un peu ; disons que je tends à devenir plus fusion que fission avec moi-même…..
ce n’est pas un cas d’école, je dirais même qu’il est un territoire plus ou moins piétiné par tout le monde ; mais d’autres s’en sortent avec plus de légèreté. Il y a du « jamais content de ce qu’on a », du narcissisme à qui on aimerait faire la peau mais pas trop, mais ça serait aussi sans compter un état de musicien : soyons exubérant disons donc d’« artiste ». Et là évidement ça complique les choses.
Depuis ton premier cri tu as ces moments où tu te sens plein, beau, puissant, mais tu les as toujours trouvés bien trop parsemés au milieu du champ désolé de cette vieille amie crasse, cet enfant vêtu de noir de « la nuit de décembre » de Musset ; Cette bonne vieille fucking Solitude. Solitude qui n’a rien à voir avec le fait d’être seul en nombre, mais plutôt une extra-lucidité et une acceptation du fait qu’à l’intérieur il en sera toujours ainsi.
Ensuite il y a une forme d’exigence à calmer - symptôme du béni, source de toutes les espérances, de qui on attend tellement depuis toujours et qui doit prouver toujours qu’il est à la hauteur de ce qu’on attend de lui - le dire comme ça est aussi stupide que de demander à une pomme verte de murir sur place à l’instant T. Il n’y a que les poètes qui y parviennent, et la plupart du temps ils le font très discrètement, parce que les années de pratique les ont rendus bien humbles.
Je me vois aussi marcher dans Paris, et regarder, regarder les autres en espérant voir passer le fantasme fait humain, à crever de désir, à me laisser regarder sans réagir, à me dire que je suis bien con, que tout comme j’aimerais qu’on le fasse avec moi, peut-être que cette jolie personne aimerait qu’on lui dise aussi tout simplement « hé, je te trouve charmant(e), allons prendre un café, je ne suis pas sur d’avoir grand-chose à dire, mais peut-être que 20 minutes ensoleillées avec toi vaudront toute cette semaine pourrie et plombante d’ennui ». Et puis quand la mélancolie reprend le dessus c’est l’aquabonisme qui fait le beau, et tu te dis que ce sera comme ça jusqu’à que tu finisses par ne même plus plaire.
J’ai cru longtemps aussi que j’étais une frustration sexuelle ambulante ; mais je n’ai tellement pas saisi toutes les occasions qui se présentaient que j’ai fini par me dire que si j’en avais eu tant envie que ça je me serais servi jusqu’à plus soif. Je me suis rendu compte que je n’étais en fait qu’une machine fantasmante et que j’ai bien plus souvent transformé mes envies que je ne les ai assouvies ; Au fond c’était autre chose que je cherchais. A moins d’une perversion profonde ; quelqu’un qui a faim et qui a de la nourriture devant lui, mange.
Mais que peut donc un corps, Ô prince Baruch ?!!!!!
Alors oui les séances masturbatoires y sont passées ; mais le Grand Masturbateur est bien souvent le chantre de la vie fantasmée. Parce que dans la vie sensible rien n’est assez… enfin… ou trop peu…. ou moins qu’on pensait…. Mais mon Dieu que les gens sont imparfaits !!!!!! Et ce n’est pas sans faire d’effort !!!!!
Heureusement, il y a la musique.
Au fond, ce qui me manquait le plus - tu le dis joliment en substance avec tes réveils au dos nu - c’est parfois de laisser son « soi » en suspens, de le poser à côté du « soi » d’un(e) autre et de goûter un peu de quiétude. (Bordel de merde, il va sans dire)
Alors Puk, je sais qu’en postant ton « ras le bol » tu n’attendais pas de solution miracle d’un autre, c’était une élégie, un hurlement de loup à la lune bien légitime et une forme d’humilité au fond ; « I’m not that perfect U think I am !!!!! »
Tu voudrais juste - en plus de ces dons de la nature si encombrants - être heureux. Mais les super héros ne sont jamais tranquille
Et il est bien difficile de sauter par-dessus soi.
Rassure-toi donc ….
Tu sais que tu vas transformer une fois de plus tout ça et que tu seras renaissant, tu retrouveras l’air frais et cinglant des montagnes de Zarathoustra ; ça n’est pas la première fois, et pas la dernière, avec le temps les crises sont moins douloureuses.
A toi de retrouver le « c » comme « code » qui est tombé de ton pseudo et devenir à nouveau l’elfe de Shakespeare, celui qui sait se transformer en cheval noir aux yeux jaunes-soleil.
Et qui s’intéresse à la fusion nucléaire n’est pas si loin de la solution…
I trust you