donc comme je disais en présentation, je suis une fille, mariée, sans enfant, mais bi.
Et il est vrai qu'après 10 bonnes piges de vie commune, sexuellement heureuses, fidèles et monogames, y'a un manque de plus en plus pressant qui me pousse à entrer ici, où la lumière brille joliment.
Qu'est-ce-que je viens chercher ? je ne sais pas trop. Peut-être qu'on me fasse rentrer dans le crâne et qu'on me dise "si t'es heureuse avec ton homme, youpi, contente-toi de ca". Peut-être au contraire qu'on m'excuse de ne pas me sentir entière, et qu'on m'apporte les conseils avisés de ceux qui le vivent sans difficulté.
Parce que la vraie question n'est pas tant l'acceptation du fait par mon homme. Il le sait, l'a toujours su et ne m'a jamais jugée.
En fait, la vraie question est que, lorsque je lui en parle, c'est les yeux qui brille du mec qui typiquement rêve d'une relation trioliste. Vous savez, la réaction du mâle primaire qui estime sa femme comme sa propriété, et vois là une superbe opportunité d'une relation POUR LUI avec deux femmes. Ou alors, il veut mater ....
Alors que moi, mon envie, mon souhait, c'est de pouvoir vivre "ma" vie sexuelle, fidèlement à deux individus, et, pour le moment du moins, sans que ces deux individus ne se croisent ...
Pourtant, il n'est pas macho pour un sous. Mais le sujet est dévirilisant pour lui, j'imagine.
Tordue ? capricieuse ? polygame ? peut-être.
Mais pour moi, la bisexuelle que je suis n'ai pas dans la même situation que l'hétérosexuel qu'il serait avec deux femmes dans son lit.
Question de jalousie ? de rivalité ? peut-être.
Mais moi, je n'aime et ne me contente que d'un seul homme.
Si demain il voulait tenter l'expérience avec un homme, je le laisserai mener son expérience sans me sentir tenue de devoir participer, car c'est ma manière à moi d'avoir confiance.
En effet, je ne me sentirai pas moins fidèle à mon mari, pas moins être "à lui pour toujours" façon autant en emporte le vent, parce que je coucherais avec une femme, qu'il s'agisse ou non d'une relation suivie ...
Lui il a des coucougnettes et un zizi ... il n'y a pas rivalité puisque par définition, une femme n'en est pas pourvu (mais y'a d'autres trucs sympas
). Pour moi, vivre librement la part de moi homosexuelle ce serait comme librement aller à la sécurité sociale à 3 h du matin dans la ville d'à côté, parce que c'est ouvert et que le lendemain je bosse. Je ne déménagerai pas pour autant ...
Car moi, je me définis plutôt comme hétéro ET homo. Non comme bi.
Pourquoi la nuance ? Parce que mon mari est hétéro. Il est donc "différent" de moi, je suis sensée le satisfaire pleinement, et je n'estime pas concevable de le partager avec une dame. Il ne s'agit en l'occurrence pas de besoin pour lui, mais de fantasmes. Et je ne partagerai rien de mes besoins, ni de ses fantasmes avec lui, puisque ce qu'on y trouverait serait incomparables.
Je ne sais pas si c'est très clair pour vous, mais moi, j'me comprends
Je n'ai pas de femme en tête particulièrement. Et c'est là l'autre aspect de ma venue parmi vous. Je ne suis pas une dragueuse, pas une chasseuse, je n'aime pas les boites, et je travaille en libéral. Autant dire que l'occasion de rencontres est limitée pour ne pas dire nulle.
Alors quoi ?
Parce que quand j'avais 20 ans, j'ai choisi un homme, dois-je me considérer comme "casée", finie ?
Vais-je toute ma vie me sentir à moitié vivante ?
Je trouve cela injuste. Et j'en souffre profondément, car je ne peux l'accepter.
Merci de m'avoir lue.
Si quelques-un(e)s d'entre vous en sont passé par là, n'hésitez pas à me dire comment on s'en contente, ou comment on peut le vivre mieux.
Biquete.
PS : je ne juge personne, ni les triolistes, ni les échangistes. Ce n'est simplement pas ma vision, à l'heure actuelle, des choses.
