C'est par une nuit de profond désarroi que je m'adresse à vous.
En vérité je ne sais plus par où ni comment commencer,mais j'ai la certitude qu'en m'adressant à vous j'aurais au moins une source d'apaisement qui me fait tant défaut en ce moment.
En rassemblant mes idées,il se dégage deux,trois évidences:je ne suis pas indifférent au sexe masculin,mais mon coeur est inapte à un quelconque sentiment amoureux pour la gent masculine.
Ayant traversé mon adolescence en étant focalisé sur les filles,le questionnement fondamental d'aujourd'hui ne m'aurait même pas effleuré à l'époque.
J'en ai eu des chagrins d'amour,des émois sexuels et sensuels intenses,des lettres enflammées: un vrai récital!
Et voilà qu'à dix-neuf ans révolus je me met à douter,comment cela m'est-il venu?
Je peux encore y répondre malgré mes idées confuses.
Sexuelement parlant l'intensité de mes envies avaient diminuées avec ma copine(celle avec qui je partage toujours ma vie) en sondant mon fort intérieur je trouvais une source d'intérêt:les camarades de mon école.
D'une bête idée '' tiens et si ma baisse de libido venait du fait que j'ai fait le tour de la question avec les filles?'',les pensées en ce sens ont fait un bout de chemin.
Stupeur!Honte!Déprime! Ont été les premiers mots qui ont germé dans mon esprit.''Tu es condamné mon vieux,tu es homosexuel,gay,tapette,pédé et autres mauvaises couleurs parmi ces termes crus.
Tout ces trucs entendus,ces clichés nauséabonds,j'en avais une trouille bleue.
Pourtant j'aime et j'aimerais toujours ma copine, alors? Quel était cet étrange phénomène? Je n'avais pas de répulsion pour les homosexuels ou autre,toujours ouvert d'esprit j'en comptais et en compte même encore parmi mes amis et j'ai vécu leur souffrance de jeunesse que je ne leur enviais pas.
Honte à moi qui devenais tout à coup moins tolérant lorsqu'il s'agissait de mon propre cas...Puis vient un jour ou un drame plus important frappe le jeune homme tourmenté que j'étais: la mort de mon frère aîné,ma référence,mon protecteur.
Alcool,dépression,le doute s'estompe malgré tout et puis la paix pendant quatre ans!
L'amour au beau fixe,les câlins allant de paire,je n'éprouvais plus cette brûlure sourde qui me faisait tant souffrir.
Parfois je regardais un homme et me disait ''il a quelque chose'',mais honnêtement je ne pouvais lui trouver plus de charme qu'à ma copine ni les envies me tenant au corps lorsque je la serrais contre moi.
Cela aurait pu arriver avec de nombreuses filles,mais je suis un homme fidèle,respectueux et droit: c'est déjà ça!
Et soudain sans crier gare,un jour où je m'ennuyais,que la libido de ma compagne avait baissé d'intensité,j'eus une pulsion énorme et dévastatrice: comme si l'on m'avait poussé pour franchir le pas et je consulte des sites porno gay.
Oh surprise, j'en redemande,c'est nouveau et moins moche que ce que les gens dépeignent.
Mais ma compagne revient vers moi armée d'une hausse de sensualité exaltante: en bref je la désire,elle me désire plus que tout et je range mon trouble sous le coude.
L'amour est toujours là bien sûr...Mais ne m'empêche pas de consulter de nouvelles images que je juge toujours aussi plaisantes.
Et c'est reparti pour trois semaines de torture mentale, il n'empêche je m'en détache aisément: les filles m'attirent toujours autant mais je trouve agaçant ce questionnement qui revient périodiquement et remet en doute mes projets futurs.
Trois années passent ou je m'accorde en tout et pour tout si je devais les dénombrer:trois,quatre scénarios dans ma tête,j'ai des contacts avec un ami gay,de temps en temps pour le plaisir un sms bien pimenté,mais la plupart du temps: sentiments intacts et désir pour les femmes supérieur à mes tendances et passer à l'acte ne me séduit pas,je range cela dans la case fantasme.
Vient enfin une période de vacances où je décide de partir aider mes parents pendant une semaine dans leur maison à l'étranger,ma compagne reste au bercail à cause de son travail.
Rentré de vacances,nous sommes comme deux ados: un festival!
Le manque renforce les liens:indéniablement.
Deux mois se passent,puis un coup de Trafalgar tonne: cette envie sourde revient,plus forte que jamais!
L'intérêt pour les femmes s'estompent, je culpabilise,me rassure:''t'es pas homo,peut-être bi'' puis je croise de beaux spécimens mais je sais que si sexuellement ça peut le faire je ne ressens rien d'affectif.
Cela dure depuis maintenant plusieurs mois,avec des épisodes de symbiose avec ma copine que je dois à mon sens plus à l'amour qu'au sexe,l'un entraînant l'autre.
Actuellement je n'arrive plus à me focaliser sur l'avenir,mes plans sont en stand-by: je voulais me marier avec ma compagne mais désormais je me sens trop instable et ne veux pas pas faire souffrir ma copine si d'aventure je virais homo(tous les gay ou presque s'accordent pour dire que nous les bi sommes en phase de transition ce qui m'angoisse à mort).
En second lieu si j'ai des enfants,comment pourrais-je supporter l'idée de devoir leur révéler un lourd secret après des années de silence?
J'en tremble déjà...
Il y a des jours où j'ai envie de tout dire à ma compagne,de la supplier de me quitter car elle doit faire sa vie avec un homme stable:elle le mérite..
Je sais qu' en outre elle n'acceptera jamais ma bisexualité et je vis déjà avec ce poids:j'ai trop bien caché mes tendances et elle me soupçonne plus une propension à séduire d'autres filles que des mecs!
Voilà c'est un peu brut comme texte,lourd de prise de tête mais c'est la pelote de problèmes qui loge dans mon cerveau.
Je préciserai aussi une chose:je me suis inscrit ici, car l'éventail des préférences sexuelles exprimées me paraissent plus compatibles avec mon état d'esprit.
Sur les forums gay c'est souvent noir ou blanc,ou on te traite de gay refoulé,alors que j'en connais qui auraient très peu envie de partager leur lit avec une fille comme je le fais depuis huit ans...
En tout cas si je suis en transition le procédé est très long!
Vous qui êtes(pour certains) passés par là jadis quelle est votre opinion?
Parfois je me dis que je suis juste un névrosé qui balise et culpabilise.
En même temps je ne connais qu'un ami gay et un autre bisexuel vivant depuis dix ans avec un homme donc pour moi il a clairement eu sa préférence finale pour un homme.
La majorité de mes amis sont hétéro et tomberaient de haut si ils me lisaient
La seule personne à qui je l'ai confié est ma mère..Mon père m'a répondu quant à lui l'air morne: ''Si tu veux pédaler..Ben pédales!''..Un must niveau pédagogie
Voilà pour les références dans la réalité,pour le reste c'est hypothèses sur suppositions au carré!
Merci de m'avoir lu et désolé si mon texte est trop long
), il va falloir partir de loin pour que Bananastar puisse juste être "accepté" comme il est par sa copine. C'est tout ce que je dis, avec plus de nuances que dans ma première version.