Biz a écrit :L'enfant, doué de conscience, contrairement à l'animal, se pose naturellement la question d'où il vient. Et manifestement, il n'a pas pu venir de deux personnes du même sexe. Donc il peut ne pas avoir le meme point de vue que ces deux parents sur le rôle de la personne qui leur a permis d'avoir un enfant naturellement.
Mais cette situation est la même que celle que vivent les enfants adoptés, les enfants vivant dans des familles recomposées, les enfants retirés à la garde de leurs parents...
Tous ces enfants qui comprennent très tôt que leur situation n'est pas la même que celle décrite dans le seul schéma mis en avant par notre société.
De mon point de vue, dans le terme "parent", il y a un amalgame entre "géniteur" et "éducateur".
Nous vivons dans une société où les géniteurs se voient imposé le devoir moral d'assumer seuls l'éducation de leurs enfants (hors éducation dispensée via la scolarité obligatoire).
Ce qui amène à des situations parfois intenables : la galère pour de nombreux parents élevant seuls leurs enfants (à votre avis, ils s'en sortent comment, à l'école, les enfants de femmes de ménage célibataires ?), des enfants en souffrance parce que leurs parents ne peuvent (ou ne veulent !) pas s'occuper d'eux (horaires de travail faisant que l'enfant est toujours seul à la maison, maladie incapacitante, toxicomanie, démission pure et simple)...
Et tout cela
a un coût pour la société. Coût qu'on se refuse à évaluer - seulement à comprimer à grands coups de diminution de crédits. Tout ça au nom d'une position purement idéologique qui dit qu'un enfant a besoin (impérativement ?) d'un père (son géniteur) et d'une mère (sa génitrice).
Cette assertion est fausse.
Pour le reste, je serais bien intervenu davantage sur le contenu de cet échange, mais comme Lorant a exprimé tout ce que je pensais dire - et même plus, je vais poser une autre question.
Biz a écrit :Maintenant, je maintiens : de la même manière que voir deux hommes se manifester de l'affection me gène, voir un gamin sortir d'une voiture avec ses deux papas ou ses deux mamans me choque. Mais c'est pas moi qui vais leur jeter une pierre.
Libre à vous d'accepter cette modification de notre société mais ne demandez pas à tout le monde de trouver ça "normal" voir "idéal
Il n'est pas question de trouver ça idéal, non.
Mais de trouver ça quelconque, oui.
Et donc normal,
a fortiori - car la normalité doit inclure, sous peine de discrimination, les variations possibles (légalement et moralement acceptables) autour d'une situation majoritaire.
Ce qui m'interpelle, cette fois, c'est en quoi voir deux hommes se manifester de l'affection te gène.
(je ne parle pas de se rouler une galoche baveuse en public, hein, juste de l'affection que peut montrer publiquement un couple hétéro quelconque)