Pourquoi suis-je bi ?

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MrHide
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Message par MrHide » il y a 17 ans

Moi, je trouve la question tout à fait utile.
Si aujourd'hui on ne se pose plus la question pourquoi suis-je brun ou ai-je les yeux bleus, c'est parce que la réponse est évidente. Pour la bisexualité, c'est beaucoup moins évident, limite inexplicable.

Mais, je poserrais la question à l'envers : pourquoi tout le monde n'est-il pas bi ?
Je l'aime mieux dans ce sens...

Surtout que les psy nous disent que nous naissons tous bisexuels et devenons hétéro ou homo par la suite.

Surtout qu'il y a une bonne partie des grands mammifères qui sont bi. En tombant dans la biologie (désolé), la sexualité n'a pas seulement un but de reproduction, mais aussi un but social. Je vous renvoie à l'étude de nos cousins les bonobos, où le sexe sous toutes les formes permet de lisser les tensions, sceller les amitiés, organiser un ordre social. Et pour le coup, ça part dans tous les sens : Levrettes, missionnaire, sodomies, fellations, cunniligus, masturbations groupées, frottages clito contre clito... Des partouzes dantesques !

Quand on voit ce que se font les singes, les chiens, les vaches... et nous, c'est presqu'à se demander si les non-bi ne serraient pas un peu anormaux, non ? :gun:
steph a écrit :le déterminisme n'existant pas a priori en biologie.
A vouai ? Il me semble que tu t'avances un peu là... Tu veux dire par exemple que si mes parents biologiques on les yeux bleus, il y aurait une chance que j'aie les yeux marrons ? :peur:
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Steph
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Message par Steph » il y a 17 ans

MrHide a écrit :
steph a écrit :le déterminisme n'existant pas a priori en biologie.
A vouai ? Il me semble que tu t'avances un peu là... Tu veux dire par exemple que si mes parents biologiques on les yeux bleus, il y aurait une chance que j'aie les yeux marrons ? :peur:
Effectivement, les termes "absence de déterminisme" sont totalement abusifs et faux.
ce que je voulais dire par là, c'est que si la théorie de l'évolution est admise, son déterminisme n'est pas -à ma connaissance-reconnu et est même combattu. L'émergence de l'etre humain, par exemple, est l'issu d'une évolution et d'une sélection génétique mais à la science n'a pas initialement prévu que ce serait l'etre humain. En gros d'un point de vue scientifique, on ne peut pas dire "mais c'est forcé que tel individu survive pour que l'Homme puisse émerger 3 millions d'années plus tard"(bon après on peut y voir une volonté de Dieu ou d'une autre entité, mais on rentre dans le cadre de la croyance, non de la science).

Sinon, pour ton exemple, la couleur des yeux faisant intervenir plusieurs gènes, il est tout à fait possible(bien que rare) que deux parents aux yeux bleus puissent donner naissance à un enfant aux yeux marrons.(ce qui ne serait pas le cas si un seul gène était engagé puisque l'allèle responsable des yeux bleux est récessif).


Pour en revenir à notre sujet, actuellement la science, la sociologie et même la psychologie(à l'exception de la psychanalyse qui est un modèle et qui ne repose que sur des postulats initiaux-vais me faire tapper par les défenseurs de la psycha, moi :cali:)n'ont pu expliquer pourquoi il existe différentes orientations sexuelles:si ce n'est qu'on retrouve les mêmes chez d'autres espèces animales.
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zsorzs
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Message par zsorzs » il y a 17 ans

Pourquoi suis-je bi? Euh...
En fait, d'une manière bizarre, la question me laisse déjà perplexe... pourtant j'y pense aussi énormément. Quand je revois les éléments de mon passé je réalise que j'aurais autant pu devenir homo ou hétéro que bi, je trouve partout les raisons d'être... Et malgré ça, je suis bi. Certes, mon approche aux hommes et aux femmes n'est pas tout à fait la même. Il y a des choses que je préfère chez l'un des sexes, d'autres chez l'autre... Et enfin ça me donne une richesse, ce qui ne résout pas tout car en effet, je me sens différent, et pour être tout à fait et toujours content de cette différence, il faut une grande confiance en soi que je ne possède certainement pas. Ou bien une auto-suffisance au niveau de la perception de soi. Et il me semble tout de même que se débrouiller avec un caractère bi sera toujours compliqué parce que la plupart des gens sont tout de même dotés d'un caractère plus simple. Si mon partenaire n'est pas bi, il ou elle aura des difficultés de vivre avec mon attitude si différente. Mais enfin, c'est comme ça avec toute différence de personnalité.
D'autres fois, quand j'en ai marre de me poser des questions, je me hausse les épaules et je me laisse porter par les vagues. Cette dissolution est d'autant libérante que la liberté peut devenir en fin de compte angoissante, faute de côtes stables.
Hubbi a peut-être raison, tout est à chercher dans l'affectif de l'enfant mais nos souvenirs ne sont pas assez amples pour pouvoir en juger avec certitude... et donc de nouveau, la question reste sans réponse. Elle est assez rhétorique, en somme. Ou poétique. Et puisque j'aime la littérature comme tout, je me la pose toujours.

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hubbi
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Message par hubbi » il y a 17 ans

Tu sais Steph, la psychanalyse, c'est comme toutes les théories qui ont tourné un moment au "dogme"; il y a du pour et il y a du contre.
Sur certains points, Freud a inventé des trucs géniaux et toujours très utiles en psychotérapie. Cà a sauvé et çà continue à sauver beaucoup de gens; le coup du "transfert" par exemple.

Par contre, sur d'autres points il a dit des trucs qui sonr d'une "c...." monumentale.
L'exemple le plus clair est celui de son interprétation du complexe d'Oedipe.
elle prouve que non seulement il n'a rien compris à la mythologie grecque, ni même que c'était du symbolisme. Platon a dû se retourner dans sa tombe en lisant çà, le pauvre.

D'ailleurs beaucoup de psychiatres et de psychologues en "reviennent". et même des psychanalystes ( c'était le cas de Françoise Dolto par exemple). Mais pas tous, malheureusement...
Et il est certain que ce point là,
çà continue à faire des ravages....

Car si on pousse sur ce point la "logique" ( si on peut en l'occurence utiliser ce terme !!) de Freud à propos de son interpétation, on en arrive inévitablement aux deux conclusions suivantes:
1) Un homo n'a vraiment aucune chance d'être mâture...Le pauvre !! Il ferait mieux de retourner immédiatement dans le ventre de sa mère..et d'y rester jusqu'à la fin de ses jours !!
2) Une femme, c'est "limite". Puisque Freud a écrit tout benoitement écrit qu'une femme c'était un être humain qui s'apercevait qu'elle n'avait pas de pénis... ce qui est évidemment d'une connerie totale.

Alors que l'interpétation du mythe grec est bcp plus simple et logique: c'est la symbolique du moment de la conscience par l'enfant de sa capacité de prise d'indépendance et d'autonomie par rapport au monde des adultes, et de ses parents en tout premier lieu évidemment. Et ce, qu'il soit garçon ou fille, évidemment....
Mais comme tout symbolisme, il faut le "traduire".


Mais encore une fois, sur d'autres points, lui et surtout certains de ses successeurs ont trouvé des trucs qui aident beaucoup de gens.


H
" les bisexuel(le)s sont les trouble-fête de l'intégrisme identitaire. Ils nous rappellent tout simplement que tout le monde n'est pas forcément d'un bord ou de l'autre". Michel Dorais.

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Message par Steph » il y a 17 ans

avec un caractère bi sera toujours compliqué parce que la plupart des gens sont tout de même dotés d'un caractère plus simple.
je ne suis pas certaine qu'etre de telle ou telle orientation sexuelle soit un trait de caractère.(que ça influe sur le caractère, probablement; ne serait-ce que par la création d'une échelle de valeur à contre-courant de la société, acceptée ou non.)

pour la psychanalyse, pas mieux, Hubbi :wink:
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Message par Yeuse » il y a 17 ans

hubbi a écrit :L'exemple le plus clair est celui de son interprétation du complexe d'Oedipe.
elle prouve que non seulement il n'a rien compris à la mythologie grecque, ni même que c'était du symbolisme. Platon a dû se retourner dans sa tombe en lisant çà, le pauvre.
:mdr:
:mdr: :mdr: :dmb:
pôvre platon, pas moyen de dormir tranquille dans sa tombe; à force de se retourner, dois avoir la taille d'une grotte maintenant et peut-être même de la taille des mythes qu'on lui prêt d'avoir pensé? :mrgreen:
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Message par Steph » il y a 17 ans

en même temps, ça l'a remis dans le bon sens de la tombe, du coup :wink:

Bon sinon:il y a une faille dans mon raisonnement.Celui-ci implique un traitement quantique et donc une discontinuité (telle l'échelle de Kinsey qui ne considèreraient que les nombre entiers), alors que finalement on pourrait attribuer une orientation sexuelle par personne.
Remarquez que c'est tout le problème du passage du microscopique au macroscopique: ce qui est discontinu pour un individu peut etre continu pour 6 milliards d'individus.
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Message par Yeuse » il y a 17 ans

Steph a écrit :en même temps, ça l'a remis dans le bon sens de la tombe, du coup :wink:

Bon sinon:il y a une faille dans mon raisonnement.Celui-ci implique un traitement quantique et donc une discontinuité (telle l'échelle de Kinsey qui ne considèreraient que les nombre entiers), alors que finalement on pourrait attribuer une orientation sexuelle par personne.
Remarquez que c'est tout le problème du passage du microscopique au macroscopique: ce qui est discontinu pour un individu peut etre continu pour 6 milliards d'individus.
l'échelle de Kinsey ne peut évidemment traiter l'individu dans sa singularité : c'est une boite à outil pour comprendre plusieurs facteurs dont l'orientation sexuelle mais ce faisant, nous focalisons et oublions de défocaliser; en bref nous prenons une loupe en espérant s'axaminer et oublions le recul nous permettant de nous trouver dans le collectif, dans l'appartenance et donc par rapport à autrui sans se "sacrifier"?
l'échele de Kinsey est typique d'une contre-stratégie dictée par la tyrannie d'un modèle, l'hétérosocialité de l'époque, et Kinsey cherche à contrebalancer par une contre-proposition, ici sous la forme d'un échelle statistique qui est une grille de lecture non une explication

nous n'avons besoin d'explications sur nous-mêmes que parce que nous faisons face à des modèles que nous épousons sans recul et d'ailleurs, comment pourrions-nous avoir du recul dans une société narcissique qui fait suite à la société patriarcale traditionnelle, sans recul sur elle-même, plus cannibale que philosophique et prétendant au jeu particulièrement dangereux de l'expertise sur autrui ?
il n'y a une orientation sexuelle par personne que parce que nous émettons des doutes et donc des résistances à une tyrannie qui exerce sur nous une pression normalisatrice.
L'important réside ailleurs, dans l'équilibre et chacun doit le trouver en espérant trouver cet autre, à la fois alter-ego (si bien nommé) et alter? tout court, c'est-à-dire l'étranger
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Message par alkea » il y a 17 ans

il n'y a une orientation sexuelle par personne que parce que nous émettons des doutes et donc des résistances à une tyrannie qui exerce sur nous une pression normalisatrice.
ça me fait penser à la question de la normalité et l'anormalité....
dans une société normée tout ce qui n'est pas dans la norme est forcément "anormal"
nous essayons de connaître ,de savoir, de dénicher notre orientation sexuelle...

"pourquoi devons-nous être orientés????sexuellement???"

ne sommes-nous pas simplement des êtres sexués et des êtres sexuels?
quelques soient nos sexes et nos sexualités....? et non des orientés?

 ! Modération
Quotation rectifiée. Steph.

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Message par alkea » il y a 17 ans

aie...desolée pour le quote...encore une fois...je ferai plus attention la prochaine fois
 ! Modération
Je laisse volontairement ce post sans le supprimer afin qu'il serve d'exemple: dans le cas précédent, tu pouvais éditer ton message en utilisant l'onglet "EDITER":ce qui t'aurais permis:
-de re quoter de manière adéquate
-de préciser éventuellement la nature de cet EDIT (par exemple ce post était inutile.

Merci d'en tenir compte à l'avenir :wink: Steph

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Message par Yeuse » il y a 17 ans

alkea a écrit :
il n'y a une orientation sexuelle par personne que parce que nous émettons des doutes et donc des résistances à une tyrannie qui exerce sur nous une pression normalisatrice.
ça me fait penser à la question de la normalité et l'anormalité....
et c'est le cas
dans une société normée tout ce qui n'est pas dans la norme est forcément "anormal"
oui et non
oui car les individus se plient d'eux-mêmes au modèle majoritaire et dominant symboliquement et socialement, la plupart du temps sans même le savoir car la norme s'est érigée en nature ou en structure inviolable ; on suit le modèle qu'on croit adapté car rien ni personne ne vient nous dire que ce n'est pas le cas, qu'ils existent d'autres modes et modèles, d'autres types de relation et de société; parce qu'on nous fait peur avec des histoires de loup-garou style, t'as une maladie mentale, une perversion, une inversion sexuelle, etc?

non, car conscient et réflexif, on creuse nos doutes et découvre que l'on peut passer par-dessus la barrière sans effort ou avec un peu d'effort et vivre sa vie tranquillement sans "transgresser" la morale et le reste? là, on découvre tout simplement que ce discours n'est autre qu'un vernis conservateur et pervers, que ces gens sans responsabilité ni compétence qui t'ont fait croire cela n'assument jamais les conséquences de cette désignation à l'opprobre;
ce faisant, on refuse ce modèle et on cesse de reproduire la hiérarchie dominatrice, inégalitaire, raciste et phobique qui a prévalu

"pourquoi devons-nous être orientés????sexuellement???"

ne sommes-nous pas simplement des êtres sexués et des êtres sexuels?
quelques soient nos sexes et nos sexualités....? et non des orientés?
ne pas prendre le terme au pieds de la lettre mais si tu te poses cette question, c'est que tu dois trouver une réponse et cette réponse, dont beaucoup ont peur, c'est toi
plus finement, le fait de devoir être "orienté-es" et symétriquement d'être "assigné-es" à une identités de genre (femme, homme, androgyne, intersexe, transsexe?) est lié à la hiérarchie binaire de notre société

le fait d'être orienté-e sexuellement signifie, lorsque tu es conscient, que tu peux agir sur ta sexualité dans le sens de l'équilibre, l'épanouissement et le respect d'autrui, sans te perdre
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Message par Kip » il y a 17 ans

Yeuse a écrit :
(...)non, car conscient et réflexif, on creuse nos doutes et découvre que l'on peut passer par-dessus la barrière sans effort ou avec un peu d'effort et vivre sa vie tranquillement sans "transgresser" la morale et le reste? là, on découvre tout simplement que ce discours n'est autre qu'un vernis conservateur et pervers, que ces gens sans responsabilité ni compétence qui t'ont fait croire cela n'assument jamais les conséquences de cette désignation à l'opprobre;
ce faisant, on refuse ce modèle et on cesse de reproduire la hiérarchie dominatrice, inégalitaire, raciste et phobique qui a prévalu. (...)
Heu... là quand même si ça c'est pas une vision manichéenne est excessive de notre société ça y ressemble beaucoup. Je suis loin (voir même très loin) d'appécier toutes les règles, conventions et usages en cours dans notre société.
Mais quand même, à lire ta diatribe on à l'impression de vivre dans une société dictatoriale, voir fascisante. Personnellement je n'en suis pas convaincu, même si je pense qu'on est encore loin de l'idéal social qui me conviendrais.
Je préfère vivre en France que dans bon nombre d'autres sociétés aux normes et aux modèles sociaux beaucoup plus fermés et obscurantistes.
Je ne suis pas sure que dans bon nombre d'autres pays de part le monde j'aurais la même sérénité lorsque j'exprime mes opinions, lorsque je conteste une règle ou tout simplement lorsque je vis ma sexualité telle qu'elle est.
Il est indéniable qu'il y a encore, ancrés au fond de bon nombre de nos chers concitoyens de vieux reflexes homophobes machistes et racistes, mais de là à écrire que ce sont ces gens et leurs réflexes qui dictent encore les références les plus courantes des normes sociales chez nous, je pense que c'est largement faux, et c'est tant mieux.

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Message par alkea » il y a 17 ans

"plus finement, le fait de devoir être "orienté-es" et symétriquement d'être "assigné-es" à une identités de genre (femme, homme, androgyne, intersexe, transsexe?) est lié à la hiérarchie binaire de notre société"

l'aspect binaire peut expliquer en partie cette nécessité d'orientation sexuelle...mais je pensais plutôt à l'aspect queer:

je m'explique: les mots comme homosexualité par exemple ont été inventé par opposition à la normalité :hétérosexualité...(l'aspect binaire fonctionne bien...)

il s'agissait là de définir un groupe de personnes en fonction du normal et du pathologique... et surtout du normal...

l'orientation bisexuelle quant à elle c'est plutôt "une orientation qui n'en n'est pas une vraiment parce qu'elle est entre le normal et le patho..."ok ok je pousse un peu loin, mais y'en a plein qui le pense encore....

définir sa propre identité, sa propre orientation sexuelle est bien évidemment lié au chemin que l'on fait, qui pour ma part ne cesse d'évoluer....

c'est pourquoi je préfère me considérée comme un être sexuel avec une sexualité variable selon les moment de ma vie, de mes rencontres....

aujourd'hui c'est comme cela que je définirai ma bisexualité... :lol

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Message par Yeuse » il y a 17 ans

Kip a écrit :Il est indéniable qu'il y a encore, ancrés au fond de bon nombre de nos chers concitoyens de vieux reflexes homophobes machistes et racistes, mais de là à écrire que ce sont ces gens et leurs réflexes qui dictent encore les références les plus courantes des normes sociales chez nous, je pense que c'est largement faux, et c'est tant mieux.
à peu de choses près, c'est ce que je dis ou voulais dire : "on refuse ce modèle (?) qui a prévalu"?
par contre, je n'ai jamais écrit que ces gens nous dictent encore les références? ils n'en n'ont d'ailleurs nullement besoin? nous suivons pour la plupart les schémas sociaux binaires qui relèvent de la socialité ordinaire, de l'organisation bianire des identités et de la société dnas son ensemble dans sa division homme/femme, masculin/féminin.
Nul besoin donc d'une société fascisante et dictotoriale : l'Occident a trouvé beaucoup mieux pour faire accepter un tel moule binaire : le naturaliser. tu me prêtes des termes que je n'ai pas écris
Pour la plupart des gens, il faut se retrouver dans une minorité sinon nous ne remettons pas en cause un schéma car il nous convient

l'immense majorité de gens ne remettent pas en cause le schéma principal de la binarité, à savoir l'existence de deux sexes bien définis (et deux seulement) qui définissent deux genres sociaux également bien définis, causals, fixes et inamovibles;
peu remettent en cause la définition même des identités binaires, c'est-à-dire son caractère naturel et ses caractéristiques causales, fixes et inamovibles
peu remettent en cause la régulation sociojuridique de la binarité sexuée, notamment pour les intersexué-es et les transidentités
peu remettent en cause la construction même de l'identité et de la structure binaire de la société?
etc?
Alkea a écrit :les mots comme homosexualité par exemple ont été inventé par opposition à la normalité :hétérosexualité...(l'aspect binaire fonctionne bien...)
mieux, le mot homosexualité a été inventé à la fin du 19e siècle et le mot hétérosexualité au début du 20è tant on pensait qu'il n'y avait nul besoin d'un mot pour décrire une sexualité naturelle
a ce moment, toutes les théories postulaient que nous devenions en droite ligne de notre naissance et notre identité de genre (femme, homme?) se construisait en fonction de notre sexuation et notre sexualité
depuis les théories en psychologie, psychologie sociale, queer? ont invalidé cette théorie naturaliste ou essentialiste et ce faisant ont invalidé définitivement le binarisme en se penchant sur les intersexes puis les trans et aujord'hui les identités androgynes et variantes et ont invalidé au passage le schème sain/pathologique qui relève plus de l'idéologie que de la médecine
Alkea a écrit :c'est pourquoi je préfère me considérée comme un être sexuel avec une sexualité variable selon les moment de ma vie, de mes rencontres....
nous appelons cela la pansexualité
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Message par ancolie » il y a 17 ans

Echanges très intéressants !!!
la question m'a surprise, je suis bi parce que j'aime ça avec mes deux jolis coeurs.
Parce que je fais face maintenant à mes désirs que j'avais enfouis.
Parce que j'ai décidé de vivre non pas sans me poser de questions (je sais pas faire, il paraît que j'intellectualise trop) mais vivre surtout le présent intensément; et m'exprimer de différentes manières pour me sentir bien et ma bisexualité en fait partie.
Bien sûr j'ai peur du vide d'être seule dans les moments rudes sans personne qui m'aime (cf Mademoiselle K - plus le coeur à ça)

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