Le livre est donc paru aux éditions La Découverte, collection "Zones" (il coûte environ 13 euros). Mais le texte intégral du livre est disponible sur le site du label Zones (de même que les autres livres de la collection).Tetu.com a écrit :Premier livre sur l'autodéfense pour les femmes paru en Français
Par Charlotte Bourgeois vendredi 11 avril 2008, à 00h00
"Non, c'est non" est le premier manuel d'autodéfense à l'usage de toutes celles "qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire". Le texte intégral est gratuit sur internet.
Non, c'est non est le premier ouvrage d'autodéfense destiné aux femmes. Vous l'avez compris, l'auteure, Irene Zeilinger, vous apprend à poser vos limites face au harcèlement d'un inconnu dans le métro, mais aussi de votre voisine homophobe, de vos parents envahissants ou encore de votre boss qui vous fait des avances. Bref, un petit guide très pratique à faire tourner, pour savoir comment désamorcer toute agression, verbale ou physique. Professeure d'autodéfense à l'association Garance depuis plus de quinze ans, Irene Zeilinger a plus d'un tour dans son sac. Alors elle l'ouvre, pour vous…
Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Depuis des années, les participantes à nos stages nous demandent conseil sur des ouvrages pour continuer leur réflexion sur l'autodéfense et avoir un rappel de certaines techniques. Comme je n'ai rien trouvé en français, je me suis dit: fais-le toi-même! Bien sûr, il y avait des analyses intéressantes de la violence, mais elles ne donnent aucune solution pratique, ce qui me laissait sur ma faim. Les livres d'arts martiaux n'aident pas non plus car il n'y a aucune analyse de genre et les situations proposées reproduisent les mêmes stéréotypes de l'agresseur inconnu dans un espace public. Enfin les guides de communication non-violente n'aident en rien si l'on est en danger physique.
En quoi ce livre peut-il intéresser les personnes LGBT ?
Eux aussi peuvent être victimes de violence entre partenaires ou d'agressions haineuses basées sur des préjugés, souvent plus brutales encore: il faut s'en défendre tout de suite, sans aucun compromis. Même si les outils sont utiles aussi bien aux gays qu'aux hétéros, ce livre s'adresse d'abord aux femmes que j'ai pu observer au fil des ans: il rend compte de leurs difficultés spécifiques à se défendre, ce qui s'applique bien sûr aux lesbiennes, aux bis et probablement aussi aux trans.
Quel est votre passage préféré et pourquoi ?
Je les aime tous bien sûr! Tout dépend de mon humeur. Parfois, ce sont plutôt les passages où je peux m'imaginer la surprise d'un agresseur face à la réaction qu'on lui a concoctée, comme la "citation sans sens" par exemple. À un autre moment, ce sera plutôt les passages où j'analyse les obstacles que notre éducation et socialisation nous ont inculqués pour nous rendre moins aptes à nous défendre. J'aime aussi la provocation comme dans le chapitre "Les femmes ont trop de fantaisies". Enfin, j'aime surtout les passages concrets et simples: voici ce qui peut marcher, voici ce qui est fort risqué, à vous de jouer. Je suis quelqu'un de très pragmatique.
Quelle portée voyez-vous à ce livre ?
Il est important que chacune d'entre nous ait plus de choix et plus d'options dans sa vie. Ce qui concerne aussi notre sécurité. Les conséquences du sentiment d'insécurité en Europe m'inquiètent beaucoup: les avances électorales de la droite et de l'extrême droite, le discours sécuritaire qui devient la norme –même chez certains gauchistes–, l'amalgame fait tout de suite avec les questions d'immigration, la répression brutale et parfois fatale, l'état de surveillance... Je suis convaincue que donner ce choix aux femmes par cette prise de conscience, ça leur rend au moins une partie de leur pouvoir sur leur propre existence: elles auront moins besoin d'un homme fort à la maison ou à l'Élysée.
Je l'ai déjà bien "feuilleté visuellement" (en fait il faudrait que je m'en arrache pour aller dormir, il est tard...) et je vous recommande d'y jeter un oeil. J'ai littéralement appris ce que "autodéfense" voulait vraiment dire.