Le sexué est une réalité anatomique, physiologique et chromosomique ; en tout cas chez les espèces évoluées. .L’identité de sexe est donc le fait d’être biologiquement homme ou femme, mâle ou femelle ; elle est déterminée lors de la fécondation par les chromosomes (XY, XX). Les théoriciens s’accordent à dire que l’enfant prend conscience de son sexe et de l’existence de deux sexes différents très tôt: il est garçon ou fille.

La notion de genre est d’une autre nature. Elle se réfère à l’identité du sexe social et psychologique, c'est-à-dire la perception qui est acquise par l’enfant en fonction de son environnement en général et de son vécu relationnel ; la façon dont il perçoit et la façon dont il est perçu. Stoller la définit comme : « un système complexe de croyances que chacun a à propos de son propre sujet : un sentiment de sa masculinité ou de sa féminité ». Le genre et le sexué ne sont donc pas deux notions identiques, même si le biologique conditionne en principe la construction de l’identité de genre.

La sexualité est, elle, la capacité d’attirance du sujet pour un sexe ou pour l’autre, ou pour les deux. Il ne s’agit plus d’une construction purement individuelle (en quelque sorte égocentrique, centrée sur soi) mais d’une construction relationnelle (centrée sur la relation à l’autre et ses propres capacités de relation à l’autre). L’orientation sexuelle n’est ni le sexe, ni le genre, c’est la façon dont ces deux identités vont s’exercer du fait des expériences psychoaffectives et de l’émergence de la notion de plaisir chez le jeune enfant.

Celle-ci s’établit bien sûr en fonction de l’élaboration progressive de la notion de l’interaction don/plaisir : on donne parce qu’on reçoit et on reçoit parce qu’on sait donner.

S’il y a évidemment des imbrications entre ces différents traits de l’individu, elles ne sont nullement stéréotypées et automatiques comme on veut encore trop souvent le faire croire : l’homosexuel serait forcément « féminin » et la lesbienne «  garçonne  ».