Parce qu’elle est souvent cachée, mal comprise ou niée – y compris par la personne concernée, pour les raisons évoquées ci-dessus - on n’a que très peu de chiffres fiables concernant la bisexualité, mais il est certain qu’il y a au moins autant de personnes bisexuelles que de personnes homosexuelles et même probablement plus. [ Le chiffre global – homos/bis – n’est, en tout cas, certainement pas inférieur à 1O% de la population ; il est très probablement plutôt de l’ordre de 15%, tout dépendant évidemment des critères retenus pour apprécier à partir de quel moment une personne ne peut plus être considérée comme hétérosexuelle mais comme bisexuelle. En tout cas, le chiffre de 10% a été considéré comme suffisamment sûr pour avoir été retenu dans un rapport parlementaire officiel. ] .

Même s’il y a peut-être un peu plus de femmes bisexuelles que d’hommes (notamment parce que la sensualité et les capacités sexuelles de la femme sont plus riches et plus variées), la bisexualité est largement partagée par les deux sexes.

La pression sociale d’une masculinité faussement considérée comme « virilisante », un certain machisme encore ambiant et les fantasmes abondamment véhiculés par les clichés habituels et les nombreux supports (livres, revues, films,…) à caractère pornographique, avec tout l’aspect mercantile qu’il y a derrière, ne doivent ni masquer, ni déformer cette réalité. Et même si elle est souvent mieux acceptée pour les femmes, cette acceptation n’est pas tant le reflet de la réalité que bien souvent plutôt celui d’un sexisme primaire au regard assez avilissant pour la femme dans lequel elles ne se reconnaissent évidemment pas.

Par ailleurs la bisexualité, par la meilleure connaissance – physique et psychologique- et la plus grande compréhension entre les sexes qu’elle génère forcément, favorise l’égalité et le respect entre eux ;   il n’y a alors nul besoin de machisme ou de féminisme.