Films abordant l'homosexualité

[Bixy]

J'ai vu passer ça, dommage qu'on ne puisse pas le voir sans être abonné à Disney+. J'ai toujours préféré les productions de Pixar à celles de la souris à grandes oreilles. Ils sont bien plus créatifs et modernes. Dommage qu'ils aient vendu leur indépendance à la "firme".

[Ascagne]

J'ai vu passer l'autre jour un joli court-métrage animé queer : Amours libres.
Il évoque la question du polyamour sous une forme originale : un genre de mini-reportage (même pas cinq minutes) animé de façon très poétique, je trouve. Les témoignages parlent de trois hommes qui vivent en trouple, avant d'aborder la question du polyamour de manière plus générale, et de finir plus sur le queer et la virilité.

Le court est réalisé par Emily Worms, étudiante en animation, pour un concours de courts-métrages organisé par la chaîne Arte. Il y a un prix des internautes qui se fondera sur les votes : du coup, n'hésitez pas à voter pour le ou les films qui vous plaisent en cliquant sur le bouton "voter pour ce film" (on peut voter pour plusieurs films, et heureusement parce que, pour en avoir vu plusieurs autres, le niveau général est assez impressionnant).

Dans le même genre, plutôt sur le genre et potentiellement l'identité trans, il y a Lilas, très court, qui parle beaucoup de... poils !

[Ascagne]

Un autre court-métrage du concours dont je parlais ci-dessus, qui aborde cette fois l'amour entre femmes dans un récit fantastique : Tentatrice, réalisé par Kristen Boisnier. Pas si fleur bleue qu'il en a l'air...

Pas sur l'homosexualité, mais je ne sais pas trop où le mettre alors je le mets aussi ici : toujours un court-métrage en compétition pour ce concours : Neurchi de Tchoins, réalisé par Camille Chabredier. "Tchoin", ça veut dire "pute" ou "fille facile". Un "neurchi", c'est un groupe Facebook où on partage des contenus humoristiques. Le film est un mini-documentaire qui présente les témoignages de trois femmes victimes de commentaires déplaisants sur leur apparence (parce que trop rondes, trop plates, ou... trop sexy, donc putes, "forcément") et la façon dont elles s'en sont sorties. Génial !

[Yukka]

Voici un très joli court-métrage rafraîchissant qui bouscule quelques préjugés...

Je n'ose en dire plus, cela gâcherait la suite...

Blind Date

[Yukka]

Dans un tout autre style, et pas récent (2014, mais je ne l'ai pas vu référencé dans ce topic... ou bien j'ai mal cherché...), un entretien d'embauche pas comme les autres...

Une fiction (court-métrage) originale qui aborde le thème du coming-out.

Playing with ice

[Janelle]

Voici un très joli court-métrage rafraîchissant qui bouscule quelques préjugés...

Je n'ose en dire plus, cela gâcherait la suite...

Blind Date

Effectivement, très joli !

Les choses ne sont pas aussi évidentes qu'à première vue... ;-)

[TiProust]

Voici un très joli court-métrage rafraîchissant qui bouscule quelques préjugés...

Je n'ose en dire plus, cela gâcherait la suite...

Blind Date

c'est très touchant cette courte histoire merci de l'avoir signalée.

[Ascagne]

2018, Caravage et moi, Steve McLean.png (310.38 Kio) Vu 14424 fois

Un film de 2018 arrivé récemment sur le portail UniversCiné et qui me fait bien de l'oeil : Caravage et moi, de Steve McLean.

Jim, un jeune homme au bon cœur, décide de quitter sa campagne anglaise natale pour Londres, où il espère trouver une vie meilleure. Il y fait la rencontre d’un quatuor d’esthètes passionnés par les arts. Rapidement, il se retrouve entraîné dans un monde de prostitution et de peinture, et son hypersensibilité à l'art se dévoile à lui, notamment lorsqu'il est question des tableaux de Caravage...

La bande-annonce est intrigante avec son mélange de récit de formation, d'érotisme et d'esthétisme idéaliste. Quelqu'un a vu ce film, par hasard ?

[Ascagne]

Vu passer sur Universciné aussi : La Première marche, réalisé par Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray en 2019. L'histoire de la première marche LGBT propre à la Seine-Saint-Denis, à l'été 2019, ou comment les LGBT locaux ont su porter les luttes pour l'égalité dans des quartiers sensibles délaissés par les autorités. Ça a l'air engagé et plein d'énergie.

[Ascagne]

Sorti cette semaine en France : Poppy Field, un film roumain, évoque la vie compliquée d'un policier secrètement homosexuel dont l'unité est appelée en intervention lors d'une projection de cinéma perturbée par des militants homophobes. Cette intervention va le mettre face à ses contradictions... et à celles de la société roumaine.

Un article sur Komitid au sujet du film...

... et une interview du réalisateur, qui a répondu en français puisqu'il est francophone (la classe).

[Ascagne]

C.R.A.Z.Y., un grand classique du cinéma LGBT, est en visionnage sur France TV jusqu'au 30 novembre 2023. Gratuit avec création de compte.

Raillé par ses frères et ignoré par son père, Zachary, le quatrième fils d'une famille de cinq garçons lutte contre ses pulsions homosexuelles. L'adolescent se force à aimer les filles malgré la confusion qu'il porte face à son orientation sexuelle et la tension que cela crée avec son entourage catholique.

EDIT : et je vois qu'en fait, il y a toute une sélection de films et documentaires disponibles !

- Ma vie avec Liberace
- Beignets de Tomates Vertes
- Pride
- The Cakemaker
- Love is Strange
- Violette
- Le documentaire Homos en France, qui date de cette année et fait le bilan 10 ans après la loi ouvrant le mariage civil aux couples de même sexe.

Je trouve aussi, en dehors de cette sélection :
- La vie devant toi, drame romantique sur deux jeunes femmes abordant le thème des agressions homophobes.
- Et en plus, ils dansent ! reportage sur les homos en Bretagne.
- L'important c'est d'aimer, un reportage de 50 minutes sur la jeunesse LGBT+ (en Bourgogne, semble-t-il ?).
- Un numéro de Ça commence aujourd'hui sur les homosexuels qui se sont assumés à 40 ou 50 ans passées.
- Sortir de l'ombre, un reportage sur les LGBT+ aux Antilles-Guyane.
- Océan, une série de reportages sur le thème "Faire famille quand on n'est pas dans le schéma traditionnel d'un couple hétéro".

Pas mal de choses à regarder, donc

[TiProust]

Un classique américain que je connaissais pas et qu'ARTE vient de rediffuser récemment : "La Rumeur" avec un duo merveilleux (A. Hepburn et S. Maclaine). L'intrigue tourne autour de ce duo d'amies qui ont fondé une école privée pour filles. A partir d'un enchaînement de faits "anodins", une élève va faire courir la rumeur selon laquelle les deux fondatrices entretiendraient une relation "contre nature", conduisant les parents à retirer leurs enfants de l'établissement. Ruinées, et contraintes à affronter la curiosité malsaine de leur entourage, elles vont vivre un enfer.

Pour l'époque, le thème est assez audacieux, et la subtilité du scénario repose sur l'asymétrie de la relation entre les deux femmes, dont l'une ressent clairement un désir amoureux (qui n'aboutit pas). C'est un très beau scénario, avec un personnage masculin intéressant (le fiancé du personnage joué par A. Hepburn). Le stigma de l'époque sur l'amour lesbien est clairement abordé, et la fin (tragique) de l'histoire demeure même aujourd'hui, bouleversante.

Chose intéressante, l'actrice S. Maclaine dira des années après dans une interview que le réalisateur avait coupé quelques scènes qui laissaient clairement entrevoir l'existence d'un lien amoureux entre les deux femmes (conscient chez l'une, plus ambigü chez l'autre).

Je trouve qu'au moment où surgissent à nouveau les répugnants réflexes de certains politiques (en Italie par ex) associant l'amour homosexuel à une mise en danger de la jeunesse, ce film mérite d'être (re)découvert

[Ascagne]

Le documentaire Homos en France, qui date de cette année et fait le bilan 10 ans après la loi ouvrant le mariage civil aux couples de même sexe.

Ce documentaire est en ligne jusqu'au 22 septembre. Je l'ai regardé hier et il contient des témoignages passionnants et variés, qui sont son principal point fort à mon avis. Il y a un effort très réussi pour montrer les vies de gens de tous âges, de toutes couleurs de peau, de tous milieux sociaux, de l'exploitant agricole à la retraite jusqu'à la chanteuse de pop adolescente, en passant par l'ancien joueur de foot professionnel qui a grandi dans les banlieues défavorisées, la passionnée d'équitation ou le sexagénaire diplomate de bonne famille.

Ce sont des voix importantes à écouter, qui parlent de sujets trop peu évoqués dans les médias, comme les thérapies de conversion (interdites seulement l'an dernier...), le harcèlement scolaire, mais aussi la découverte de soi, l'amélioration de la représentation des homos dans la fiction au fil du temps, les relations amoureuses et le bonheur de s'y épanouir. On voit aussi les énormes difficultés surmontées par les générations précédentes, les combats contre les préjugés, l'horreur de la période du sida, et le chemin accompli... Une raison de plus pour continuer à militer, car la haine et l'ignorance sont toujours là.

Ça reste centré sur les homos, et ça ne parle quasiment pas des trans, mais il y a une bi/pan parmi les interviewés.

Je recommande, donc

Il y a aussi un débat qui va avec, mais je ne l'ai pas encore visionné.

[Ascagne]

Un petit mot sur Nimona, un chouette film d'animation disponible sur Netflix depuis à peu près six mois. C'est un film de fantasy... ou de SF, enfin, ça se passe dans un royaume défendu par des chevaliers qui ont des épées, des armures et des... motos volantes qui filent parmi les immeubles éclairés au néon, du coup c'est un peu les deux. Bref, ça commence avec Ballister, le premier roturier du royaume à avoir réussi l'entraînement pour devenir chevalier au service de la reine. Sauf qu'au moment de son adoubement, paf, son épée se change soudain en machine infernale qui zappe la reine et la tue. Pire : son amoureux, Ambrosius Goldenloin*, lui coupe un bras en essayant de sauver la reine. Du jour au lendemain, Ballister passe pour un assassin régicide et doit se cacher.

Jusqu'au jour où on frappe à sa porte et où il rencontre Nimona. Simple petite fille en apparence, elle se révèle vite être une espèce de petite peste chaotique et réjouissante, aussi tête brûlée que Ballister est prudent. Mieux : c'est une métamorphe, sorte de changeforme : elle a la capacité de prendre n'importe quelle forme, requin, rhinocéros, autruche, ou... garçon. (Vous voyez venir la métaphore sur les trans et les non-binaires ? Oui, il y en a bien une !) Nimona a reconnu en Ballister un autre paria et elle décide de l'aider à prouver son innocence en découvrant qui a réellement assassiné la reine.

Le film est une belle aventure sur la notion de différence et la difficulté à se faire accepter dans une société conservatrice. Nimona a un côté punk assumé, elle est pleine de colère (et on comprend bientôt pourquoi). Le film commence à toute allure avec des courses-poursuites dans tous les sens, puis le rythme devient plus maîtrisé et les personnages prennent très vite de l'épaisseur. Le final est très riche en émotions, et tout ça donne un film d'une grande originalité, beaucoup plus audacieux sur les thèmes LGBT+ que ce qu'on peut voir chez Disney et compagnie.

Bref, je recommande chaudement, si jamais vous avez moyen de récupérer un accès à Netflix. J'espère qu'il finira par sortir en DVD.


* "loin" en anglais = "rein", et plutôt le genre "bas des reins". Le nom pourrait donc se traduire "Aine-d'or", pour ne pas dire autre chose.