Gaspard de la nuit, de Ravel
Cycle de trois pièces inspiré des poèmes d'Aloysius Bertrand. Pièce pour piano. Une des plus belles de son répertoire. Puissante, mystique, riche, profonde.
D'abord l'ondine, qui porte bien son nom. Aquatique, grouillante, avec ces notes en cascades, ces gerbes d'eau qui s'entremêlent, les chutes, les rebonds imprévus, la volubilité de l'eau. Le conte d'une nymphe qui apparait à la fenêtre d'un homme. Je pense qu'au delà des mots, vous imaginez très bien ce qu'elle inspire : la nature grandiose, les ombres des chênes, la clarté de l'eau, le cristal, l'émerveillement. Et voilà ce qui sous-tend tout le tryptique : le merveilleux.
Et puis le Gibet, désespéré, contemplatif, intangible avec ses harmonies profondes, ses quintes magistrales là où l'ondine est une suite de tierces vives et tumultueuses. Des quintes résonnantes, habitées. Et l'image d'un pendu qui voit le soleil se coucher. Et toujours le si bémol, inlassable, répétitif, incantatoire. C'est le vent qui ballote le mourant. A chaque fois que je le joue, je plonge dans un monde dont je n'arrive pas à sortir par la suite. La magie.
Et le Scarbo, le gnome malfaisant. Il arrive dans un vrombissement avec ses ombres et ses danses diaboliques. Il met tout à sac et on ne peut pas le retenir : il est trop vif, trop malin et petit. Un vrai cauchemar.
Je vous laisse apprécier.
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L'harmonie est parfaite, les mélodies sublimes, délicates, ciselées.
(à la muziker
)