Protection des données personnelles sur Internet

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Ascagne
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Sur Rue89, un entretien intéressant avec Tristan Harris, ancien "philosophe produit" de Google, qui s'inquiète du manque de réflexion éthique des grandes entreprises du type Google, Apple et Facebook sur la façon dont leurs produits accaparent le temps des clients et provoquent des phénomènes d'addiction.
Mon beau-frère Silvius tient le Biplan, un blog sur la bisexualité (actualités, militantisme, réflexions de fond). Passez donc voir, si le coeur vous en dit :
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Si, comme moi, vous êtes sous une version de Windows antérieure à Windows 10, si vous ne voulez pas non plus de Windows 10 (ou au moins pas pour le moment), et si vous en avez marre que Microsoft vous balance des fenêtres de pub pour Windows 10 plusieurs fois par jour depuis plusieurs mois, même quand vous répondez systématiquement "non" ou "quitter" :evil: , une solution pour arrêter ça est d'installer la minuscule application Never10, un logiciel gratuit développé par l'informaticien spécialiste en sécurité Steve Gibson. Il n'installe rien mais fait à votre place les opérations manuelles possibles mais fastidieuses qui permettent de désactiver cette mise à jour en particulier (sans bloquer Windows Update, ce qui est une autre solution simple mais assez suicidaire au niveau sécurité de Windows).

Pour mémoire, Windows 10 a été très critiqué pour son mode d'installation par défaut qui collecte énormément de données personnelles des utilisateurs. Si vous avez Windows 10 ou que vous voulez y passer, cette page du site de la CNIL (Commission nationale Informatique et libertés) indique les réglages à faire pour que votre système d'exploitation exploite votre ordinateur et pas vous.
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Bixy » il y a 7 ans

Merci, j'ai du faire ces manipulations fastidieuses, et plusieurs fois, sur plusieurs machines équipées de windows 7 qui me convient très bien...
Bixy

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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Le moteur de recherche français QWant passe un partenariat avec Mozilla et devient le moteur de recherche par défaut dans l'une des versions du navigateur Firefox (article dans Libération). Axé sur la protection de la vie privée des internautes, QWant a été créé en 2013 et compte actuellement 22 millions d'utilisateurs.
La version de Firefox avec QWant comme moteur de recherche par défaut peut se télécharger ici sur le site de QWant.
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

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Ce n'est pas tout à fait sur la protection des données personnelles, mais ça reste un sujet voisin : hier soir, Arte a diffusé un documentaire intitulé Hyperconnectés : le cerveau en surcharge, qui s'intéresse au stress, à la fatigue, aux excès et aux problèmes d'efficacité engendrés par la charge énorme d'informations dont nous sommes bombardés quand nous utilisons les technologies récentes. Il y a notamment des interventions de neurologues et des expériences montrant que, contrairement à un cliché répandu ces dernières années, le cerveau humain n'est pas naturellement fait pour être multitâche et que faire deux choses à la fois ou plus entraîne nécessairement une perte d'efficacité. Les conséquences néfastes sur la durée de concentration et sur les interactions avec les collègues sont aussi abordées. Le tout montre bien les risques de la situation actuelle, sans pour autant tomber dans la technophobie primaire, et montre la nécessité d'améliorer les choses à tous les niveaux, en permettant aux travailleurs de se concentrer sur une tâche à la fois et en créant un droit à la déconnexion.
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Un excellent article de fond sur les biais énormes mais insidieux des algorithmes de classement des moteurs de recherche et des réseaux sociaux.
Sur Internet, l’invisible propagande des algorithmes
LE MONDE IDEES | 15.09.2016 à 10h56 | Par Frédéric Joignot

image:
Image

Dans le data center de Facebook, à Luleå (Suède).Dans le data center de Facebook, à Luleå (Suède). Stefan Bladh

Deux personnes opposées politiquement, l’une de droite, l’autre de gauche, lancent une recherche Google sur « BP ». La première reçoit, en tête de page, des informations sur les possibilités d’investir dans la British Petroleum, la seconde sur la dernière marée noire qu’a causée la compagnie pétrolière britannique. Les deux requêtes ont donné des réponses diamétralement opposées car elles ont été « filtrées » par Google selon les profils des internautes. C’est l’un des exemples que donne Eli Pariser, spécialiste du cyberespace, pour montrer comment le moteur de recherche – recalibré six cents fois par an dans le plus grand secret – passe au crible les comportements en ligne et s’adapte au profil des usagers. Dans son essai The Filter Bubble (« la bulle filtrante », Penguin Books, 2011), il affirme que cette sélection permanente, dans tous les domaines – politique, lecture, voyages, culture – fait que Google confine les internautes dans une « bulle cognitive ».

Cass R. Sunstein, professeur de droit à ­Harvard aujourd’hui conseiller juridique à la Maison Blanche, a été l’un des premiers théoriciens à lancer l’alerte contre le risque de dessèchement intellectuel d’Internet par ces effets de bulle. En 2001, dans Republic.com, puis en 2007, dans Republic.com 2.0 (Princeton University Press), il se dit préoccupé par le filtrage invisible opéré par les algorithmes des moteurs de recherche, des réseaux sociaux et des entreprises sur les désirs et opinions des internautes. Il craint qu’en proposant en priorité aux usagers du Web ce qu’ils aiment et pensent déjà, le Net les emprisonne dans un monde égocentré, qu’il les traite en consommateurs au lieu de les aider à se comporter en citoyens ouverts et pluralistes.

Pour preuve, il cite les « cocons » partisans qui pullulent dans la blogosphère, sur lesquels les internautes trouvent une confirmation de leurs convictions et de leurs préjugés sans être confrontés à des idées opposées : c’est ce qu’il appelle le « daily me », le journal quotidien autistique. Une crainte confirmée cet été par la rédactrice en chef du quotidien britannique The Guardian, Katharina Viner, après la campagne menée pour le Brexit.

Dans une longue enquête intitulée « Comment la technologie a perturbé la vérité », elle s’alarme que plusieurs tabloïds, mais aussi des leaders pro-Brexit, aient accumulé les « fausses informations » – voire les mensonges – pour se faire entendre. Rien que de très habituel ? Sauf que cette fois, ces propos outranciers ont circulé à grande vitesse et massivement dans la blogosphère et sur les réseaux sociaux, jusqu’à concurrencer les grands médias d’information. Pour Katharina Viner comme pour Eli Pariser, les algorithmes sélectifs des réseaux sociaux et de Google ont joué un rôle décisif dans ces flux « en cascade ». En n’échantillonnant que des informations fondées sur les demandes passées et les affinités des internautes, ils les ont abreuvés des milliers de pages et de sites d’information partisans confortant leurs avis, les confinant dans leur « vision du monde » et leurs « croyances », tout en faisant « passer [celles-ci] pour des faits ». Nous avons ainsi « de moins en moins de chance de tomber sur des faits qui réfuteraient des informations fausses partagées par d’autres ». Dans une société où l’importance des faits se dilue et où triomphe la « post-vérité », le débat démocratique et le journalisme d’investigation sont, dit-elle, menacés.

Une présence et des idées escamotées

D’après la théorie de la bulle filtrante, les algorithmes de Google sélectionnent les résultats présentés en fonction des internautes en s’appuyant sur 57 signaux différents : âge, sexe, dernières recherches, géolocalisation, navigateur utilisé, résolution de l’écran, services visités, fréquence des clics, raccourcis, etc. Cette personnalisation de détail fait que ­Google et les sites commerciaux associés nous proposent en permanence des liens, des sites et des publicités allant dans le sens de nos choix habituels, servant ainsi « une sorte d’autopropagande invisible ». Et ce filtrage est encore plus développé, avance Eli Pariser, sur les réseaux sociaux. L’algorithme EdgeRank de Facebook, sans cesse sophistiqué pour déterminer la visibilité des pages et des amis partagés sur chaque fil d’actualités, les choisit ainsi en fonction de trois critères : l’affinité et la fréquentation exprimée par le score des « J’aime » et des « Partage » ; la richesse des contenus (photos, vidéos, fréquence) ; la fraîcheur chronologique. Selon des moyennes publiées par Facebook en 2014, un internaute pourrait recevoir 1 500 publications nouvelles chaque fois qu’il ouvre son compte. Mais seules 300 sont sélectionnées par EdgeRank. Dans la « philosophie » de Facebook, qui le répète dans ses communiqués, il s’agit d’offrir à ses usagers une sphère de messages provenant des amis les plus proches et les plus actifs, ce qui revient à les conforter dans leur propre univers.

« Tout en prétendant donner aux individus les moyens de se gouverner eux-mêmes, l’effet miroir des algorithmes les réduit à leur seul comportement. »
Dominique Cardon, chercheur au Laboratoire des usages d’Orange


Pour Eli Pariser, cet enfermement silencieux dans une bulle se produit autant au niveau des personnes que des contenus. Il a ainsi constaté que sa page Facebook a rapidement vu disparaître ses amis conservateurs. Du fait qu’il échangeait peu avec eux, ou ne « likait » pas leurs posts, leurs actualisations ont disparu. Or s’il ne partageait pas leurs opinions, il ne voulait pas pour autant voir leur présence et leurs idées s’escamoter. Au niveau des contenus, tous les textes, liens, pages, vidéos, événements qui le faisaient peu réagir ont aussi été éliminés. Il s’est donc retrouvé isolé dans un univers en ligne où seuls émergent ses principaux centres d’intérêts. Un rétrécissement d’autant plus inquiétant que les internautes utilisent de plus en plus les réseaux sociaux pour accéder à quantité d’informations, tant culturelles que politiques. Une étude de l’université britannique d’Oxford, menée en juin 2016 dans 26 pays auprès de 50 000 personnes, confirme ses dires : 51 % des internautes ont déclaré s’informer via les réseaux sociaux, qui constituent la première source de nouvelles pour 12 % d’entre eux – et 28 % chez les 18-24 ans. En nous informant de plus en plus auprès d’« amis » dont nous faisons circuler sans les discuter les posts, vidéos et hashtags – voire les trolls et les théories de la conspiration –, nous finissons par vivre, estime Pariser, dans une prison mentale dorée où plus rien ne nous dérange.

Dans Republic.com, Cass R. Sunstein explique que ces effets de bulle remettent en cause le principe juridique de « forum public », indispensable à toute société démocratique. Celui-ci s’applique à la vie urbaine : les rues, les parcs, les kiosques, les librairies sont ouverts à la diversité ; des gens d’opinion opposée s’y expriment, certains manifestent, s’adressent à tous par haut-parleurs, distribuent des tracts – si bien que les habitants d’une ville se trouvent régulièrement confrontés à un « éventail d’expériences communes » contradictoires qui alimentent le débat citoyen et font que les opposants se croisent et se tolèrent. Cette règle du forum public est formellement préservée sur Internet, où tous les points de vue cohabitent. Mais dans les faits, elle est remise en cause par les effets de filtre des algorithmes.

Un filtrage qui n’a rien de négligeable

En mai 2015, la direction de Facebook a répondu aux théoriciens de la bulle filtrante par une étude, publiée dans la revue Science par trois chercheurs de son staff. Elle porte sur 10,1 millions d’utilisateurs américains ayant déclaré leur orientation politique (conservateurs ou progressistes) et s’est intéressée aux hardnews (actualités, politique, économie). Ils ont constaté que ces nouvelles constituent 7 % des publications de ces internautes politisés, et que ceux-ci font circuler 23 % de textes du bord opposé. Il faut donc, disent-ils, relativiser l’importance de la bulle. Etudiant le rôle sélectif de l’algorithme, les chercheurs observent qu’il diminue la présence des textes politiquement opposés de 5 % à 8 %. En fait, concluent-ils, ce sont les internautes qui filtrent eux-mêmes, majoritairement, les posts divergents : « C’est le choix individuel qui restreint le plus l’exposition à des contenus opposés. »

Eli Pariser leur a répondu sur le site Backchannel. Il fait remarquer que Facebook reconnaît le filtrage de l’algorithme, et qu’il n’a rien de négligeable : jusqu’à 8 % des pages politiques. Il constate qu’en redoublant les choix des internautes, il ne les encourage pas à sortir de leur bulle : 23 % de posts dissemblables, c’est peu. Il s’interroge sur le fait que l’étude concerne 9 % des usagers de Facebook – les politisés – et s’interroge sur tous les autres. Qu’advient-il des points de vue politiques chez eux ? Enfin, il s’inquiète des 7 % de hardnews désignés par l’étude : c’est très peu. Et c’est pour lui l’information la plus importante de l’étude. Car les réseaux, dit-il, s’ils jouaient pleinement leur rôle, devraient aussi permettre de discuter et d’échanger sur des « sujets sociaux importants ».

Chercheur au Laboratoire des usages d’Orange, Dominique Cardon, auteur d’A quoi rêvent les algorithmes ? (Seuil, 2015), estime que les effets de bulle des algorithmes sont décuplés depuis l’arrivée du Big Data et la mesure permanente, de plus en plus détaillée, des comportements individuels en ligne. « Chaque jour, rappelle-t-il, 3,3 milliards de requêtes sont effectuées sur les 30 000 milliards de pages indexées par Google ; plus de 350 millions de photos et 4,5 milliards de “like” sont distribués sur Facebook », générant des colossales bases de données sur toutes les activités numériques des internautes.

« Une société des comportements »

Désormais, le moindre mouvement en ligne (achat, visite, clic, choix) est répertorié, classé, analysé, rentabilisé. Pour Dominique Cardon, cette comptabilité géante des désirs, cette « raison calculatoire » que les dirigeants de la Silicon Valley prétendent neutre, scientifique et servicielle, nous fait entrer dans ce qu’il appelle « une société des comportements » qui pratique la reconduction méthodique des conduites existantes.

Tout en prétendant donner aux individus « les moyens de se gouverner eux-mêmes », ­résume-t-il, l’effet miroir des algorithmes les réduit à leur seul « conformisme », « les assignant à la reproduction automatique de la société et d’eux-mêmes ». Ce « comportementalisme radical » les empêche de se déployer, de se diversifier, de s’ouvrir à d’autres univers, de se confronter aux positions communes ou contradictoires.

Dominique Cardon considère qu’il faut désormais encourager la « diffusion d’une culture statistique dans le public » et l’aider à mener « une radiographie critique des algorithmes ». « Il n’y a pas de raison de penser que les utilisateurs ne parviennent pas à socialiser les calculateurs » et « les domestiquer ». « Déjà, des collectifs d’appropriation citoyenne se multiplient pour auditer les algorithmes », assure-t-il. Il est temps d’ouvrir « la boîte noire » et d’en finir avec « le guidage automatique ».

Aux Etats-Unis, Cass R. Sunstein rappelle, quant à lui, que dans nos sociétés démocratiques, les câblo-opérateurs sont tenus par des règles de must carry – un « devoir de transport » – pour des programmes locaux et des contenus diversifiés. Que les fréquences radios et télévisées sont obligées de s’ouvrir à des émissions éducatives. Que la règle de l’équité du temps de parole politique s’exerce sur les grands médias. Il estime que les grandes sociétés du Web devraient s’autoréguler, reprogrammer leurs algorithmes et ouvrir des « trottoirs électroniques communs », préservant ainsi une information pluraliste et le dialogue citoyen.
Laconclusion de Cass R. Sunstein me paraît judicieuse. Il est plus que temps de réglementer les algorithmes de classement.

Article du Monde :
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Bixy » il y a 7 ans

Très intéressant cet article. J'avais une vague idée de ce phénomène, sans plus.
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Il y a aussi cet article sur le blog du Monde "Internet Actu", qui part du même sujet pour explorer les liens entre le développement des réseaux sociaux, l'émergence de nouveaux médias fonctionnant sur la génération de clics (les vidéos virales, les sites du genre Buzzfeed etc.) et la virulence des rumeurs et théories du complot sur Internet. Le tout est aussi lié aux difficultés rencontrés par les médias plus anciens du type presse ou télé... et au statut de la vérité dans les sociétés actuelles, y compris en politique. Oui, tout ça, mais c'est passionnant ! Ce sont des domaines qui ont donné lieu à plusieurs études et publications savantes depuis une dizaine d'années. Il y avait aussi eu un long article dans le "Guardian" sur le statut de la vérité (article assez pessimiste, que celui-ci nuance en partie).
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

L'association Framasoft poursuit sa tâche vaillante de "dégooglisation" d'Internet et propose en ce mois d'octobre 6 nouveaux services libres, gratuits et qui ne récoltent pas de données personnelles sur vous :
- Framalistes (listes de diffusion tournant avec le moteur Sympa, une alternative à Google Groups),
- Framanotes (pour prendre des notes en ligne, alternative à Evernote),
- Framaforms (pour créer des formulaires sans Google Forms),
- Framatalk (chat et vidéoconférences en ligne, alternative à Skype),
- Framagenda (agendas, plannings et gestion de contacts en ligne).
L'article ci-dessus contient aussi des rappels sur le poids économique énorme des entreprises comme Apple, Microsoft, Google, Facebook et Amazon, qui tirent une bonne partie de leur chiffre d'affaires des données qu'elles récoltent auprès d'un public quasiment captif en raison de leur situation de domination écrasante du marché.

Le 12 octobre a aussi été créé un Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (les CHATONS, hé oui !) pour rassembler les associations et bénévoles qui oeuvrent dans le même but.

Parmi les outils Framasoft qui ne sont pas nouveaux mais que je ne connaissais pas encore, il y a aussi leur métamoteur de recherche, Framabee, qui interroge plusieurs moteurs mais de façon anonyme et confidentielle. En plus, le moteur propose des options plutôt pratiques (permalien vers une recherche donnée, sauvegarde des listes de résultats...).
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Desmodromique » il y a 7 ans

Intéressant !
Comme moteur de recherche, je suis passée à Qwant depuis quelques temps. Mais je m'interroge sur la validité à long terme de ces initiatives : quid du financement ? :|
No, I'm bisexual, you're confused.

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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Qwant est une entreprise commerciale, donc c'est simple : elle peut faire faillite ou se faire racheter. Idem pour Ixquick/Startpage et Duckduckgo, mais ces derniers semblent se porter plutôt bien.
Pour ce qui est de Framasoft, c'est une association à but non lucratif, donc ça dépend beaucoup plus du nombre de bénévoles et des dons. Mais l'article dont je donnais le lien ci-dessus explique qu'ils sont passés de deux à cinq permanents, ce qui est un signe de bonne santé financière. Simplement, cela vaut toujours la peine d'utiliser leurs services et d'en parler autour de soi.

Je pense que la question de la confidentialité et de la "dégooglisation" commence à être prise au sérieux par les institutions et les entreprises, et qu'elle va l'être de plus en plus dans les années qui viennent. Mais ce serait bien que les particuliers aussi s'y mettent, car pour le moment, ce sont eux qui se font le plus avoir dans l'affaire. Pas de solution miracle, mais un petit effort quotidien : il faut en parler autour de nous !
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ascagne » il y a 7 ans

Un article intéressant aujourd'hui sur le site canadien Lapresse : "Une étudiante montréalaise perce le marché noir des faux «J'aime»".
Publié le 14 novembre 2016 à 08h14 | Mis à jour à 08h14
Une étudiante montréalaise perce le marché noir des faux «J'aime»
Karim Benessaieh
La Presse

Image

En combinant informatique et criminologie, une étudiante de l'Université de Montréal, Masarah Paquet-Clouston, a levé le voile sur tout un pan du marché noir de l'internet. Par l'entremise d'un virus, des pirates vendent au plus offrant des millions de «J'aime» et d'abonnements sur des réseaux sociaux comme Instagram. Sa recherche lui vaudra aujourd'hui le prestigieux prix Mitacs 2016 pour «innovation exceptionnelle».

La méthode

En collaboration avec trois partenaires, notamment le chercheur en cybersécurité chez GoSecure Olivier Bilodeau, Masarah Paquet-Clouston a injecté dans une douzaine d'ordinateurs loués à travers le monde un virus, Linux/Moose.

Ces ordinateurs sont devenus des « zombies », des botnets utilisés ensuite par un groupe de pirates non identifiés. Pour l'étudiante en criminologie et bachelière en économie de l'Université de Montréal, ils sont plutôt devenus des « pots de miel » qui ont permis d'intercepter ces pirates et de mieux comprendre leur méthode.

Communications mystérieuses

En temps normal, ce virus n'infecte pas les ordinateurs, mais plutôt des objets connectés vulnérables, notamment des routeurs. Ceux-ci sont ensuite utilisés par un serveur central contrôlé par les cyberpirates pour aller sur l'internet dans un but mystérieux.

« On savait qu'il communiquait avec les réseaux sociaux, mais on ignorait dans quel but », explique Olivier Bilodeau. Le travail plus spécifique de Masarah Paquet-Clouston a consisté à analyser le comportement de ce virus pour comprendre son utilisation. « C'est de l'observation qu'on a faite pendant plusieurs mois, comme si on observait des animaux dans la nature », résume M. Bilodeau.

Un amoureux d'Instagram

L'équipe a découvert que Linux/Moose se connecte essentiellement à deux réseaux sociaux, Twitter et Instagram. C'est surtout ce dernier qui a monopolisé son attention, dans 86 % des cas.

Ce qu'il y fait ? Dans un premier temps, « il s'est créé des comptes, en utilisant un script et en inventant des mots de passe », explique l'étudiante. Une fois ses comptes ouverts, le virus distribuait de nombreux « J'aime » et s'abonnait à des comptes. Découverte fascinante, il n'effectuait son travail principal que 13 % du temps. « Dans 87 % de ses interventions, il essayait de paraître humain en se promenant dans le réseau social et en consultant des publications. »

Amis à vendre

Mais pourquoi s'amuser à concevoir un virus dont le seul but est de fouiner et d'aimer des publications ? C'est là que Masarah Paquet-Couston a établi le lien avec des offres relativement faciles à trouver sur l'internet : l'achat de « J'aime » et d'abonnés.

Pour 112 $, a-t-elle établi dans son rapport de recherche, on peut s'acheter 10 000 abonnés sur Instagram. Pour 19,54 $, vous avez 1000 mentions « J'aime ». Le virus était en fait utilisé pour mousser la popularité de centaines de comptes de musiciens, mannequins, blogueurs et acteurs, dont certains avaient acheté ces mentions.

Le nom de ces « clients » n'a pas été dévoilé, « puisqu'on ne peut établir avec certitude si le virus agit pour l'argent ou pour faire semblant qu'il est un utilisateur normal », explique la chercheuse.

Un marché «hautement profitable»

Elle a évalué qu'avec 30 000 routeurs infectés par le virus, les cyberpirates pouvaient potentiellement gagner 300 000 $ par mois. « Il s'agit d'un marché hautement profitable, qui a toutes les apparences de la légalité, qui s'affiche dans Google et qu'on peut payer avec sa carte de crédit. La fraude, c'est ensuite d'utiliser des appareils infectés pour cette tâche. C'est un schéma astucieux, un cybercrime près de la perfection. »

Année marquante

Masarah Paquet-Clouston a présenté ses découvertes à la conférence internationale Black Hat Europe, qui s'est tenue à Londres au début du mois de novembre. L'entreprise chez qui elle a fait le stage dans le cadre de sa recherche, GoSecure, l'a embauchée en bonne et due forme pour lui permettre de continuer ses travaux sur la fraude des réseaux sociaux. Le prix Mitacs 2016 qui lui sera remis aujourd'hui - elle a su qu'elle le recevrait il y a trois semaines - vient couronner une année plutôt exceptionnelle pour la jeune femme de 26 ans. « Je suis surtout étonnée par l'ampleur de l'événement », indique-t-elle.
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Bixy » il y a 7 ans

Passionnant ! 8)
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Re: Protection des données personnelles sur Internet

Message par Ykky II » il y a 7 ans

Bon faut que je mette un "j'aime" sur son fb.
"Toi aussi tu m’ as impressionné et plutôt pour d’ autres raisons bien plus profondes : ta sensibilité d’écorché -vif, ta sensualité romanesque et cette légèreté émouvante qui font de toi un être si différent des autres."

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Message par Ascagne » il y a 7 ans

Dans Libération, Jean-Christophe Victor, créateur de l'émission Le Dessous des cartes sur Arte, parle de son nouvel atlas sur l'Asie et dénonce au passage les mensonges de Google Maps. Extrait :
Quelle découverte avez-vous faite ?

On s’est aperçu que Google Maps mentait. C’est très embêtant parce qu’il est de plus en plus pris comme référence. Un pays s’exprime par le positionnement de ses frontières, qui peuvent être stables ou bien en litige. Par exemple, Pékin édite des cartes d’après la vision de ses frontières avec le Japon ou avec l’Inde. New Delhi, de son côté, produit ses propres cartes. Or, Google Maps a choisi de ne pas prendre la référence internationale, que sont les cartes des Nations unies, et de s’adapter à la vision de chaque partie.

On a demandé à des chercheurs chinois, japonais, indiens de faire des tests, et on a pu voir que si vous êtes à Pékin, vous avez une certaine frontière dans l’Himalaya et qu’à Delhi, vous en avez une autre. Le même problème existe sur la représentation du Sahara occidental, du Chili, de la Crimée, d’Israël… Google accepte de faire disparaître des territoires entiers pour conquérir des marchés. C’est une profonde malhonnêteté intellectuelle.
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