Bonjour à tous,
Suite à des échanges nourris et constructifs dans le post "Etre bi au quotidien,c'est tout un défi", je reviens ici pour faire état de mes réflexions et de mes avancées par rapport à la bisexualité de mon mari.
En effet, j'en étais restée au fait que je ne pouvais envisager d'amour qu'exclusif, de par mon histoire personnelle, mon éducation et ma perception de l'amour. Cependant, mon amour est tel que je ne peux exiger de mon mari bisexuel cette exclusivité qui ne fait pas sens pour lui. Comme je l'avais annoncé, il s'est absenté une semaine et j'ai bcp progressé dans ma réflexion. J'ai essayé de mettre de côté mes peurs et de lister ce que je pourrais accepter pour qu'il puisse être lui-même sans me sacrifier et sans souffrir.
Je lui ai donc proposer un nouvel assouplissment au contrat que nous essayons de redéfinir. Le voici : ne plus être l'unique dans son coeur mais conserver la première place sur le podium... et avec une belle longueur d'avance (ce qui sous-entend une place n.2 / bref, je garde la médaille d'or
).
Pourquoi cette proposition et quelles sont ses limites ?
Cette carte répond à ce que j'ai appris du silence et des cachotteries à la suite desquels j'ai posé bcp de questions :
- mon mari est finalement assez sentimental / romantique dans le sens où ses désirs sont corrélatifs à des sentiments. Il serait donc strupide de lui donner une carte "expérience sexe" avec un inconnu.
- mon mari vit pour l'instant sa bisexualité dans les fantasmes nés d'une amité (pas de concrétisation) et il ne veut pas faire d'expérience (je pense qu'il a tellement peur de sa bisexualité, qu'il n'est pas prêt pour cela).
Je lui ai bien dit que ce "contrat", cette "carte", je l'envisageais sereinement mais que je ne sais pas comment je réagirai quand elle deviendra effective ; aussi avons nous convenu qu'il faudrait dialoguer, partager nos émois respectifs dès que la nouveauté s'engagerait dans notre vie de couple. J'ai l'impression (l'avenir nous le dira) que ce sera plus facile d'envisager une éventuelle "amité-fantasme" (ou amitié virile comme certains hommes l'évoquent sur ce forum) si je les partage dès les prémices : l'annonce de la rencontre, l'évocation du désir, de l'émoi qui naît... plutôt qu'une annonce comme celle que j'ai connue "je suis amoureux de x" qui pour le coup ressemble à une 'infidélité du coeur.
Nous nous disons aussi que si l'on échange et si l'on est ok sur le contrat AVANT la renontre, nous mettons peut-être d'emblée des garde-fous pour protéger notre couple. Il me sembe que Noctis en parle bien dans son témoignage... Mais là encore, nous devons expérimenter cette nouveauté lorsqu'elle se présentera. Mon mari se l'autorise mais il n'a pas envie de la provoquer. Il se sent bien avec moi pour l'instant. Nous sommes vraiment dans la projection.
Enfin, j'anticipe, il nous faudra rediscuter la question de l'expérimentation physique quand la question se posera.
Je crois que mon mari a d'abord été surpris par ce que je lui proposais car ce n'est que plusieurs minutes plus tard qu'il m'a enlacée et remerciée. Etonnamment, je me sens bien et heureuse ; je me sens même extrêmement désirable en tant que femme.
Et moi dans tout cela me direz-vous ? Et bien j'y pense figurez-vous. Je ne m'oublie pas, je ne me sacrifie pas. Outre donner un sens plus profond au verbe "aimer", je me suis rendue compte que, depuis que je discute cette notion d'exclusivité, je suis moi aussi un corps désirable et désiré. Je me demande si cette carte donnée à mon mari ne va pas m'autoriser moi aussi à affirmer ce corps et cet être qui me constituent. Ma remarque n'est peut-être pas très claire : il ne s'agit pas de partir en chasse ou d'avoir des aventures (mon sens de la fidélité est bien trop marqué pour cela) mais juste d'accueillir le jeu de séduction lorsqu'il se présente, de se sentir désirée, car cela nous rappelle que nous sommes vivants et que nous sommes libres. Il s'agit donc bien de communiquer pour l'un et pour l'autre.
Voilà pour cette belle théorie... nous verrons comment nous vivrons cela au moment de sa concrétisation.