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Message par Bonsoirbonsoir » il y a 2 ans

Je suis intervenu dans le post de Cajoline et j'ai reçu la suggestion de Noctis de poster ici mon propre "cas".

Je ne veux pas phagocyter le sujet de Caroline et je soumets donc mon texte à votre bien vaillance

Je m'explique en utilisant mon histoire, pas pour me faire mousser mais parce que quand je l'ai comprise, beaucoup de chose se sont éclairées et si cette clarté pouvais servir je serais l'homme le plus heureux qui soit.

Il y a deux ans je me suis séparé de ma femme parce qu'à la suite de l'usure de dépressions à répétition notre couple a éclaté quand mon ex-femme s'est rendue compte que je la trompais.
En fait , c'est paradoxal mais moi aussi je l'ai appris en même temps qu'elle.
Je veux dire que j'ai compris que c'est ça qui se passait.

J'avais des relations sexuelles hors de mon couple parce qu' à l'intérieur le désir s'était fort amoindri. Et pour cause, j'étais rongé de l'intérieur.
Je n'ai jamais manqué de désir pour ma femme mais je ne lui présentait pas le meilleur profil.
Par contre en déplacement, pouvoir séduire et me rassurer sur ma capacité à séduire m'était devenu indispensable.
En fait ce n'est pas tant la personne qui comptait que la façon et la raison de faire l'amour.

Que ce soit homme ou femme, ce que je recherchais était double: me rassurer sur ma capacité à faire jouir et à jouir et faire l'amour à la façon des hommes quoi que soit le corps avec qui je partage ces sensations.
C'est dans un livre de Virginie Despentes que j'ai lu avec stupeur et grande satisfaction que les hommes aiment faire l'amour avec des hommes qui auraient un corps de femme. C'est à dire ce qu'on voit dans les films pornos: des femmes qui baisent comme les hommes aiment baiser. Bien sur ce sont des clichés mais il y a du vrai.

Dans mon cas, l'interdit de l'homosexualité vient non seulement de mon éducation formatée sis genre, mais aussi d'épisodes traumatiques.
Avant d'avoir pu recevoir une quelconque "éducation" sexuelle j'ai été exposé aux désirs d'un homme (un pervers) qui m' a persuadé que ma "vraie nature " était l'homosexualité. Il en tenait pour preuves mes érections et mes éjaculations, mon plaisir.

Comme ces réactions étaient mécaniques et que j'étais sidéré par ces désirs inadaptés à ma volonté, comme le conflit entre mon non consentement et l'influence qu'il avait sur moi m'ont paralysé ces abus ont duré.

De sorte que cette "prophétie" cette "malédiction" d'être homosexuel pendait comme une épée de Damoclès sur ma tête.
Il m'a fallu des années pour me défaire de ma honte et de ma culpabilité et aussi de l'hyper-correctisme dans quoi ça m'a précipité.

Aujourd'hui j'accueille plutôt que je refuse, ce qui n'ont été pendant des années que des fantasmes repoussoirs. Et je me rends compte que j'ai souffert d'autant plus de ne pas accepter ma bi/pan sexualité que j'étais persuadé que c'était lié aux viols.

Il m'a fallu du temps pour accepter une sexualité plutôt riche que déviante, plutôt appétissante que dévorante et de m'admettre comme je suis.

Je ne fais de mal à personne du moment que j'assume: j'ai envie de faire l'amour avec certaines personnes, parfois c'est possible, parfois non.
Que ces personnes soient des hommes, des femmes ou autre chose.
J'ai envie de faire l'amour avec des personnes pour qui j'ai du sentiment, parfois c'est possible et parfois non.
J'assume aussi que j'ai envie de faire l'"amour" avec des personnes pour qui je n'ai pas de sentiments et parfois c'est possible et parfois non.

Mais quand c'est possible, alors je donne et je prends du plaisir. Indépendamment de l'amour exclusif que je peux éprouver pour une personne spéciale.

J'éprouve et j'ai éprouvé cette impérieuse nécessité d'avoir des rapports sexuels avec d'autres personnes sans en aimer pour autant moins ma femme. Parce que ce désir se situe dans un autre plan.

J'ai lu une bd (formidable) dans quoi on explique le paradoxe de l'exclusivité sexuelle en la comparant avec l'amitié: comme il serait surréaliste qu'un ami se désole et s'éloigne au prétexte qu'on a un autre ami, que cet ami fasse des scènes et des embrouilles parce qu'on a dîné chez quelqu'un d'autre, qu'on est allé au cinéma avec quelqu'un d'autre etc…
Que cet ami se mette à pleurer en demandant si il ne suffit plus etc…
Pour l'amitié c'est absurde parce qu'on ne fait rien qui engage à l'exclusivité à priori
Et bien je trouve que ça pourrait être vrai pour l'amour et la sexualité. Pour tou.tes.s et pour chacun.e. Parce que même si biologiquement on est fait pour se reproduire et que la nature nous en remercie en nous accordant du plaisir, il y a bien longtemps qu'on utilise ce plaisir pour autre chose que de garantir la pérennité de l'espèce.
Et parmi la complexité de divers rapports humains, il y a l'amour pour un être particulier et aussi la sexualité et ses pulsions vitales.
Quand tous ceux qui y participent sont d'accord, il n'y a que du bien à se faire.

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Arnickel » il y a 2 ans

Bonjour Bonsoirbonsoir,

Beau témoignage et parcours de soi.

J'ai vécu également des abus qui m'ont empêché d'accepter mon amour des hommes, je compatis.

Pour moi notre sexualité se construit dès le plus jeune âge, et évidemment elle se construit à nos premières émotions même dans un contexte pervers.

C'est heureux que notre intelligence nous permette de dépasser ces moments difficiles et transformer cette expérience en positif. Le chemin est long et semé d'embuche !

Bonsoirbonsoir
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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Bonsoirbonsoir » il y a 2 ans

Arnickel bonjour,
"Le chemin est long et semé d'embuches"

C'est vrai, et aussi de choses vraiment belles

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par cajoline1610 » il y a 2 ans

Bonjour à vous,
Pensez vous que si vous n'aviez pas subi ces abus vous n'auriez pas découvert votre bisexualité ?

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Arnickel » il y a 2 ans

Bonjour Cajoline,
Pour ma part je l'aurais découverte plus tôt.

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Arnickel » il y a 2 ans

Bonsoirbonsoir a écrit :
il y a 2 ans
Arnickel bonjour,
"Le chemin est long et semé d'embuches"

C'est vrai, et aussi de choses vraiment belles
Exact ! C'est bien de rappeler l'évidence ^^

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Bonsoirbonsoir » il y a 2 ans

Bonjour Cajoline,

Je pense que j'aurais découvert ma bisexualité, mais je n'en sais rien. Je crois que la sexualité n'est pas une chose qu'on choisi mais qu'elle se crée au fur et à mesure de l'existence. Des modèles, des rencontres, des autres forcément. Or à cause des abus ma disponibilité aux autres à été drôlement affectée, même si je ne voulais pas le voir.

Par ailleurs, j'ai l'impression que ça varie au long de la vie. Ce n'est pas une réalité fixe, enfin pour moi.

Parce qu'au final la sexualité est bien plus large que des "pratiques" c'est aussi une somme de désirs, de fantasmes, de manières de se comporter de voir les choses.

Pour ma part, mes "pratiques" varient elles-même beaucoup.

Par exemple, avec une femme je suis moins intéressé par la pénétration.

Je veux dire que ce n'est pas la façon la plus efficace de partager du plaisir. Les caresses, plus ou moins appuyées, les baisers plus ou moins indiscrets sont plus efficace sur le temps long et la pénétration vaginale ou anale n'est qu'un finistère.

Alors qu'avec les hommes (et les femmes qui font l'amour comme les hommes) la pénétration est un plat de résistance. Un jeu de rôle, un rapport de force codé. J'aime "posséder" celui ou celle qui me suce. J'aime prendre quelqu'un par derrière etc…dominer parfois

Alors que quand je suis avec une femme, j'aime la pénétration mutuelle par exemple, pas avec les hommes ( bizarre non?) ça doit être un degré différent de bisexualité. Mais ça varie tellement d'une personne à l'autre. [Bien que je n'aie pas des milliers de partenaires ;-) ]

Je veux dire que ces délices, je n'y ai eu accès qu'avec une certaine maturité et que je ne sais pas quand serait venue cette expérience si je n'avais pas subi ces viols.

Avec le recul j'aurais aimé profiter plus jeune de ses gloires de l'existence, mais confronté aux questions de mon gamin par exemple [voir par ailleurs] je ne me sens pas de le conseiller , hors je veux le meilleur pour lui…

La sexualité c'est du temps.

Bonsoirbonsoir
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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Bonsoirbonsoir » il y a 2 ans

je me rend compte que j'écris seulement homme ou femme.
Pourtant il y a bien entendu des êtres qui sont presqu'à la fois les deux et presqu'aucun vraiment, tant la loterie du genre et du genre civil est parfois absurde.
Mais les variations sont les mêmes avec chaque type d'humains.

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Yukka » il y a 2 ans

Bonjour Bonsoirbonsoir,

Merci pour ton témoignage.
Bonsoirbonsoir a écrit :
il y a 2 ans
Mais quand c'est possible, alors je donne et je prends du plaisir. Indépendamment de l'amour exclusif que je peux éprouver pour une personne spéciale.
Tu évoques ici un sujet intéressant sur lequel je me suis fait quelques noeuds au cerveau.

Par conviction j'ai accepté qu'un de mes compagnons vive d'autres histoires en dehors de la nôtre. Mais dans la pratique, j'ai eu beaucoup de mal à repousser le malaise qui me gagnait en sachant qu'il passait la soirée avec quelqu'un d'autre, alors pourtant que je lui souhaitait le meilleur.

J'ai compris à quel point cela me renvoyait à mes peurs profondes, et à quel point aussi notre éducation nous avait forgés (je devrais dire "endoctrinés"), dès le plus jeune âge: avec des histoires, des contes, des films, des romans, des exemples autour de nous, qui ne proposaient que ce schéma d'exclusivité. Ou qui, lorsqu'un personnage s'en écartait, le présentaient comme marginal, déviant, ou méritant d'être exclu ou puni (a minima par une rupture du couple).

Il m'a fallu des années et de nombreux témoignages d'autres personnes pour envisager positivement d'autres schémas.

Merci pour ton témoignage qui va également dans ce sens!

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Funambule » il y a 1 an

:idea:

Funambule

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Message par Funambule » il y a 1 an

:idea:

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Bonsoirbonsoir » il y a 1 an

Parce que la vie change et apporte de nouvelles questions je fait un "édit" de ma présentation pour vous soumettre mes doutes et mes questions. J'ai eu souvent,ici, des témoignages de bienveillances et accès à une forme de sagesse collective.

Il se trouve que j’ai dû constater ma bisexualité récemment. J’ai éprouvé le besoin de faire des "recherches" sur le sujet tant la chose me paraissait aussi scabreuse qu’étrange.
La raison pour quoi je ressentais cette étrangeté venait de ce que toute mon éducation ( au sens large) m’avait amené à penser et ressentir que la sexualité "normale" était l’hétérosexualité parce qu’elle "consacrait" l’amour (par exemple) en apportant du plaisir et de la joie de vivre et aussi des enfants. Bien entendu, je n’ignorais pas que ce n’était pas la seule sexualité possible, mais disons la plus répandue et partant la plus commune, la plus "normale". Et quelque part je le pense encore même si mon rapport personnel à la "norme" a dû évoluer puisque cette norme ne m’apporte pas ou plus, ni sécurité, ni liberté, ni (ré)confort et donc pas de bonheur en soi.

Je suis conscient que beaucoup de gens y trouvent pourtant toutes ces choses que je n’y trouve plus et j’en suis heureux pour eux. Je m’efforce de ne pas juger de la vie des autres tant que je ne suis pas tenu d’y intervenir volontairement ou non. A priori ça ne me regarde pas. Mais ce qui m’effare est qu’en "vertu" de cette normalité, ma vie à moi "regarde " les autres, enfin je ressens que ma vie peut "convenir" ou "déranger" des gens qui ne me sont rien et pour qui, hors de ce jugement, je ne suis rien. C’est léger mais persistant.
D’autant que j’ai la sensation qu’il y a quand même beaucoup de gens qui ne sont pas si "normaux" que ça.

Par exemple, ce n’est pas à cause du faible intérêt que ça peut représenter que je ne dirais pas à n’importe qui que je suis bisexuel, mais à cause du quand dira-t’on. Pas que ça me froisse particulièrement les idées toutes faites que les hétérosexuels ou les homosexuels peuvent se faire sur la·les bisexualité·s mais sur l’incidence "morale" que ces dites idées peuvent avoir sur mon existence, ma profession, mon statut social etc…

Par exemple, bien que je sois attiré sexuellement par des hommes et des femmes (mais surtout ensemble) et par d’ autres combinaisons d’identités sexuelles, étant en couple je respecte le désir d’exclusivité de ma partenaire. Qui d’ailleurs (en tous cas intellectuellement) n’est pas hostile, quoiqu’un peu par fatalisme, à ma personnalité.
Je sais que je lui ferais du mal en la "trompant" avec ce qu’elle ne sera jamais, je sais qu’elle se sentirait trahie si je le faisais tout de même sans lui dire et donc je ne le fais pas.
Je lui dirais si je le faisais et je lui dirai quand je le ferai. Pour l’instant je m’abstiens. Mais quelque chose me chiffonne. Dans cet état c’est ma sexualité "anormale" qui est bridée et non la sienne "normale" qui l’est. La raison principale en est qu’il se mêle à notre sexualité commune de l’amour et qu’il existerait une équation entre sexualité et amour qui ferait que puisqu’on fait l’amour avec la personne qu’on aime, on aimerait la personne avec qui on fait les même gestes. Comme s’il ne pouvait pas y avoir plusieurs sens aux mêmes gestes.
Ou bien pas de sens du tout.

Bien sûr je connais aussi le sentiment d’insécurité qu’on appelle jalousie. Ce moment où on se demande si l’autre est mieux que soi. Mais petit à petit ça se transforme en une sensation que l’autre est de toutes les façons différent de moi et qu’à ce titre c’est difficile de se comparer. Un abîme s’est ouvert sous mes pieds quand j’ai réalisé que la jalousie, depuis toujours attachée à mes sentiments s’effaçait petit à petit. Je me suis demandé si j’étais moins amoureux. Mais j’ai par ailleurs un amour profond pour une personne que je ne peux pas voir souvent et d’autant moins facilement qu’elle est "surveillée". Et ça non plus ne diminue pas mes sentiments, au contraire ça les multiplie, mais c’est (presqu’) indépendant de ma sexualité. Et en tous cas de mon désir sexuel. D’où mon constat que si la jalousie peut se découpler de l’amour, c’est plutôt un mieux pour tout le monde.

Le reste de mon existence (et c’est une part très supérieure) me fait penser que je ne suis pas, a priori, un pervers. Il me semble que si je peux être moins jaloux, c’est dire plus sùr de moi et de qui je suis, indépendamment du regard de l’autre, si je me sens grâce à cette assurance moins "propriétaire" de quelqu’un : c’est bien. Pourquoi ne serait-il pas possible de découpler aussi l’amour et la sexualité? (en tant que pratique). Puisque d’une part j’aime quelqu’un avec qui je ne fais pas l’amour, quelqu’un avec qui je fais régulièrement l’amour et pour qui j’ai des sentiments, pourquoi ne pourrais-je pas ( au vu et su de tou·te·s) faire l’amour avec quelqu’une pour qui je n’éprouve pas de sentiment particulier, si ce n’est une attirance sexuelle?

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Bonsoirbonsoir » il y a 1 an

edit: dans la dernière phrase je voulais écrire […faire l'amour avec quelqun·e…]

Jeanne
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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Jeanne » il y a 1 an

Bonjour
Lors de notre psychothérapie, mon mari a confié qu'il ne savait pas pourquoi il avait besoin de rencontrer des hommes. Et je ne suis pas sûre qu'il y ait une explication, c'est comme ça c'est tout. Enfin je crois. Il a été assez rapidement illusoire de lui demander d'arrêter ces rencontres, même s'il m'aime énormément. Quand au sentiment d'être un pervers, ça a été aussi sa première définition de sa bisexualité. Je pense que maintenant il ne se définit plus comme un pervers mais le sentiment de culpabilité par rapport à moi est présent. Il me semble qu'il a malgré tout du mal à s'accepter par rapport à ce qu'on lui a appris: mariage à l'église des enfants exclusivité...
Alors ça évolue grâce à notre thérapeute mais c'est pas facile
Par contre je voulais revenir sur un point par rapport à moi. Autant j'ai accepté qu'il rencontre des hommes, autant j'aurais beaucoup de mal que ce soit des femmes...

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Re: le cas Bonsoirbonsoir ;-)

Message par Bonsoirbonsoir » il y a 1 an

Bonsoir Jeanne,

Je vous remercie de votre réaction.

À la différence de votre mari, j'ai compris pourquoi j'avais ce "besoin", pourquoi j'avais ce désir. Mais chacun a son chemin.

La personne dont je parle ne m'a pas demandé d'arrêter quoi que ce soit, je m'abstiens dans la mesure de mes possibilités, parce que ça lui ferait mal et que pour le moment ça ne m'en fait pas. À vrai dire, je trouve beaucoup d'agrément à sa présence et de plaisir avec elle aussi.
Ce qui me froisse est plutôt le fait qu' a priori le fait que je sois bisexuel ne la prive de rien, alors que le fait qu'elle soit hétérosexuelle et exclusive n'est pas indifférent pour moi.

La jalousie qu'elle éprouve (a priori) nous ferait souffrir alors que c'est un sentiment plutôt à elle. C'est pour ça que je m'interroge sur le possible découplage de la sexualité et de l'amour exclusif. C'est seulement cette idée. Je nous et lui souhaite de se sentir sure d'elle-même, indépendante du regard extérieur et du même coup moins "propriétaire". Parce qu'il me semble que (un peu à votre exemple) se choisir hors de la contrainte de nos éducations, s'aimer comme nous sommes, pour ce que nous sommes, me parait plutôt positif.
Autrement dit je ne l'aime pas parce qu'elle est hétérosexuelle exclusive et j'espère ne pas être aimé malgré que je sois bisexuel.

Quand j'évoquais la perversité c'est au regard de cette idée, étrange, du découplage de l'amour et de la sexualité; pour le reste je vous assure être quelqu'un de correct. Le fait que j'aime ceci ou cela, que je pratique ceci ou cela (dans les limites du consentement, du bon sens et de la loi) ne regarde que les personnes concernées. Et ne fait pas de moi quelqu'un de déviant.

Sur votre difficulté à accepter que votre mari rencontre des femmes, je la comprends (mais si je vous entend bien il n'a pas ce "soucis"). Je crois que poser ses limites, mesurer ce dont on est capable est la première marche de tout effort. Je vous ai écrit par ailleurs l'admiration que j'ai pour votre ouverture d'esprit et l'intelligence de votre couple, et je ne suis pas seul ici à être épaté.

Je ne me considère pas comme un modèle et si je ne considère pas la "normalité" non plus comme un modèle vertueux, je ne recommande rien. Je partage seulement des réflexions.

Je vous souhaite le meilleur.

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