A tous les bi infideles

[Sam5555559]

Salut moi c'est Sam

Femme, en couple depuis 25 ans, 5 enfants.

Il y a 10 ans, via des messages, je découvrais la bisexualite de mon compagnon.

Énorme séisme, presque fin du couple.

Avec de l aide, beaucoup de travail sur moi pour retrouver confiance en mon compagnon, d ajustement de notre sexualité avec des pratiques pour qu'il soit contenté et que jai appris à apprécier .une seule limite posée...plus jamais de coup de canif au contrat..être bi n'étant pas pour moi une raison pour être infidèle.

Il y a de ça une semaine, il a oublié son portable...10 ans que je n avais pas empiéter sur son intimité mais je sentais que quelque-chose clochait. J'avais ouvert le dialogue et j étais à la limite de la folie selon lui.

L occasion faisant oui j'ai fouillé et je suis tombé de très très haut.

Cette fois ci pas un amant mais des dizaines dont un très régulier, des partouzes à 3, à 4.des mensonges sur ses soit disant balades pour souffler, être un peu seul, des rdv pour des coups rapides alors que juste après il récupère notre fils à son stage.

Je l'ai immédiatement refoulé de notre lit, je me sens tellement sale, souillée parce qu'il venait m embrasser alors qu'il venait de tailler une pipe à dieu c'est qui 20 min avant.Je me sépare de lui, pas d autres solutions, je ne retraverserai pas la même épreuve , je n en ai plus la force.

5 enfants bouleversés, 2 qui ont compris pourquoi
Moi démolie comme jamais et qui mettra j ignore combien de temps à me relever.

Donc messieurs,mesdames, s'il vous plaît, avant d assouvir des envies, des pulsions, parlez à vos moitiés, ne faites rien dans leur dos, vous ne pouvez pas imaginer le mal que vous faites le jour où tout est découvert.

[Bixy]

Au delà de ta blessure compréhensible et de ta souffrance, je me dois tout de même de déconstruire l'amalgame bi = infidèle. Ton homme serait peut être tout autant infidèle si il était hétéro, les exemples ne manqueront pas, tout comme on peut être bi et exclusif.

[Sam5555559]

Je ne fais pas d amalgame.

J'ai conscience que l infidélité existe dans toutes les formes de sexualité.

Je dis juste qu avant de tromper votre conjoint, réfléchissez avant de gâcher des vies.

[Jeanne]

Bonsoir Sam,
Je comprends ta colère et ta souffrance pour avoir vécu la même.
Mais je rejoins Biscuit, être bi ne veut pas dire être infidèle. C'est plutôt une question de personne. On peut être hétéro ou homo (ou autre) et infidèle. Comme on peut être bi et exclusif.
Là où je te rejoins c'est le dialogue, parler calmement sans jugement de la sexualité du couple. On ne choisit pas d'être hétéro ou homo ou bi, on est comme ça c'est tout. Alors oui c'est difficile de découvrir la bisexualité de son partenaire. Le dialogue dans la bienveillance permet de poser les choses, de savoir ce qu'on peut ou non accepter. Alors je suis d'accord avec toi, il faut dialoguer. Je trouve que la thérapie de couple est un bon moyen de s'exprimer et d'écouter l'autre (trouver aussi le bon thérapeute)
Ce que tu traverses est terrible et douloureux, il me semble que ta décision de séparation est prise. Peut être qu'une aide extérieure te permettrait d'aller plus facilement de l'avant.

[Bonsoirbonsoir]

Bonsoir, juste pour soulever un doute:
Le message de Sam a t'il été d’abord publié dans une autre rubrique?

[Bixy]

Oui, dans "thèmes généraux". Je l'ai déplacé ici.

[Bonsoirbonsoir]

Ah ben je suis heureux de l'apprendre parce que je l'avais vu passer ( j'ai des phases de recherches plus intenses parfois) et il m'avait semblé y répondre mais je n'ai pas du "envoyer".

[Bonsoirbonsoir]

Je voulais dire à Sam que je compatis à sa souffrance et que je suis désolé pour elle que son mari ait été si goujat…
et que je comprends bien la souffrance que génère la trahison, mais que j'ai l'impression (sans connaître leur couple ou son mari) que la bisexualité n'est qu'un facteur, parmi d'autres sans doute, dans cette séparation douloureuse.

C'est la séparation qui est un symptôme de quelque chose. Pas la bisexualité.

Mais bon, c'est parfois difficile à discriminer quand on à mal à en crever.

La goujaterie n'est pas l'apanage des bisexuel·le·s, pourquoi le serait-ce?

Malgré tout pourquoi culpabiliser les gens sur leurs "pulsions", leurs "envies" à "assouvir"? Je suis, on ne peut plus, d'accord avec le fait qui faut parler, parler et encore parler, pour mesurer nos bonheurs, nos peurs et nos anxiétés face à la distance qui sépare la "norme" de ce que nous sommes, quelle que soit notre sexualité d'ailleurs.

C'est que bien souvent les mots mêmes nous sont quasi interdits.

Mais, la douleur mise de côté, quand ce sera possible, est-ce que Sam imagine que j'irais incriminer quelqu'un sur ses "pulsions" d'exclusivité?
De dire la souffrance que pourrait générer la monogamie absolutiste et de prévenir par exemple les hétéros des ravages qu'iels pourraient commettre après des années de pratiques hémisatisfaisantes.
Ça n'aurait aucun sens, on a pas "plus de points" parce qu'on est conforme. Il n'y a aucun mérite à être quoi que ce soit. On essaye de faire bien, d'être quelqu'un de bien…ça ne marche pas toujours.
Le mari de Sam semble être un goujat de compétition, bien, mais sa bisexualité ne péjore pas la situation ou alors…si c'est pire "parce qu' " il trompait sa femme avec des hommes c'est que c'est "mal" d'être bi. Et ça, j'avoue, je ne vois pas pourquoi.

Il y a des bi qui sont débiles, le sont-ils plus que leurs collègues hétéros ou homos? Il y a des bi qui sont des génies, le seraient-ils plus?

[Sam5555559]

Je me juge toujours pas...

J essaie juste de dire qu avant d aller voir ailleurs, que tu sois homo,bi ou autre , ouvrez le dialogue avec votre compagnon, quittez le proprement si vraiment mais évitez de les faire souffrir plus que nécessaire.

[TiProust]

bonsoir

Ce témoignage est évidemment très poignant car la détresse qui s'y manifeste est sincère. A la base, il s'agit plus pour moi des dégâts causés par la multiplication des infidélités dans le dos de sa partenaire qu'un "problème"' lié à la bisexualité, mais ce point a été déjà commenté.

Plus j'avance en âge, plus je me dis qu'il y a un grand mensonge autour de la notion de couple exclusif. Tout ceci peut sans doute convenir à certains individus et à certains couples mais ne peut pas constituer la recette magique d'un bonheur conjugal éternel.

Là où je rejoins Sam... c'est sur le fait qu'on doit à l'autre ouverture et franchise, même si ça coûte (j'en sais quelque chose). Après, tout va dépendre de ce que l'on fait de cette franchise : elle peut blesser celui/celle qui reçoit l'annonce et ne débouche pas toujours sur une solution pérenne.

Ici, manifestement, Sam... avait tenté de trouver un accommodement dans sa relation (ce qui est une jolie façon de montrer à l'autre qu'on tient à lui et qu'on accepte d'intégrer, au moins en partie, ses désirs. Malheureusement, cette main tendue n'a pas été saisie et valorisée, et c'est surtout cela que je trouve très choquant.

[Sam5555559]

Je vais essayer d étayer mon propos.

Je pense qu'en parler à son ou sa partenaire le rend acteur et non spectateur. On peut alors prendre des décisions en connaissances de cause.Accepter ou non, d ouvrir un nouveau dialogue sur les besoins, les envies de l'un et l autre. C'est la que j'en veux à mon conjoint. En m écartant, il m'a privé de ce choix, il me l 'impose.il me donne un fardeau qui n aurait jamais du être le mien.

C'est ça mon propos principal...laissez le choix à votre partenaire et protégez le réellement en lui donnant toutes les cartes.

[Bixy]

Je suis totalement d'accord avec ce que tu dis, mais il faut aussi que la société se montre un peu plus ouverte à d'autres modèles de couples que le modèle dominant : exclusif et jusqu'à la mort. Bien souvent, on n'imagine même pas qu'il puisse y avoir d'autres possibilités.

[Sam5555559]

Je l'ai bien souvent imaginé, j'ai lu énormément, j'ai dialogué énormément avec des personnes seules, en couple, dans les milieux libertins, avec des polyamoureux, des homos.

Et j'en suis arrivé a la conclusion que l exclusivité est mon mode de fonctionnement, de valeurs sur lesquelles je me suis construite et que non ça ne rentre pas dans le cadre de mon couple.

J'ai accepté, j'ai adapté ma sexualité jusqu'à mes limites personnelles.Je l'aime et l aimerai toujours d une certaine façon mais c'est le fin du chemin pour moi.Accepter plus serait renier celle que je suis et je m aime trop pour m abandonner.

[Jeanne]

On a le droit quand on découvre la bisexualité de son conjoint d'accepter ou refuser, comme tu as dit d'être acteur de son couple et de faire un propre choix en toute connaissance de cause. Si les choses étaient clairement dites, que tu refusais qu'il voit des hommes et que lui a décidé par amour d'ignorer ses pulsions, je comprends ta colère. Un "contrat " est passé et il doit être respecter. Si on veut en changer les termes, évidemment on en reparle calmement sans jugement. On a le droit de vouloir changer. Et finalement notre sexualité à 20 ans n'est pas la même à 40 ou 60 ans. Mais on le fait dans le dialogue et le respect de l'autre. Alors oui on peut adapter notre sexualité mais sans s'oublier pour autant. Chacun a ses propres besoins, il important d'écouter celui de l'autre mais aussi surtout les siens. Alors après on peut se considérer exclusive tout en acceptant le "libertinage" de l'autre. Je m'explique. Je me sens exclusive dans le sens où je ne peux envisager d'avoir un rapport sexuel avec une autre personne (j'ai essayé mdr, échec) mais j'accepte que mon mari puisse rencontrer un homme de temps en temps. On a bien sûr parlé des conditions de cette forme de libertinage. Et on est tous les deux acteurs de cette nouvelle formule. Mais on peut être exclusif et accepter que l'autre puisse s'épanouir autrement. Alors oui ça demande un travail sur soi, ça se fait à deux en toute confiance et dans l'écoute et le dialogue de l'autre.

[Sam5555559]

Je ne suis pas partageuse et ne le serait jamais.C 'est ancré en moi. C'est qui je suis.

J'ai fait tout le nécessaire, j'ai dialogué, me suis fait aidé mais c'est ma ligne rouge. Elle a été à de maintes fois répétee et expliqué. Si dans son esprit, je n allais pas réagir négativement, me sentir sale et souillée, c'est que finalement il ne me connaît pas ou qu'il n'a pas entendu.

Après si cela convient aux 2 conjoints, tant mieux pour eux, qu'ils arrivent à continuer leurs chemins ensemble.