Le problème est que personne ne peut apporter de réponse tranchée à cette question d'importance. Il n'est pas question de faire des tests !
Ceux qui affirment que le risque de transmission oro-génital existe s'appuient sur des enquêtes où l'on interroge des séropositifs pour identifier leur mode de contamination. Certains ont affirmé n'avoir eu que des rapports bucco-génitaux. Même si le risque est considéré comme très faible, ces enquêtes confortent l'idée que ce risque n'est pas nul.
Il existe pourtant un risque de fausse déclaration. Ma conviction personnelle, et ce n'est qu'une conviction personnelle, est que ce risque est inexistant. Mais je me garderais bien de conseiller une absence totale de précautions pour les rapports bucco-génitaux avec un(e) inconnu(e), ne serait-ce que pour le risque de transmission de l'herpès.
Et je rappelle aussi l'incohérence entre l'affirmation (vraie) qu'il n'y a aucun risque à cotoyer, toucher, jouer, embrasser sur la joue un séropositif, et l'affirmation que le sida peut être transmis par le baiser "profond" et la fellation.
Dr Dominique Dupagne
Administrateur du Forum
La séropositivité se manifeste 1 mois après la contamination dans 99% des cas et 3 mois après dans 100% des cas.
Le sida maladie, qui se manifeste généralement par des infections atypiques, peut se manifester quelques mois à quelques années après la séropositivité, voire jamais dans des cas exceptionnels.
Un comportement à risque il y 2 ans et un bon état de santé apparente sont compatibles avec un séropositivité méconnue. Seul le dépistage sanguin est fiable.
Pour tempérer votre inquiétude, il vous faut connaitre les statistiques suivantes :
En cas de rapport avec un partenaire séropositif pour le sida :
1 - rapport sexuel anal réceptif (se faire sodomiser), probabilité par acte : 50 à 300 "chances" sur 10000 d'être contaminé.
2 - rapport vaginal réceptif, (femme pénétrée vaginalement) probabilité par acte : 3 à 7 "chances" sur 10000 d'être contaminée.
3 - rapport vaginal insertif, (homme pénétrant vaginalement une femme) probabilité par acte : 2 à 5 "chances" sur 10000 d'être contaminé.
4 - rapport anal insertif, (celui qui sodomise un homme ou une femme) probabilité par acte : 1 à 18 "chances" sur 10000 d'être contaminé.
5 - rapport oral réceptif avec éjaculation, partenaire masculin ou féminin (celui ou celle qui fait une fellation et qui reçoit le sperme dans sa bouche), probabilité inconnue, très inférieure aux probabilités ci-dessus si elle existe.
6 - rapport oral réceptif sans éjaculation (celui ou celle qui fait une fellation sans éjaculation ou un cunnilingus), probabilité inconnue, probablement proche de zéro.
7 - rapport oral insertif (celui ou celle qui bénéficie d'une fellation sans éjaculation ou un cunnilingus), probabilité inconnue, probablement proche de zéro.
Avec un partenaire de statut HIV inconnu, il faut multiplier ce risque par la probabilité que cet inconnu(e) soit HIV positif, soit 1/1000 dans la population générale, mais beaucoup moins par exemple pour un(e) toxicomane intraveineux, ou un homme homo ou bisexuel.
Par exemple, le risque global estimé de contamination HIV pour un rapport vaginal réceptif avec un inconnu présumé non homosexuel non toxicomane est de une "chance" sur un million.
Vous trouverez rarement ces chiffres, on parle souvent de risques "importants", "peu importants" "plus importants" etc.
Je pense que les auteurs craignent que ces chiffres rassurants démobilisent le public vis-à-vis du port du préservatif. Cette attitude me paraît personnellement stupide. Mieux valent des chiffres, même approximatifs, que pas de chiffres du tout. Vos réactions sur cette discussion montrent à quel point cette politique de la non-information aboutit à une psychose de la transmission.
Et n'oubliez pas que le préservatif ne protège pas que du sida : herpès, condylomes et autres joyeusetés suffisent largement à justifier le port systématique du préservatif. Ces maladies sont infiniment plus contagieuses que le sida.
Sources accessibles sur le Net :
http://www.sante.gouv.fr/pdf/dossiers/sidahop/ch16.pdf" onclick="window.open(this.href);return false; page 202
Dr Dominique Dupagne
Administrateur du Forum
Le risque augmente théoriquement, mais pas pour l'insertif (celui dont la verge est sucée).
Les rares cas recensés sont toujours difficiles à interpréter, ils sont en tout cas exceptionnels.
Dr Dominique Dupagne
Administrateur du Forum
Bonjour,
La projection de sperme sur la vulve expose la femme à :
- Une grossesse, risque non négligeable.
- Le SIDA, risque très théorique et en pratique non prouvé.
- L'hépatite B, risque non négligeable si partenaire porteur (rare).
- Les chlamydiae, probablement.
S'il n'y a pas eu de contact avec le sexe du monsieur, pas de risque pour les autres MST.
Globalement donc, un risque très faible, pour ne pas dire infime, en dehors de la grossesse.