Bonjour à tout le monde,
ça fait très longtemps que je ne suis pas venu.e ici,
et c'est cool parce que à chaque fois que je pense à ce site, avec beaucoup de tendresse parce que j'y lis toujours des choses très intéressantes, et que j'aime beaucoup le côté très libre des échanges,
et bien à chaque fois, ça me donne envie d'y revenir, et quand je reviens, je retrouve à chaque fois le même esprit.
Donc merci à toutes et tous d'exister et de faire exister ce forum, même si'l n'est pas hyper actif!
D'autre part merci Bonsoirbonsoir pour cette phrase que je trouve à la fois très belle et très vraie : "pouvoir faire l'amour avec tout le monde ne veut pas dire faire l'amour avec n'importe qui."
Elle me parle beaucoup parce que dans mon cas j'étais toujours été assez excité.e sexuellement de loin et en surface, de façon épidermique, par beaucoup de gens, mais ça n'avait souvent pas grand chose à voir avec mon désir réel, ma libido profonde.
Pour parler de ma première expérience :
Tout d'abord, les choses sont assez compliquées pour moi parce qu'intérieurement je suis clairement entre les deux genres, j'ai une apparence d'homme, mais une bonne part de ma personnalité ressemble à la sensibilité de beaucoup de femmes. D'autre part depuis longtemps je me suis permis de transformer mon apparence en une apparence féminine, et c'est une pratique qui me satisfait profondément. Je n'ai pas décidé de devenir une femme socialement parce que mon apparence est trop difficile à transformer pour pouvoir être femme tous les jours. Et en fait j'apprécie le côté pratique de mon apparence masculine dans de nombreuses situations où tout ce qu'il faut que fasse pour avoir l'air d'une femme serait difficile à faire. Donc j'oscille en permanence entre les deux genres.
Et du côté de la libido, c'est assez compliqué parce que si je suis attiré.e par une femme ou un homme je ne sais jamais vraiment si c'est de l'hétérosexualité ou de l'homosexualité, un peu des deux je pense. Selon certains sites de tests sur ces questions, je serais hétéro tendance bi...
Enfin, comme assumer ma part féminine a au début de ma vie été très compliqué, c'est à dire que la femme en moi a vécu dans un placard mental pendant environ 40 ans (j'en ai 50 aujourd'hui), ma libido "de femme", c'est à dire chez moi l'envie d'avoir des relations sexuelles réelles avec des hommes, a longtemps été refoulée. Par contre, depuis mon plus jeune âge, j'ai eu des amis garçons avec qui j'ai eu des relations d'amitié très profondes, avec même une part de possessivité voire de jalousie que certains ont pris pour de l'amour refoulé. Plus j'avance dans mon existence, plus je me révèle à moi-même et plus ça me semble vrai, alors que je l'ai longtemps nié.
Résultat des courses : comme ma part masculine avait droit à vivre socialement, j'ai pu développer des relations amoureuses et sexuelles avec des filles et des femmes, mais toujours avec un côté un peu compliqué, où j'avais plus envie de leur faire l'amour en les caressant, en les embrassant, par des cunnlingus, plutôt que par la pénétration, mais si je savais faire. Avec parfois des moments où j'avais très envie d'une fille, de lui faire très plaisir, mais aussi une absence totale d'érection...
Et du côté des garçons, ça se limitait donc à des crush d'amitié : à chaque fois que je rencontrais un garçon un peu brillant, mignon, qui attirait les regards, il fallait que je le séduise, mais dans l'amitié, qu'il m'admire lui aussi...J'avais besoin que son aura rejaillisse sur moi. J'avais envie de son amour. Mais donc sans désir sexuel parce qu'il était totalement refoulé.
Dans les deux cas, ça a commencé très tôt, à l'école primaire pour les filles comme pour les garçons. Je me souviens que j'avais à la fois un meilleur ami que j'aimais beaucoup, et qu'il y avait une fille dans ma classe dont j'étais très amoureux. Mais je n'ai jamais pu lui dire...Donc d'un côté comme de l'autre c'était impossible, mais le verrou était dans ma tête.
Pour conclure je pense donc que je suis bisexuel.le parce que je suis bigenre, avec des lignes de partage assez floues entre hétérosexualité et homosexualité. Par contre pour la société, pour l'heure, je suis un homme hétéro, marié et avec deux enfants. Mais ça n'a pu se faire que parce que j'ai rencontré une personne qui elle aussi avec des rapports assez complexes à tout ça, qu'il se trouvait que c'était une femme, que je suis tombé.e amoureux.se et que faire des enfants était très important pour elle. Pour moi pas vraiment, mais quand ils sont arrivés, je les ai tout de suite adorés, et dans ma façon d'être père, il y a beaucoup d'une seconde mère...!!!
Enfin je n'ai jamais eu de relation sexuelle avec un homme. Par contre j'ai eu une fois une relation sexuelle avec une femme qui avait un pénis, et j'ai adoré. Aujourd'hui j'assume beaucoup plus le côté féminin de ma libido, et je commence être attiré.e sexuellement par certains hommes. J'ai l'impression que c'est plus la femme en moi qui a envie d'un homme. Mais comme toujours les choses se superposent et ce n'est donc pas si clair que ça. Je vous épargne les détails sinon je serai encore en train d'écrire dans deux heures !!!
Bon j'arrête le roman. Merci encore une fois de m'avoir offert un cadre où je pense que vous accepterez mon histoire avec bienveillance.
Tout le meilleur pour la suite :-)
Votre première relation homosexuelle
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- Bigoudi
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Re: Votre première relation homosexuelle
Bonjour Bixy,
Je me rend compte à ta réaction ce que ce discours indirect sans guillemets peut avoir de malaisant.
Le monsieur "très comme il faut" c'est présenté à moi de cette manière, il voulait dire qu'il n'était pas "homo" et c'est ce qui est cocasse est qu'il cherchait précisément l'aventure dans un bar gay, tout comme moi.
Je ne sais pas si en Belgique on utilise des mots qui font du mal, parfois sans doute. Ce qui est sur est que nous utilisons parfois des expressions qui semblent désuètes.
Ici (bien entendu) l'intention n'était pas de nuire. Qui pourrait croire, dans le contexte de cette histoire, que ce le soit?
Mais c'est vrai que les communautés utilisent envers elles-mêmes les termes qui les désignent la plupart du temps de façons péjoratives à l'extérieur de ces communautés. C'est une forme de "conjuration" par dérision. Mais aussi parce que l'éducation commune à souvent fait surgir par un mot ( chargé ) un malaise et que de ce malaise peut naître une conscience et même une fierté.*
Chez nous à l'origine "pd" ou "pédé" est l'abréviation de "pédéraste" qui est une forme vieillotte d' "homosexuel" et qui figurait autant dans la Loi que dans les "catéchismes". Le mot plutôt insultant parmi tant d'autres ( mais du coup aussi utilisé par conjuration/dérision ) serait plutôt "pédale" qui n'est pas pour le coup un diminutif comme "homo" pour "homosexuel".
* On peut relever dans les chansons de rappeurs américains pas mal de "niger" qui sont de cet ordre, et même les très fameux "impressionnistes" ont revendiqués de l'être après une critique virulente au sujet du tableau "impression soleil couchant" de Boudin, traité ironiquement d’impressionniste, et certains se sont "reconnus".
Je me rend compte à ta réaction ce que ce discours indirect sans guillemets peut avoir de malaisant.
Le monsieur "très comme il faut" c'est présenté à moi de cette manière, il voulait dire qu'il n'était pas "homo" et c'est ce qui est cocasse est qu'il cherchait précisément l'aventure dans un bar gay, tout comme moi.
Je ne sais pas si en Belgique on utilise des mots qui font du mal, parfois sans doute. Ce qui est sur est que nous utilisons parfois des expressions qui semblent désuètes.
Ici (bien entendu) l'intention n'était pas de nuire. Qui pourrait croire, dans le contexte de cette histoire, que ce le soit?
Mais c'est vrai que les communautés utilisent envers elles-mêmes les termes qui les désignent la plupart du temps de façons péjoratives à l'extérieur de ces communautés. C'est une forme de "conjuration" par dérision. Mais aussi parce que l'éducation commune à souvent fait surgir par un mot ( chargé ) un malaise et que de ce malaise peut naître une conscience et même une fierté.*
Chez nous à l'origine "pd" ou "pédé" est l'abréviation de "pédéraste" qui est une forme vieillotte d' "homosexuel" et qui figurait autant dans la Loi que dans les "catéchismes". Le mot plutôt insultant parmi tant d'autres ( mais du coup aussi utilisé par conjuration/dérision ) serait plutôt "pédale" qui n'est pas pour le coup un diminutif comme "homo" pour "homosexuel".
* On peut relever dans les chansons de rappeurs américains pas mal de "niger" qui sont de cet ordre, et même les très fameux "impressionnistes" ont revendiqués de l'être après une critique virulente au sujet du tableau "impression soleil couchant" de Boudin, traité ironiquement d’impressionniste, et certains se sont "reconnus".
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- Bigoudi
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Re: Votre première relation homosexuelle
Bonjour Indécis,
Je suis très content d'avoir pu par mes mots décrire quelque chose que tu ressens toi aussi.
Je trouve ton témoignage fort touchant et, au final, il me fait penser que la sexualité est une chose merveilleuse et complexe, parfois découplée des sentiments ou des cases sociales, et même du genre. Se trouver soi même ( parfois par hasard ) est peut-être bien le but.
Je te / nous et vous souhaite le meilleur
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- Bizutage
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- Âge : 64
Re: Votre première relation homosexuelle
Cela s'est passé sur le tard, suite à un dialogue sur un chat dédié.
Expérience dont je me serais bien passé. Partenaire absolument pas respectueux qui a forcé mon intimité jusqu'à me faire mal. Qui a voulu remettre le couvert sous la douche. J'ai refusé, je suis parti. Heureusement je ne l'ai jamais revu, il a quitté la ville.
Une seconde expérience, en pleine nature, avec un partenaire de mon âge, qui s'est résumé à une masturbation mutuelle.
La troisème chez un homme de passage, qui a souhaité que je garde un collant pour le masser. Une fois qu'il a joui, il m'a gentiment congédié.
Dernière expérience l'an passé avec un homme de mon âge, en nature, on s'est mutuellement (furtivement) soulagés.
Triste.
Expérience dont je me serais bien passé. Partenaire absolument pas respectueux qui a forcé mon intimité jusqu'à me faire mal. Qui a voulu remettre le couvert sous la douche. J'ai refusé, je suis parti. Heureusement je ne l'ai jamais revu, il a quitté la ville.
Une seconde expérience, en pleine nature, avec un partenaire de mon âge, qui s'est résumé à une masturbation mutuelle.
La troisème chez un homme de passage, qui a souhaité que je garde un collant pour le masser. Une fois qu'il a joui, il m'a gentiment congédié.
Dernière expérience l'an passé avec un homme de mon âge, en nature, on s'est mutuellement (furtivement) soulagés.
Triste.
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- Bizutage
- Messages : 12
- Enregistré le : il y a 2 semaines
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- Âge : 64
Re: Votre première relation homosexuelle
Hors quelques détails, je me retrouve dans le propos d'indécis. C'est difficile à vivre et le bonheur paraît un enjeu qui se défile à chaque fois qu'on croit l'approcher.