Les psys et nous...

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tafanari
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Les psys et nous...

Message par tafanari » il y a 12 ans

CertainEs d'entre nous ont-elles/ils consulté, eu à consulter, été amenéEs à consulter psychologues et/ou psychiatres ? ... Ont-elles/ils été tentéEs d'entamer une thérapie traditionnelle, cognitivo-comportementaliste, voire une analyse ?

Quelle est votre expérience des psys lors de consultations, thérapies ou tests et entretiens pour les besoins d'une orientation professionnelle, d'une recherche d'emploi ou dans le cadre de vos études ? Que pensez-vous du regard que les psys que vous avez rencontrés portent ou semblent porter sur la bisexualité ? L'expérience psy vous a t-elle apporté quelque chose et si oui quoi, ou s'est-elle révélé négative, en quoi et pourquoi ?

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Bixy
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Re: Les psys et nous...

Message par Bixy » il y a 12 ans

Je n'ai jamais consulté, ni pour changer d'orientation professionnelle, ni pour assumer mon orientation sexuelle, ni pour quoi que ce soit d'autre.
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Blue
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Re: Les psys et nous...

Message par Blue » il y a 12 ans

j'ai consulté un psychiatre spécialisé en psychanalyse durant quelques mois, lors d'un méga combo de pression professionnelle intense et de vie familliale perturbante que je n'ai pas pu gérer seule.

J'ai choisi ce médecin (il est conventionné secteur 1, les séances me coûtait 1 euro - c'est également un critère de choix pour moi, que ce soit remboursé) sur recommandation d'une personne bi qui en avait testé plusieurs et s'était fixée sur celui-là parce qu'il s'en fout absolument et complètement qu'on soit bi (donc ne cherchait pas à ramener tous mes problèmes à ça, ce qui était une de mes craintes) et qu'il a une pratique bienveillante. Ce dernier point est important, la recommandation qui est faite aux psychothérapeuthes c'est d'être dans une neutralité bienveillante. Ben c'est pas gagné pour tous !

Mon expérience des séances avec lui peut se résumer en "comment peut-on faire pour que vous soyez heureuse ?" Ce n'était pas "divan" (même s'il en a un pour les patients qui souhaitent plutôt une analyse dans la tradition "je parle tout seul"), c'était un dialogue (un peu ce qu'on voit dans les séries américaines, on voit le thérapeute et on parle avec lui)

Il n'a pas de modèle de bonheur à imposer, chacun se débrouille, si ça implique d'être égoïste, de s'assumer bi, de reprendre ses études... il est là pour qu'on passe d'une situation de malheur à une situation de bonheur.

Franchement pour moi ça a été très positif. J'ai appris notamment à plus penser à moi, à me dégager du temps pour moi en toute circonstance (même 2 minutes ça suffit).

Je souhaite à tout le monde de tomber sur un psy comme celui que j'ai eu en cas de besoin de soutien.

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lorant
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Re: Les psys et nous...

Message par lorant » il y a 12 ans

Je suis en psychothérapie (Gestalt) depuis plusieurs années, à cause de très grosses difficultés relationnelles (disons pour résumer que je n'ai jamais eu aucune relation amoureuse, aucun "flirt", et que les situations sociales les plus simples sont un calvaire pour moi).

J'étais persuadé d'être hétéro quand j'ai commencé, je me souviens qu'au tout début ma thérapeute m'avait demandé si j'étais attiré par les hommes, j'avais vigoureusement nié, parce qu'à l'époque cette idée me gênait horriblement.

Par la suite le travail avec elle m'a appris à me connaître, à écouter mes sensation et mes émotions plutôt que de tout filtrer par un intellect angoissé. Grâce à cela j'ai pu, tout doucement, découvrir que j'étais bi. Elle est la première personne à qui j'en ai parlé, et elle a accueilli ma "déclaration" tout naturellement. Je savais qu'elle n'avait aucun préjugé sur l'homosexualité, de fait je sais maintenant qu'elle a aussi d'autres clients bis.

Je tiens à insister sur le fait que c'est moi qui ai fait tout le chemin menant à ma "découverte", elle n'a fait que me donner les outils pour explorer, et m'aider à me débarrasser de préjugés, à relâcher des constructions mentales blessantes, à me poser des questions. C'est à mon avis le rôle que doit jouer un thérapeute, celui de professeur et non pas de guide.

J'ai également fait de la thérapie de groupe (toujours en Gestalt), et je retrouve sur ce forum un peu la même ambiance: un endroit "protégé", où l'on peut se confier en sachant que l'on sera accueilli avec un minimum d'empathie et de bienveillance (cela n’exclut pas les conflits, juste pose un cadre protecteur).

Bref, comme Blue je conseille cette démarche, à condition de trouver la bonne personne avec qui la faire. Et s'il y a des personnes sur Toulouse qui en ont besoin, je peux donner le nom de ma thérapeute par MP.

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Re: Les psys et nous...

Message par Duendecilla » il y a 12 ans

J'ai été suivi pendant presque 3 ans par une psy (chologue/chothérapeute). J'ai stoppé en mars dernier car je ne pouvais plus gérer financièrement, même si je ne payais vraiment pas cher. j'avais 2 séances par semaine de 40 min. Les 2-3 premiers mois, j'étais en face à face, assise et c'était une période où il fallait "gérer l'urgence vitale". Ensuite je suis passée en analyse, allongée donc, et c'était moi qui parlais. Bon, je suis très bavarde alors ça n'a jamais été un réel problème pour moi. Mais une thérapeute plus dynamique aurait été intéressante.

Cette analyse a été très importante pour moi. Elle est arrivée au moment où il était déjà trop tard, j'avais déjà fait les erreurs irrattrapables. :cry:
Bref, j'ai comme Blue réussit à prendre du temps pour moi, m'écouter plus, lacher prise sur un certain nombre de choses dans ma vie.
Cette analyse a été une véritable aide car ma vie avait changé du tout au tout, et j'étais complètement démunie, dans le flou. Je ne sais pas quelle influence a eu cette analyse sur les changements que j'ai mis en place ensuite. Je crois que les choses se sont auto-influencées en fait.

Quant à la sexualité, je ne sais plus si j'avais abordé le sujet de mon attirance pour les femmes. Je crois que je lui avais juste dis que le sexe ne comptais pas pour moi.
Je pense qu'elle était lesbienne -radar et autres indices-.
Je pense que c'est quelque chose que j'aborderais si j'y retourne

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Re: Les psys et nous...

Message par gaby » il y a 12 ans

J'ai consulté trois psy.

le premier en situation d'urgence, la gynéco a téléphoné à un collègue à elle pour qu'il me recoive dans la journée. Je l'ai vu pour soulager mon mal être (c'était un psychiatre), puis il m'a dirigé vers plutot un psy que je devais choisir dans une liste qu'il me proposait. Mon choix fut catastrophique, je l'ai vu une dizaine de fois puis j'ai arrêté. Ca me donnait rien. Et puis j'avais abordé un sujet sur lequel il a essayé de me faire culpabiliser et là NIET !!

Puis il y a 3 ans Re pétage de plomb, et psychiatre toujours en urgence, mon mari a trouvé quelqu'un en 24 h. Je l'ai vu une fois par semaine pendant plusieurs mois, puis une fois toutes les deux semaines etc... un jour j'ai oublié d'y aller alors je me suis dis que j'avais fini.

Au dernier je lui avais raconté ma sexualité, ca l'avait fait sourire, je lui avais : prenez des notes sinon vous allez vous y perdre !!! mdr.
Ca ne semblait pas lui poser de problème car à aucun moment il n'en a reparlé et ce n'était pas le sujet de toute façon.

Je dirais que le premier et le dernier m'ont vraiment aidé pour des raisons différentes. Et j'y retournerai si cela était nécessaire. Sans doute chez le dernier car il a déjà l'historique et j'en ai marre de raconter toujours la même chose. Et en plus il est tout remboursé sauf l'euro.

Ah oui j'ai oublié nous sommes allés vois un thérapeute pendant un temps mon mari trouvait qu'on en avait besoin en temps que couple, moi ca ne m'a rien apporté, mais à lui bcp. Alors allez savoir !!!
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Re: Les psys et nous...

Message par tafanari » il y a 12 ans

Bilan mitigé pour mon compte personnel.
Je n'ai pas battu le record de Woody Allen mais pas loin. J'ai vu un psychologue onze ans, entre 19 et 30 ans. Motif : mal-être permanent, insomnies, cauchemars, sensation de profond décalage depuis l'enfance, de n'être à ma place nulle part. A la base, cette question du travestissement qui me taraude depuis l'adolescence, que je n'ai jamais pu vivre ouvertement et qui est devenue comme l'expression d'une seconde personnalité. Deux sexes en un. Fétichisme, bisexualité, schizophrénie, les trois ? Le psychologue, bon père de famille appartenant à la vieille école freudienne, n'a pas vraiment pu m'aider là-dessus. Il était question pour lui d'homosexualité refoulée, pour moi de querelle de genre. Nous ne sommes jamais tombés d'accord ! Ces onze ans de thérapie m'ont toutefois conduit à prendre mes distances avec un milieu familial coincé, limite pathogène. Entretemps grave dépression liée à un suicide parmi mes proches, et là ce fut la cata. Succession de psychiatres aussi timbrés (c'était à une autre époque, le milieu a favorablement évolué depuis les années 80, un ménage s'est naturellement fait entre les héritiers des aliénistes qui sévissaient encore à cette époque-là et la nouvelle génération formée aux neurosciences), ordonnances à rallonges de dopes légales, brève hospitalisation où j'ai été proprement "zombifié" aux médocs. Je suis passé ensuite à un psychiatre plus jeune avec qui cela s'est un mieux passé. La somme de ces deux expertises peut se résumer en cette hypothèse de travail : j'aurais dans ma petite enfance inconsciemment pris la place d'une soeur morte-née dix ans avant ma naissance, le traumatisme n'ayant jamais été guéri chez mes parents.
Hypothèse de travail dépourvue toutefois de mode d'emploi quant à la conduite à tenir dans ma vie de tous les jours. Mes relations avec les gens restaient désastreuses. Peu ou pas d'amis. Des liaisons épisodiques et brèves avec des filles hétéros auprès de qui je ne m'ouvrais pas de mes tourments. Seule une fille dont j'étais tombé terriblement amoureux, sans que cela soit partagé, semble avoir nourri quelques soupçons. Elle était à l'époque exclusivement hétéro, elle semble l'être encore à ce jour même si ses relations avec les hommes sont problématiques. Mais elle était très jeune, beaucoup plus jeune que moi, et ce qu'elle exprimait à mots couverts, avec gêne et sur le mode de la plaisanterie, m'a longtemps travaillé. Je la voyais comme une sorte de double idéalisé. J'ai fini par cesser de la voir, pour l'oublier car elle m'obsédait et comme elle ne partageait pas mes sentiments... C'est bien après que j'ai rencontré celle qui est devenue ma femme. Nous nous vouons un profond attachement. Nous formons un couple fusionnel, même si pour différentes raisons nous n'habitons pas ensemble. Nous n'avons pas d'amis communs. Nous vivons un peu en vase clos, à la campagne, séparés par une poignée de kilomètres. Elle est exclusivement hétéro et je ne sais toujours pas si je suis autre chose qu'un hétéro habité de fantasmes que l'on dit répandus chez beaucoup d'hommes. Le fait est que je continue à me travestir en secret...

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Re: Les psys et nous...

Message par Blue » il y a 12 ans

Tu décris une situation qui fait que perso je trouve que les termes hétérosexuel et homosexuel ne veulent rien dire et ne sont pas adaptés. Ils décrivent une orientation sexuelle en intégrant deux personnes (l'attiré et l'attirant), or l'orientation sexuelle ne s'incrit pas forcément dans une relation à deux (exemple classique : les personnes vierges et/ou célibataires ne sont pas privées d'orientation sexuelle).

Je trouve que des mots unidirectionnels seraient plus adaptés, comme par exemple "gynophile" ou "androphile" : attiré par le féminin, attiré par le masculin. On définit seulement l'objet de son attirance, sans se définir soit.
(ça éviterait par exemple qu'une femme vue hétéro se retrouve qualifiée de gay en achevant une transition FtM - c'est débile, la personne a changé de genre, pas d'attirance...)

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Re: Les psys et nous...

Message par Ach » il y a 12 ans

Blue : je te suis à 100% pour l'utilisation des termes, la preuve lorsque je suis célibataire, je suis toujours bi :P
Mais par contre ton exemple n'est peut-être pas très bien choisi : un FtM qui est attiré par les hommes peut très bien se définir comme hétéro au départ, puis comme gay lorsqu'il fait son coming-out trans :) Qu'il soit seul ou en couple, qu'il soit opéré ou non.

Pour en revenir au sujet, de mon côté je n'ai jamais fréquenté de psy. J'ai même été "psychophobe" pendant un temps, après avoir vu les dommages de certaines séances sur une amie très proche.
A présent j'essaye de relativiser, y'a des bon-ne-s et des mauvais-es partout... et ma foi quand on en a besoin, je trouve très courageux et intelligent de s'adresser à des spécialistes.
Peut-être qu'un jour j'irai consulter, qui sait ?

Mais pour le moment je n'en éprouve aucune envie et la découverte de ma bisexualité n'y a rien changé. Cela vient sans doute du fait que je peux la vivre sans contrainte, que mes parents sont au courant, mon frère aussi (pas ma petite soeur, mais ça viendra :D), mes ami-e-s et les gens qui me sont proches en général.
Par conséquent, je n'ai pas le sentiment de garder un secret, je n'éprouve aucune culpabilité ou honte, et j'imagine que ça joue beaucoup dans l'acceptation de celle que je suis.

Pour finir, j'aimerais également ajouter, me concernant toujours, que je me définis comme femme (= mon sexe + je me reconnais dans ce genre) et je suis bi... et bien je n'ai jamais considéré que j'étais "mi-homme" / "mi-femme". Je suis femme point. Le fait que je sois attirée par les femmes ne vient pas (pour moi) d'un excès de masculinité ou ce genre de choses.
Après n'étant pas sexiste, j'ai aussi en tête qu'un homme peut pleurer (ça ne fait pas de lui une femme) et qu'une femme peut être dure et brutale (ça ne fait pas d'elle un homme) :)

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Re: Les psys et nous...

Message par LudmiA » il y a 12 ans

Je n'ai jamais vu de psy', même au plus profonds creux de la vague -et j'en ai eu des creux. Tout comme Ach, j'ai été "psychophobe" (!) à voir les dégâts occasionnés chez d'autres, et surtout à observer le manque de résultats après des années de thérapie. Seule, ce n'est pas facile de s'en sortir, mais on y arrive bien qu'avec de nombreux pots cassés... Le résultat étant d'être devenue un peu asociale à tendance sociophobe, ce que j'essaie de combattre par le biais d'activités "extérieures". J'ai peu d'amis, qui habitent loin, et je travaillais jusqu'à cette année toujours enfermée chez moi. Bref. Pas de psy', mais plein de névroses -qui n'en a pas...! :P

Après, je n'envisagerais pas de consulter par rapport à mon orientation, ou au fait que je ne me reconnaisse pas dans un carcan binaire masculin/féminin préférant la fluidité de genre. Je considère au contraire que c'est une des parties saines et stables dans ma vie, quelque chose qui fait mon être et dont je ne peux qu'être fière. Mais ce n'est que mon ressenti.

ps : Ach, oui tu fais bien de dire qu'on peut tout à fait être femme-féminine et lesbienne ou bi; l'orientation n'est pas liée à la perception du genre. Je me sens femme-homme-autre, je peux éprouver de l'attirance pour les femmes, les hommes, les autres, mais ce n'est en aucun cas et même loin de là, la généralité.
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Re: Les psys et nous...

Message par Joffrey » il y a 12 ans

J'en ai vu à deux occasions. Une première fois vers onze ans, je suis bègue et ma mère m'avait emmené chez quelqu'un pour essayer de régler ce soucis (moi je ne voyais pas très bien ce qu'on me voulait, mais j'avais suivi docilement). Après une séance de 30 minutes, où j'avais raconté que j'allais très bien si mes souvenirs sont bons, il a rappelé ma mère, lui a raconté tout ce que je lui avais dit (je ne me suis jamais senti aussi trahi et aussi mal de ma vie :? ) et m'a prescrit des doses importantes de Xanax ... Heureusement, on n'y est plus jamais retourné, et je n'ai jamais pris le moindre comprimé.

La deuxième fois, c'était il y a environ deux ans, pour une phobie sociale aigüe. J'ai été voir une première personne, qui m'a orienté vers quelqu'un d'autre plus spécialisé dans mon problème (j'ai trouvé ça très pro de sa part de reconnaître ses limites d'ailleurs :) ). Et ce deuxième psy m'a vraiment fait beaucoup de bien. Très à l'écoute (j'ai demandé de ne pas recevoir de médicaments, il n'est jamais revenu sur le sujet), il me proposait plusieurs solutions possibles en me demandant de choisir celle qui me convenait le mieux, si quelque chose ne me plaisait pas, il s'arrêtait tout de suite pour emprunter un autre chemin. J'ai évoqué la bisexualité quelques fois, on en a discuté une dizaine de minutes à chaque fois, mais il n'a jamais remis le sujet sur le tapis de sa propre initiative.

Je crois que j'ai eu les deux extrêmes... Pour que ça soit utile, je pense qu'il faut vraiment le choisir, et arrêter les frais rapidement si on est pas sur la même longueur d'ondes. Mais quand on tombe sur le bon, ça fait énormément de bien !

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Re: Les psys et nous...

Message par Chanterelle » il y a 12 ans

LudmiA a écrit :à voir les dégâts occasionnés chez d'autres, et surtout à observer le manque de résultats après des années de thérapie..
Il n'y a que la personne concernée qui pourra dire si ça lui a été profitable.
Car la plupart des souffrances sont invisibles.
Et effectivement, avec certaines personnes, il faut des années avant d'arriver à un résultat.
Une psychothérapie n'est pas une psychanalyse.

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Re: Les psys et nous...

Message par LudmiA » il y a 12 ans

Chanterelle, j'ai bien dit "avoir été" psychophobe (*iatre/*logue/*analiste sans distinction à l'époque). Avec le recul je sais bien que de nombreuses personnes y trouvent leur compte. Et je suis même prête à encourager ceux qui veulent s'adresser à un spécialiste à le faire. Je ne parlais que de mon expérience - chaotique d'ailleurs - et de ce que j'ai pu observer par le passé.
Merci de ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit.

ps : je pense, en revanche et comme beaucoup je suppose, que le traitement médical doit intervenir le moins possible. La dérive chimique est trop vite arrivée, j'en ai observé les séquelles chez des (très) proches...
pps : "Il n'y a que la personne concernée qui pourra dire si ça lui a été profitable." : certains m'ont dit que ça ne leur avait servit à rien à part perdre du temps. D'autre ont en effet pu sortir la tête de l'eau à la longue. Pas de généralité possible, encore une fois.
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Re: Les psys et nous...

Message par Titsouribi » il y a 12 ans

Pour ma part, consulté un psychiatre alors que j'étais en dépression et au bord du suicide.

Celui-ci était nul, assez arriéré, je l'ai consulté pendant 8 mois puis j'ai laissé tomber.
Je savais plus ou moins quels étaient mes failles et pistes à travailler, mais il faisait une fixation sur un seul aspecte de ma vie et rejetait pas mal avec condescendance mes hypothèses sur d'autres sujets ...
Mon médecin traitant me faisait mes ordonnances d'antidepresseurs et mes amis ont été mes meilleurs psy mais à quel prix ... j'en ai perdu temporairement un paquet par lassitude / impuissance / manque de patience.

Je ne suis pas déçue des psy en général car je pense que la démarche a du bon, simplement il faut séparer le bon grain de l'ivraie dans ce domaine et je n'ai pas pris le temps de trouver quelqu'un qui me convienne mieux (et qui soit pas trop cher) à l'époque.

Aujourd'hui je ressens le besoin de consulter pour enfin prendre certaines thématiques à bras le corps mais comme il n'y a rien d'urgent et que je n'ai pas les moyens financiers, je laisse trainer ...
Un jour viendra, j'y retournerai surement.

J'ai un psychiatre comme collègue actuellement et c'est quelqu'un de passionnant et passionné par son travail que j'aurais aimé rencontré dans un moment difficile.

Edit pour Ludmia qui a répondu dans l'intervalle :
Concernant la médication, j'ai été victime du travers inverse. Il a fallu que j'insiste lourdement et que cela manque de tourner au drâme pour que mon medecin prenne la mesure de ma dépression et me médique. Et je peux dire a posteriori que si j'avais pu faire sans, ça aurait bien mieux (effets secondaires qui perdurent des années plus tard, perte de concentration, de mémoire sur le coup ... etc) mais sans je pense que je ne serai plus là ou en tout cas je me serai amochée.
Le gros problème de la médication en santé mentale est qu'elle est largement mal comprise des praticiens généralistes. On confond un peu tout : antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, on écoute un peu trop la propagandes des laboratoires pharmaceutiques ... On donne des médicaments trop vite à des gens qui n'en ont pas besoin (j'ai comme exemple une amie qui a le même médecin depuis toujours, trop complaisant, qui lui prescrit des antidépresseurs dès qu'elle sent un petit coup de mou dans sa vie) et parfois on passe à côté des cas importants. Ce n'est pas nécessairement celui qui chouine le plus qui en a le plus besoin, et le côté addictif de certaines molécules est carrément sous-estimé.

C'est difficile et ça demande du temps et de l'écoute de la part du praticien pour distinguer les différents cas cliniques et adapter la stratégie et beaucoup de médecins ne prennent pas ce temps, obnubilés par leurs honoraires et la file dans leur salle d'attente.
La santé mentale c'est tout sauf simple comme un rhume. Mais parfois c'est complètement physiologique et la médication est nécessaire ! Il ne faut pas non plus faire de chimiophobie comme beaucoup de gens qui disent "moi les médicaments, jamais !". Tout dépend des cas, c'est bien pour ça que ça prend des spécialistes.
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Re: Les psys et nous...

Message par LudmiA » il y a 12 ans

Merci pour ton explication / témoignage sur la médication. Les proches en questions que j'ai vu (et subi parfois) se détruire ont été traités par des personnes que je soupçonne avoir été des incompétents...le malheur d'habiter dans un petit bled où ne trainent pas forcément les meilleurs praticiens.
Bref, je retiens la leçon, pour mes proches ou pour moi -qui sait.
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