Un viol reconnu comme « lesbophobe » aux assises, « une première historique »

Quand les médias traitent de la bisexualité : presse, télévision, internet...
Répondre
Avatar du membre
Ascagne
Biblioman
Messages : 5252
Enregistré le : il y a 16 ans
Orientation sexuelle : Bisexuel
Localisation : Paris
Âge : 38
Contact :

Un viol reconnu comme « lesbophobe » aux assises, « une première historique »

Message par Ascagne » il y a 2 ans

Il y a aussi de bonnes nouvelles en ce moment ! Je vous mets le début de l'article de Komitid :
Un viol reconnu comme « lesbophobe » aux assises, « une première historique »
Publié le 28 mai 2021 à 20 h 03 min sur Komitid

La cour d'assises de Paris a condamné un homme à 14 ans de réclusion criminelle pour « viol en raison de l'orientation sexuelle » sur une femme lesbienne.

C’est « une première historique » selon l’avocat de la victime et les militantes lesbiennes : vendredi 28 mai, la cour d’assises de Paris a condamné un homme à 14 ans de réclusion criminelle pour « viol en raison de l’orientation sexuelle » sur une femme lesbienne.

En mars 2020, l’agresseur de Jeanne (dont le prénom a été modifié à sa demande) avait été condamné à 15 ans par la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis. Mais la circonstance aggravante de l’homophobie n’avait pas été retenue.

Cette fois, les jurés et les juges ont estimé qu’il s’agissait d’un viol lesbophobe, notamment car l’accusé, âgé de 25 ans, « connaissait dès le début de leur rencontre l’orientation sexuelle » de sa victime.

Au petit matin du 8 octobre 2017, il l’avait violée, violentée et humiliée pendant plus d’une heure dans le huis clos de son appartement de Saint-Ouen (Saine-Saint-Denis), où la jeune femme de 34 ans avait refusé d’avoir une relation sexuelle, après une rencontre et un flirt dans les rues de Paris.

La cour s’est également appuyée sur le témoignage de la jeune femme, qui avait relaté à de multiples reprises la phrase lancée en guise d’avertissement par son agresseur : « Tu kiffes les meufs ? Eh bien je vais te faire kiffer ».

La reconnaissance du caractère lesbophobe de cette agression « était le plus important pour moi », a réagi Jeanne auprès de l’AFP.

« Le viol était nourri par ça, il voulait me nier en tant que lesbienne, me punir. Au premier procès, j’avais été niée une deuxième fois par la justice, la société, dans mon identité, c’était ça le plus dur », a-t-elle expliqué.

« Là, les jurés ont dit qu’il n’avait pas le droit de me faire ça pour ce que je suis. Ca va beaucoup m’aider dans la réparation », a ajouté la jeune femme, profondément meurtrie par cette agression « d’une violence inouïe », selon les mots de l’avocat général.

La peine prononcée en appel est légèrement plus faible du fait des aveux de l’accusé sur le viol et les violences : Jeanne, dont l’ensemble du corps présentait de « très nombreuses plaies et ecchymoses », avait notamment eu un tympan perforé.

Mais ce dernier a persisté à affirmer « ne pas avoir de problème » avec son homosexualité. « Il était hors du temps, gavé de cocaïne et d’alcool, il ne savait pas ce qu’il faisait », a dit son avocat, Paul de Bomy, à l’issue du verdict.
La suite sur Komitid
Mon beau-frère Silvius tient le Biplan, un blog sur la bisexualité (actualités, militantisme, réflexions de fond). Passez donc voir, si le coeur vous en dit :
https://lebiplan.wordpress.com/

Avatar du membre
TiProust
Biscotte
Biscotte
Messages : 439
Enregistré le : il y a 6 ans
Orientation sexuelle : gay
Gender :
Âge : 57

Re: Un viol reconnu comme « lesbophobe » aux assises, « une première historique »

Message par TiProust » il y a 2 ans

merci Ascagne :)

effectivement, c'est une décision de justice qui est très importante. Je pense que pour beaucoup de femmes lesbiennes ou bi, le déni implicite du caractère propre de leur sexualité entre femmes est un facteur de souffrance psychologique qui fait des dégâts considérables. Ici, en soulignant le caractère doublement ignoble des faits, le tribunal envoie un message fort.

Répondre