Que faire en cas de cyber-harcèlement ?

Quand les médias traitent de la bisexualité : presse, télévision, internet...
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Ascagne
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Que faire en cas de cyber-harcèlement ?

Message par Ascagne » il y a 2 ans

Je relaie ici cet article de conseils bien utiles publié par le site d'actualité LGBT+ Komitid :
Que faire en cas de cyberharcèlement ?
Publié le 19 juillet 2021 à 15 h 43 min

Chaque année, de nombreuses personnes sont victimes de cyberharcèlement, considéré comme un délit et puni par la loi. Komitid vous explique comment procéder si vous vous retrouvez dans cette situation.

L’année dernière, le cyberharcèlement a connu une hausse historique, en raison de l’augmentation du temps passé sur les écrans, due aux multiples confinements. Les mineur·es sont la catégorie la plus touchée par ce fléau.

L’association e-Enfance, qui a pour mission de protéger les mineur·es sur internet, a noté une augmentation de 30 % d’appels sur sa ligne d’écoute au cours de l’année 2020, soit le double du nombre des sollicitations habituelles. De plus, 41 % des mineur·es ont déjà été victimes de cyberviolences, et 7 % de cyberharcèlement. Seulement 10 % d’entre elles et eux en témoignent à leurs parents.


Les victimes sont, la plupart du temps, attaquées pour leur orientation sexuelle, identité de genre, apparence physique, couleur de peau, handicap ou encore religion. Parmi les différents types de cyberharcèlement, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) liste « le lynchage en groupe puis publication de la vidéo sur un site ; la propagation de rumeurs par téléphone, sur internet ; la création d’un groupe, d’une page ou d’un faux profil à l’encontre de la personne ; la publication de photographies sexuellement explicites ou humiliante ; messages menaçants, insulte via messagerie privée ; la commande de biens/services pour la victime en utilisant ses informations personnelles ».

Que faire ?

Le cyberharcèlement est qualifié de délit par la loi française, les auteur·es de cette infraction peuvent donc être poursuivi·es en justice. Selon l’article 222-33-2-2 du Code pénal, ils et elles peuvent encourir une peine de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende si la victime a plus de 15 ans. Si elle a moins de 15 ans, la peine peut s’élever à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

En cas de cyberharcèlement, il est préconisé de ne jamais répondre aux commentaires haineux et de faire valoir son droit à l’effacement en les signalant à la plateforme sur laquelle ils ont été postés. Il faut noter que le retrait de ces messages ne constitue pas une plainte officielle et dépend des règles de la plateforme, et non de la loi française. Mais ce droit à l’effacement est critiqué car il silence et invisibilise aussi les victimes.

La CNIL invite la victime à effectuer une capture d’écran horodatée – avec la date et heure – des commentaires. « Ces preuves servent à justifier votre identité, l’identité de l’agresseur, la nature du cyber-harcèlement, la récurrence des messages, les éventuels complices. Sachez qu’il est possible de faire appel à un huissier pour réaliser ces captures », explique-t-elle.

Il faut ensuite renforcer les paramètres de confidentialité afin d’assurer la garantie de sa vie privée et limiter au plus strict nombre l’accès à son compte.

Plusieurs services d’écoute peuvent être utilisés par les personnes victimes de cyberharcèlement. Le ministère de l’Éducation nationale a mis en place avec e-Enfance et le soutien de la Commission européenne le numéro vert national Net Écoute (3018). Lorsqu’elle contacte cette ligne d’écoute, la victime peut obtenir un soutien psychologique et juridique.

La plateforme PHAROS permet de signaler un contenu suspect ou illicite.

Pour le cyberharcèlement à motif LGBTphobe, des associations telles que SOS homophobie proposent des services adaptés. Elle dispose d’une ligne d’écoute anonyme (01 48 06 42 41) et de « chat’écoute », un service de chat privé. L’association accompagne les victimes, « analyse les propos LGBTIphobes signalés et agit directement auprès des auteurs et autrices ou des hébergeurs pour en demander le retrait ».

Si la victime a besoin d’intervention urgente, elle peut contacter la police par téléphone (17 ou 112) ou par SMS (114). Elle peut également porter plainte en se rendant à un commissariat ou une gendarmerie, seule ou accompagnée. S’il s’agit d’un·e mineur·e, un·e représentant·e légal·e doit se porter partie civile pour pouvoir demander des dommages et intérêts. La victime peut alors fournir ses captures d’écran, qui seront utilisées lors du procès. Elle peut également porter plainte contre X si elle ne connait pas l’identité de son agresseur·euse.

Ces dernières semaines, le procès des agresseurs de Mila sur internet a mis en lumière la violence des harceleurs sur les réseaux sociaux. Des militant·es sont aussi régulièrement la cible d’attaques en meute.

Alice Lavigne
Mon beau-frère Silvius tient le Biplan, un blog sur la bisexualité (actualités, militantisme, réflexions de fond). Passez donc voir, si le coeur vous en dit :
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Re: Que faire en cas de cyber-harcèlement ?

Message par Ascagne » il y a 2 ans

Une autre ressource intéressante en matière de cyberharcèlement, plus en général : le documentaire #SalePute, de Florence Hainaut et Myriam Leroy, visionnable gratuitement sur Arte jusqu'à début décembre 2021.

La présentation est déjà très intéressante :
#SalePute

Loin d’être un phénomène isolé, le cyberharcèlement touche en majorité les femmes. Une enquête édifiante sur ce déferlement de haine virtuelle, aux conséquences bien réelles. Avec le témoignage d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, et de spécialistes de la question, qui en décryptent les dimensions sociologiques, juridiques et sociétales.

Les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles que les hommes d’être harcelées via Internet et les réseaux sociaux. Ce constat, dressé par l’European Women’s Lobby en 2017, prouve que les cyberviolences envers les femmes ne sont pas une addition d’actes isolés, mais un fléau systémique. Plusieurs études sociologiques ont montré qu’il était, en majorité, le fait d’hommes, qui, contrairement aux idées reçues, appartiendraient à des milieux plutôt socio-économiques plutôt favorisés. Se sentant protégés par le caractère virtuel de leurs actions, les auteurs de ces violences s’organisent et mènent parfois des "raids numériques", ou harcèlement en meute, aux conséquences, à la fois personnelles et professionnelles, terribles pour les victimes. Celles-ci, lorsqu’elles portent plainte, n’obtiennent que rarement justice puisqu’elles font face à une administration peu formée sur le sujet, à une législation inadaptée et à une jurisprudence quasi inexistante. Les plates-formes numériques, quant à elles, sont encore très peu régulées et luttent insuffisamment contre le harcèlement. Pour Anna-Lena von Hodenberg, directrice d’une association allemande d’aide aux victimes de cyberharcèlement, le phénomène est une menace directe à la démocratie : "Si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se fassent écarter de cet espace public [Internet, NDLR] et disparaissent, alors nous n’aurons plus de débat démocratique, il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort".

Acharnement haineux


Florence Hainaut et Myriam Leroy, deux journalistes belges cyberharcelées, recueillent les témoignages d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, (dont la chroniqueuse de 28 minutes Nadia Daam, l’humoriste Florence Mendez ou encore l’auteure Pauline Harmange), elles aussi insultées et menacées sur le Net. En partant des messages malveillants reçus par ces dernières, le duo de réalisatrices enquête sur la prolifération de la haine en ligne auprès de différents spécialistes de la question, qui décryptent les aspects sociologiques, juridiques ou encore sociétaux du cyberharcèlement.

Réalisation :
Florence Hainaut
Myriam Leroy

Pays :
Belgique

Année :
2021
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