Mariage des couples de même sexe : voilà Cuba !

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Ascagne
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Mariage des couples de même sexe : voilà Cuba !

Message par Ascagne » il y a 1 an

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Révolution
Droits LGBT: Cuba autorise à son tour le mariage pour tous

Adopté dimanche par référendum, un nouveau «code des familles» très progressiste ouvre le mariage et l’adoption à «toutes les personnes». Une avancée dans un pays où les homosexuels ont longtemps été ostracisés.

Les Cubains ont adopté dimanche par référendum un nouveau code de la famille qui inclut notamment le mariage homosexuel et la gestation pour autrui : 66,87 % ont voté «oui», avec une participation de 64 % des électeurs. Plus de 8 millions de Cubaines et de Cubains étaient appelés à répondre à une seule question : «Etes-vous d’accord avec le code des familles ?» Selon le président Miguel Díaz-Canel, le nouveau texte «est une loi juste, nécessaire, actualisée et moderne qui donne des droits et des garanties à tous».

Le nouveau code, qui va remplacer une charte en vigueur depuis 1975, a été voté par les députés de l’Assemblée du pouvoir populaire le 22 juillet, et définit le mariage comme l’union de «deux personnes», ce qui légalise le mariage homosexuel et l’adoption homoparentale. Outre un renforcement des droits des enfants, personnes âgées et personnes handicapées, il introduit la possibilité de reconnaître légalement plusieurs pères et mères, outre les parents biologiques, ainsi que la gestation pour autrui sans fins lucratives.

Plusieurs de ces sujets restent sensibles à Cuba. En 2018, quand le Parti communiste (seul parti autorisé) avait organisé des «assemblées populaires» pour discuter avec la population le projet de nouvelle Constitution, le mariage pour tous et le droit d’adopter pour des couples de même genre avaient été proposés, et largement rejetés. La Constitution adoptée en référendum le 10 février 2019 n’en faisait pas mention, mais prévoyait l’instauration d’un nouveau code de la famille.

Camps de travail pour homosexuels

Cuba devient ainsi le huitième pays d’Amérique latine à légaliser les mariages entre personnes homosexuelles, après l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l’Equateur et l’Uruguay, liste à laquelle on peut ajouter Porto Rico (territoire «librement associé» aux Etats-Unis) et la Guyane (département français). Sept Etats du Mexique sont aussi dans ce cas.

Le régime révolutionnaire instauré en 1959 s’est longtemps distingué par ses politiques homophobes. De nombreux gays ont été enfermés dans des camps de travail agricole, en compagnie des dissidents politiques ou religieux (les Témoins de Jéhovah qui refusaient le service militaire). Ces camps de l’Umap («unités militaires d’aide à la production») ont fonctionné entre 1964 et 1968, et la révélation de leur existence entraîna la rupture de nombreux sympathisants avec le régime de Fidel Castro, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir en tête.

D’autres vagues de répression, comme le «quinquennat gris», entre 1971 et 1976, qui instaura une censure stricte dans le monde de la culture, ont visé le monde LGBT +. L’évolution vers une meilleure acceptation de la diversité doit beaucoup à une sociologue venue d’Allemagne de l’Est, Monika Krause, mariée à un militaire cubain. (...)

Soutien aux personnes trans

En 1989, son groupe devient le Cenesex (centre national d’éducation sexuelle), dont elle cède la direction en 1990 à Mariela Castro, la propre fille de Vilma Espín (donc la nièce de Fidel Castro). Le rôle de l’organisme dans l’évolution des mentalités a été largement reconnu, même par des détracteurs du régime communiste. Le Cenesex a notamment apporté son soutien aux personnes trans, proposant des opérations gratuites de réassignation de genre.

Après la répercussion internationale d’Avant la nuit, passionnant récit où l’écrivain Reinaldo Arenas, après son exil aux Etats Unis, décrit un système profondément homophobe, de l’armée aux milieux culturels, la censure autorise des œuvres telles que le film Fraise et Chocolat, de Tomás Gutiérrez Alea (1993), qui montre les brimades et l’intolérance auxquelles se sont longtemps heurtés les artistes gays.

Malgré ces avancées, insolites dans le contexte très machiste de l’Amérique latine, une partie de la société est restée hostile à une législation plus ouverte sur le mariage ou l’adoption, en raison du poids des milieux religieux : église catholique, cultes évangéliques et aussi adeptes de la santeria (croyances héritées des esclaves d’Afrique).
(...)

Dans ces conditions, que 36 % des votants (plus de 2 millions, en ajoutant les votes nuls) aient exprimé leur opposition peut être considéré comme un désaveu pour le régime. Dans l’opposition, certaines voix appelaient à voter «non» par défiance au gouvernement. Dans un contexte de profonde crise économique et d’émigration record, plus d’un an après les défilés historiques de juillet 2021 réclamant plus de liberté, certains électeurs ont sans doute été tentés par l’abstention ou le vote de protestation.
Mon beau-frère Silvius tient le Biplan, un blog sur la bisexualité (actualités, militantisme, réflexions de fond). Passez donc voir, si le coeur vous en dit :
https://lebiplan.wordpress.com/

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