http://www.le-baiser-de-la-lune.fr/
Des graphismes et une atmosphère poétiques, une histoire qui s'annonce inoffensive au possible... rien de bien choquant, a priori, et un projet plein de bonnes intentions pour lutter contre l'assimilation de clichés homophobes par les jeunes enfants. Pourtant, le projet est loin de plaire à tout le monde :
De vives réactions avant même sa réalisation (Ouest France, 22 janvier)
"Un film pédagogique sur l'homosexualité fait polémique" (Têtu, 23 janvier)
Les opposants au projet dénoncent une "violation du principe de neutralité philosophique" auquel l'éducation nationale (qui soutenait le projet) est tenue. Riposte catholique (site aux positions visiblement modérées ) a réagi violemment au projet. Le site catholique extrémiste Le Salon Beige dénonce une propagande homo en CM1. Les 4 vérités hebdo a lancé en décembre une pétition adressée aux principaux soutiens du projet afin d'empêcher sa diffusion, là encore en dénonçant l'arrivée du "lobbyhomosexuel" dans les écoles. Les soutiens locaux au projet n'ont pas changé d'avis. En revanche, le Ministère de l'Education nationale et Ministère de la jeunesse et des sports ont demandé le retrait de leur logo sur le site du projet. La député de Paris Martine Billard, du Parti de gauche, a adressé une question écrite à Luc Chatel à propos de ce retrait le jeudi 28.
Le Collectif pour l'enfant a exprimé son opposition au projet jeudi 24 :
Le 25, plusieurs associations LGBT, dont l'inter-LGBT, ont publié un communiqué de presse commun dénonçant le "retrait frileux" des Ministères face aux lobbys ultra-conservateurs.Béatrice Bourges, porte-parole du Collectif pour l’enfant, dénonce les deux atteintes graves que l'Education nationale a récemment portées au principe de neutralité auquel elle est soumise.
Première atteinte : le projet de diffusion du film « Le Baiser de la Lune », subventionné par de nombreux organismes publics, auprès des élèves de CM1 et CM2 « destiné, comme l’explique M. Watel, réalisateur du film, à aborder les relations amoureuses entre personnes du même sexe ». Il ridiculise au passage « le regard archaïque d’une grand-mère sur les relations amoureuses ». Lors de sa diffusion dans les classes, il sera accompagné d’un livret pédagogique et d’« exercices ludiques amenant les élèves à réfléchir sur les relations amoureuses : norme, stéréotypes, relations amoureuses entre personnes du même sexe ».
Cette intrusion dans l’intimité et la conscience de si jeunes enfants, au mépris du respect qui leur est dû et sans égard pour la responsabilité éducative de leurs parents, ressemble fort à un conditionnement. Elle n’est pas légitime au regard des obligations de service public de l’Education nationale. Elle est grave au regard de l’atteinte portée aux droits et devoirs des familles.
Deuxième atteinte : les élus lycéens du Conseil académique de la vie lycéenne de Paris ont organisé jusqu’au 15 janvier un concours contre les discriminations dont l’affiche indiquait clairement une similitude entre couple homosexuel et couple hétérosexuel. Sous couvert de lutte contre les discriminations, ces initiatives manifestent en réalité une volonté affirmée de promouvoir l’homosexualité dans les établissements scolaires, au mépris du respect de l'enfant, et à des âges cruciaux pour son développement.
Dans le domaine si sensible de l’éducation sexuelle et affective, où les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants, on ne peut laisser ainsi le champ libre à des groupes de pression. La lutte contre les discriminations, quelles qu’elles soient, passe par l’éducation au respect de l’autre. Cette exigence élémentaire de toute vie en société est une mission quotidienne que la très grande majorité des enseignants poursuit avec attention avec leurs élèves. De tels projets ne s’inscrivent absolument pas dans cette mission éducative ! Quelles seraient les réactions si des films de promotion religieuse étaient imposés dans les écoles sous prétexte d’éducation à la tolérance ? Le Collectif pour l'enfant demande donc que ne soit pas diffusé le film "Le baiser de la lune" dans les écoles. Il demande également que ne soient pas plus subventionnées avec l'argent public de telles opération.
Pas plus tard qu'hier, 29 janvier, Christine Boutin (surprenant, non ?) a adressé une lettre ouverte à Luc Chatel pour demander rien de moins que l'interdiction de la diffusion du film.
Autre synthèse dans le Bruit du net de 7h20, sur France Info, ce samedi 30.
Bref, y a encore du boulot...